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-- 3 au 15 juillet 2018 -- |
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2 mois de voyage, plus de 1800 M, 9 pays
visités et nous voilà de retour dans un pays nordique, aux côtes de
granit rose et aux « skjærgård » (archipels) protecteurs. Mais ici on
ne parle pas de quelques dizaines d’îles, mais bien des dizaines de
milliers, miettes de terre qui continuent la Finlande sur près d’une
centaine de kilomètres.
Pour une orgie de petites îles de granit, rendez-vous sur notre page "Photos".
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268 milles navigués 1865 milles navigués depuis le départ
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3 Juillet : Haapasaari – Kaunissaari (16M) |
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Une
petite brise souffle sur Haapasaari et nous décidons de reprendre notre
route sitôt les formalités d’entrée en Europe finies. Une bonne carte
de détails en main, c’est parti pour un petit tour au ras des cailloux!
La brise n’était qu’éphémère, nous raserons au moteur. |
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Quelques
heures plus tard nous entrons dans le petit port de Kaunissaari. Il y a
de la place, parfait ! Nous aspirons à un peu de repos après notre
séjour de tourisme intensif à St-Petersbourg.
Le petit port est
charmant, grande douche dans une cabane en bois, barbecue en
libre-service, ambiance champêtre et familiale. Eau et électricité au
ponton – le tout pour 18 € /nuit.
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Saltimbanque à Kaunissaari |
4 juillet : Kaunissaari (à terre) |
Nous
sommes un peu en overdose de villes et c’est avec bonheur que nous nous
préparons à une journée plus calme dans la jolie petite île. Après une
loooongue grasse matinée (qui sont finalement assez rares pendant ces
vacances), nous partons explorer l’île, sa forêt, sa plage. |
Une plage finlandaise typique: des sapins, du sable rose et des rochers de granit | Sur
la plage on trouve de beaux rochers ronds de granit rose, tout va bien
:o) Le sable est également de couleur rose-granit, ourlé par les
petites vagues blanches bordant la mer bleue… |
Il fait beau
et chaud, la plage invite Laure à une petite baignade ! Petite en
effet, l’eau doit friser les 12-13 degrés… étonnamment froide pour la
saison d’après les locaux.
L’île en général est très propre, et
sur la plage on ramasse les quelques déchets habituels, emballages
plastiques amenés par la mer. Cela suffit cependant à remplir un sac de
12L en deux km de plage…
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Tout à fait baignable je t'assure !
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Une
casquette surmontée d'un écarteur fabriqué dans une pochette plastique,
et une moustiquaire par là-dessus, l'indispensable kit du cueilleur de
myrtilles | La
forêt, elle, regorge de baies : fraises des bois et même myrtilles qui
sont déjà mûres en ce début juillet ! Au contraire de la mer, l’air a
été anormalement chaud ces derniers mois. Nous salivons déjà à l’idée
de la bonne tarte que nous allons préparer ce soir. Mais si les
myrtilles sont faciles à ramasser, elles sont également (et
heureusement nous le savions) jalousement gardées par des escadrons de
gardes-du-corps : les moustiques ! Nous sommes à présent au niveau
maximal de notre capacité de protection : vêtements épais couvrants et
moustiquaires faciales. Indispensables, elles sont immédiatement
couvertes de moustiques qui nous vrombissent dans les oreilles… Mais
nous en sortons indemnes et avec une bonne tarte pour le dessert ! |
La tarte à la myrtille en 3 étapes: 1- la cueillette | 2- faire la pâte | 3- cuisson et dégustation |
5 juillet : Kaunissaari – Loviisa (26M) |
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Départ
pour Loviisa sur le continent finlandais dans un beau soleil et une
petite brise parfaite. La côte est magnifique, des îles à perte de vue,
le bateau glisse bien, c’est tellement agréable de naviguer dans ces
conditions…
Quelques bords entre les cailloux, larges puis de
plus en plus étroits, en gagnant au passage une petite régate spontanée
avec un voilier sur la même route que nous (ça fait toujours plaisir) |
La
plupart des îles sont couvertes de sapin, sauf certaines où les arbres
sont morts, et qui sont à présent le domaine des oiseaux
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Le petit port de Loviisa, très bien abrité du vent, moins de la pluie ! | Malheureusement
le ciel se couvre et l’arrivée à Loviisa se fait sous la pluie. Petit
tour dans la ville, bien plus verte que les îles de l’archipel.
Quelques maisons en bois colorées, une statue de Jean Sibélius (le
fameux compositeur, qui passait ses vacances ici), et balade dans la
forêt sur ce qui sont en hiver des pistes de ski fond éclairées ! Bref,
on se sent en terrain connu.
Retour au bateau sous un énorme
grain et de fortes rafales, il faut bien un petit sauna pour se
remettre ! Comme dans tous les ports finlandais, les douches
(collectives, prudes s’abstenir) viennent avec un sauna. Ici, celui-ci
est accessible à toute heure, gratuitement, dans la petite maison
destinée aux plaisanciers (équipée en outre d’une cuisine entière,
salon télé, wifi…) – encore 18 € tarif unique |
6 juillet : Loviisa – Suur Pellinki (22M)
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Le vent ne
s’est guère calmé, et la pluie à peine. Super, on y va alors ! Et c’est
parti pour 22M de pilotage à travers les petites îles finlandaises.
Même
à travers le ciel gris on jubile de passer à 6 nœuds dans les chenaux
extrêmement balisés au ras des cailloux. Il parait que 20% des balises
du monde entier se trouve sur la côte sud de la Finlande et les chenaux
sont en général marqués par des bouées latérales et un alignement !
Plus des cardinales. Et quand il n’y a pas de danger, allez mettons
donc une marque d’eaux saines ! |
Les chenaux sont parfois très étroits comme ici mais toujours remarquablement balisés
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Le petit ponton de Suur-Pellinki |
Nous
nous arrêtons dans le petit port de Suur Pellinki, sur une place plutôt
inconfortable, cul au vent sur une bouée arrière. Nous ne serions pas
là si nous n’avions rendez-vous avec un ami et ancien collègue de
Camille vivant sur cette petite île de 300 habitants (dont l’un fait
des allers-retours toutes les semaines pour travailler en banlieue
parisienne, contraste impressionnant…)
Le port offre un
équipement limité (douches et toilettes aux heures d’ouverture du
café…) et coûte 10 €. Le marché le samedi matin est très typique par
contre.
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Finalement
Saltimbanque est bien calé entre deux bateaux à moteur et nous passons
une excellente soirée à terre, avec dîner entrée-plat-dessert et grande
lessive. « Mais tu n’as pas de sèche-linge ? » demande-t-on « Pas la
peine, j’ai un sauna ! Attends j’allume le feu » Et voilà nos deux
machines sèches en quelques heures au sèche-linge finlandais. Fait
amusant : les saunas représentent environ 5% de la consommation
d’énergie des ménages finlandais, autant que l’eau chaude. |
Le temps de dîner et la lessive sera sèche! |
7 juillet : Suur Pellinki – Helsinki (29M) |
Youhouuu, à fond entre les jolies petites îles !!! |
Il a fallu
toute l’abnégation d’un Junior au top de sa forme pour nous sortir du
port en marche arrière, dans le vent de nord maintenant atteignant un
gros 4b avec rafales. Sous foc et grand-voile haute nous continuons à
suivre le chenal, indiqué en vert sur notre carte comme la « route
recommandée pour les bateaux de plaisance ». On croirait lire une carte
Michelin ! Cap vers l’ouest et Helsinki, la capitale.
La
navigation est rapide et sportive dans un vent très rafaleux, et les
chenaux déjà étroits semblent de plus en plus encombrés comme nous nous
rapprochons de la grande ville. C’est un samedi de juillet et ça y est
nous sommes en pleine saison ! Fini les ports vides et les eaux
désertes, il nous faut à présent composer avec les hordes de vacanciers
à voile et à moteur… |
Mais
du coup, Helsinki est vidée de ses plaisanciers et nous trouvons sans
problème une place à la marina HVK, à deux pas du centre-ville. Ou
plutôt nous nous amarrons au quai d’accueil et le personnel du port
nous trouve une place pile à la dimension de Saltimbanque. Nous payons
28€ la nuit pour une place de 3,5m de large, avec douche, sauna et
électricité inclus. Très bon wifi depuis le salon de jardin près du
bureau du port.
On retrouve au ponton nos amis anglais de
l’Escale avec qui nous échangeons les dernières nouvelles. Ils partent
mouiller plus loin pour la nuit - nous les rattraperons plus tard ! | Tradition
sympatique dans la plupart des ports de mer Baltique: les pavillons des
visiteurs étrangers sont hissés pendant leur séjour. Le pavillon
français vole ici entre notre honneur. |
08 juillet : Helsinki (à terre) |
Nous sommes
déjà venues à Helsinki. Laure y a même travaillé environ 4 mois en
cumulé, et nous ne sommes pas en manque de ville. Nous profitons donc
des commodités urbaines (supermarché, douche et sauna, café avec un
ami, jogging dans les parcs, accès internet) sans s’épuiser en visites
et musées.
Une exception toutefois, afin de joindre le culinaire
au culturel nous dînons dans le restaurant où Lénine, alors exilé en
Finlande au début du 20e siècle, fomentait ses plans de révolution en
Russie. Il avait promis aux Finlandais l’autonomie en échange de leur
soutien et… il a tenu parole ! La Finlande est devenue autonome en 1917
juste après la révolution Russe. Les pizzas étaient excellentes. | Helsinki, canal et coucher de soleil
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9 juillet : Helsinki – Bockfjärden /Porkkala (23M) |
Visite d'Helsinki en Saltimbanque | C’est
lundi et avant de quitter Helsinki nous avons quelques courses
d’accastillage à faire : des cartes pour la suite du voyage et une
longue aussière pour remplacer celle qui a cassé à St-Petersbourg. La
zone d’activité où l’on trouve toutes les boutiques de nautisme est
située sur l’île de Lauttasaari à l’ouest de la ville, à 40 minutes de
bus ou 4M à la voile. Nous choisissons la seconde option : 1h de voile
sous le soleil matinal, ponton – parking disponible devant les
accastilleurs, courses effectuées en moins d’1 heure, une réussite, un
succès ! |
Et
c’est reparti dans les chenaux, entre les îles (on ne s’en lasse pas
encore mais on commence franchement à s’habituer) Le vent était censé
être très faible mais pour notre plus grand plaisir il souffle 3-4b de
sud. Nous revoilà à plus de 6 nœuds sur la mer plate entre les bouées!
La
veille nous avions repéré nos amis anglais grâce à leur AIS : ils sont
mouillés à Bockfjärden, au sud de Porkkala. Nous les rejoignons dans
l’après-midi, seuls bateaux dans la baie. Très joli mouillage dans 4m
d’eau par fond de vase argileuse, parfaitement abrité : cadre parfait
pour un réunion du club alu et un excellent dîner à bord de l’Allures
45. L’Escale est décidément une belle maison flottante – et
Saltimbanque, un mignon petit van garé dans un grand jardin. | On surveille notre Saltimbanque depuis le pont de L'Escale
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10 juillet : Bockfjärden – Potten/Älgö (37M) |
Le
vent est prévu faible mais soudainement une bonne brise d’est se lève
sur le mouillage. Et hop, on lève la pioche et c’est reparti. Pendant
quelques milles nous sommes un peu dégagées des îles et fonçons à 6,5
plein vent-arrière dans ce souffle inespéré. | On voit énormément d'oiseaux en Finlande, cette sterne a décidé d'avaler son déjeuner sur notre panneau solaire
|
Les cartes numériques sur le téléphone portable ont un inconvénient... | Malheureusement
toutes les bonnes choses ont une fin, le vent mollit et la pluie
arrive. Les (20…) derniers milles sont extrêmement lents et humides,
mais nous mettons un point d’honneur à tout faire à la voile. Le
courant est en permanence avec nous (ça aide…), atteignant 0,5 nœuds
dans les passages étroits. Les eaux dans l’archipel sont plates,
complètement protégées de la houle. Si seulement les (nombreux)
plaisanciers à moteur pouvaient arrêter de nous raser de près et
secouer de leurs vagues… |
Nous
avons repéré une baie abritée pour la nuit au sud-ouest de l’île
d’Älgö, dans le parc naturel. Et en effet, c’est calme ! Mouillage par
9m de fond sur du sable, il y a sans doute également possibilité de se
mettre nez au caillou. Nous tentons de pêcher toute la soirée en
suivant les conseils de notre ami de Suur-Pellinki, mais sans succès...
Heureusement, l’équipe de France a plus de succès et remporte la
demi-finale de Coupe du Monde - en direct à la radio. | Laure en pleine action de pêche
|
11 juillet : Potten – Oxviken/Högsåra (39M) |
Journée
prévue calme encore une fois, et pas de brise surprise à l’horizon
aujourd’hui. Le chenal commence à être de plus en plus bondé, tous les
finlandais étant à présent en route vers les archipels de Turku et
Åland pour y passer leurs vacances. On est sur une véritable autoroute
qui est peu plaisante à naviguer, surtout au moteur.
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Notre chenal à nous, parfaitement balisé par les oiseaux qui ont pied ! | A
l’approche d’Hankö, Bison Futé voit rouge… On craque et on sort des
traces, sans attendre la prochaine bretelle. Dans les rochers au large
on retrouve un peu de quiétude (à défaut de vent), et on se fait nos
propres chenaux. Nous avons de bonnes cartes de détail et une très
bonne cartographie numérique sur nos téléphones (gulesider, voir
page Liens). Doucement
mais sûrement nous sommes en train de succomber aux charmes du
numérique… Les cartes papiers coûtent en plus extrêmement cher dans les
pays nordiques.
Les îles se resserrent et nous travaillons notre
approche quand : « Regarde devant ça ressemble à un alignement marquant
le chenal non ? » « Mais oui, et il n’est sur aucune carte » « Et là,
le rocher est marqué par une cardinale ! » Finalement notre chenal
privé est parfaitement balisé, et loin des foules, on se sent mieux ! |
Il
nous faut toutefois rejoindre le grand chenal pour les derniers milles
vers le port. Nous avons trouvé un petit port de poche, juste un ponton
devant et une bouée derrière, qui sur le papier ressemble à Kaunissaari
et Suur Pellinki. Après 3 jours de mouillages l’idée d’une vraie douche
nous séduit. | Un aigle de mer a fait son nid sur une des balises du grand chenal !
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C'est mignon mais c'est la pleine saison! | Dernier virage, le petit ponton s’ouvre derrière la forêt. Ah plutôt
occupé le petit port !! Le ponton disparait sous les mâts… Toutes les
bouées arrières semblent prises et nous sommes résignées à aller
mouiller, quand les plaisanciers nous indiquent des places disponibles.
En fait il y a moins de bouées arrières que de places, il est attendu
que les bateaux partagent les bouées.
Parfait, on se gare donc
sur une bouée partagée, surprises d’avoir trouvé une place finalement.
Mais il y a du monde ici quand même… Et des gamins qui courent partout
de la plage au ponton, trainant cannes à pêche et épuisettes, essaimant
seaux et autres crocs… Voilà où se mettent les juilletistes lorsqu’ils
sortent des canaux ! 20€ la nuit et 1€ par 2 minutes de douche !!!
Nous
comprenons vite pourquoi les douches sont si chères : il n’y a pas
d’eau courante ici (un petit ponton dans la forêt on vous avait dit),
la réserve du puits se trouve épuisée et l’eau est livrée le matin par
la route. Du coup à l’heure où nous sommes prêtes à nous laver le soir,
il n’y a plus d’eau ! La plage au bord du port est très peu profonde et
il fait chaud, la toilette à l’eau de mer (un tout petit peu salée)
n’est pas si désagréable… |
12 juillet : Oxviken – Notholms fladan / Kirjais (21M) |
L’île
est toutefois assez jolie et regorge de myrtilles ! Laure s’en va donc
cueillir des baies pendant que Camille étudie la carte pour décider
d’un prochain mouillage. La tarte à la myrtille est en train de devenir
notre "tarte signature" de ce voyage, comme la tarte à la coco fut
notre spécialité aux Antilles !
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Départ
vers 10h dans une brise légère d’ouest. Nous voilà au près pour la
première fois depuis l’entrée du Golfe de Riga ! Nous avons eu une
météo fantastique dans le golfe de Finlande, réussissant à faire
l’aller et le retour au portant ! | Des îles, encore des îles...
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Il y a toujours une certaine satisfaction à être mouillés sur les cailloux... | C’est
donc lentement mais à la voile que nous rejoignons le mouillage de
Dalskär pour le déjeuner. Magnifique petite baie aux beaux rochers
lisses… et équipés de petits pitons pour s’amarrer dessus! Parfait,
nous étions en manque de mouillages scandinave : la pioche arrière
tombe dans l’eau, Laure fait un petit bond svelte sur le caillou et
nous voilà posées! |
Petit
tour de l’île, typique de l’archipel de Turku où nous nous trouvons :
gros blocs de granit gris et rose, sapins poussant dans la moindre
aspérité de roche, roseaux bordant les anses peu profondes entre les
cailloux.
La mer se réchauffe de jour en jour et l’été est
revenu ! Nous dépassons souvent les 25°C dans le bateau ! 18°C dans
l’eau, bien assez pour Laure qui va plonger voir quelques sculptures
sous-marines d’un artiste local, et suffisant pour la toilette de
Camille. La mer pour baignoire, ça c’est de la vie de Saltimbanque ! | Vue depuis le sommet de l'île vers ses congénères
|
Bonne "nuit" ! | Nous
repartons mouiller ailleurs pour la nuit, trouvant sur la carte une
baie qui semble peu profonde (6m), de sable et abritée de nord. On
prend garde à ne pas mouiller trop près des résidences secondaires qui
s’éparpillent partout dans l’archipel. On est seules, le soleil plonge
derrière les sapins... Dîner en terrasse dans la brise thermique
agonisante, jusqu’à 22h30 environ, l’heure des moustiques ! Ils sont
énormes mais ne sortent que le soir, il suffit donc de se réfugier
derrière une moustiquaire pour la nuit. |
13 juillet : Notholms fladan – Iso Kuusinen (23 M) |
Après
plusieurs jours dans l’archipel, une routine s’est établie. Lever vers
8h, petit déjeuner en admirant un mouillage tout plat. Départ entre 9
et 10h dans une brise très légère sous le soleil, route au près
lentement entre les cailloux. La brise forcit par effet de thermique,
les bords se font plus penchés et plus rapides. On cherche un mouillage
pour le déjeuner ou directement pour la soirée. La nuit la thermique
mollira et le plan d’eau sera de nouveau comme un lac.
A présent
nous n’avons plus les cartes papiers détaillées et naviguons uniquement
grâce aux cartes numériques. Nous n’avons pas non plus de guide des
mouillages et devons donc trouver où mouiller grâce à la forme des
baies sur les cartes et aux photos satellites de Google Maps. Un peu au
hasard donc nous avons identifié cette baie à Iso-Kuusinen. | Vue typique d'une navigation dans l'archipel de Turku
|
On
se sent très suédoises à couple du rocher, les finlandais semblent
moins familiers de cette pratique et lui préfèrent la technique
classique du mouillage arrière. | L’entrée
ne nous dit rien qui vaille comme le vent de thermique de Nord-Ouest
rentre dans la baie ouverte au NE. Mais bonne nouvelle il y a des
pitons sur le rocher côté nord. Oui, mais le rocher est vertical et
l’eau est très profonde, le vent de travers, l’orage qui monte : la
manœuvre de mouillage scandinave au caillou va être périlleuse… Nous en
sommes à hésiter à partir quand Laure propose de se mettre le long du
caillou, comme nous avions fait une fois en Suède par grande pétole. A
sa grande surprise Camille est très enthousiaste : allons coller la
jolie coque de Saltimbanque contre des cailloux, quelle bonne idée ! Ni
une ni deux on approche le bateau, qui trouve plus de 6m (6m !!!) de
fond le long de la roche. Laure descend passer l’aussière avant,
Camille gère l’arrière à la gaffe et nous voilà, avec un paquet de
pare-battes, le long de notre quai naturel, nez au vent, parfait ! On
est un peu surprises de se trouver aussi confortables le long du rocher
! |
L’escalade
le long de la paroi est faisable mais un peu scabreuse et une fois
quelques beaux clichés pris, nous restons plus raisonnables et
descendons à terre en annexe. Une petite île de plus, de granit et de
pins, une petit plage, pas de myrtilles. L’eau est à 19°C maintenant et
nous nous baignons toutes les deux ! Elle n’est toutefois pas très
claire en raison d’une algue qui prolifère en surface partout en mer
Baltique, en particulier lorsque l’été a été chaud très tôt… | En route vers la plage
|
Le
soir nous partons en annexe tenter une nouvelle fois notre chance à la
pêche à la ligne. Ici pas de maquereau, pas de morue, mais des brochets
(paraît-il) et des perches. Les perches sont omniprésentes, sous les
pontons des ports, dans les roseaux. Nous les voyons partout, elles
mangent nos crevettes autour de l’hameçon, mais jamais elles n’ont
encore mordu. Cette fois c’est la bonne, nous remontons 2 petites
perches, la première pêche depuis… l’Allemagne !!! Nous les mangerons
le lendemain à la poêle : délicieux mais il en faudrait 10 pour faire
un repas…
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14 juillet : Iso Kuusinen – Vaarniemi (29 M) |
Encore un matin dans l’archipel, encore un départ dans un vent faible, encore des bords lents parmi des milliers d’îles…
Le
vent monte comme d’habitude vers 13-14h, assez pour nous permettre de
rejoindre une petite baie au Nord-Ouest de Perkkala où nous voulons
mouiller pour l’après-midi. Baie charmante, très bien protégée,
mouillage par 6m de fond de sable vaseux. Nous sommes seules à
l’exception de quelques cabanes sur les rochers.
|
Le mouillage de Perkkala et ses eaux crystallines | Petit
tour à terre dans une nature non entretenue, la mousse sèche sur le
granit alterne avec des sous-bois jonchés de bois sec. On y trouve
quelques myrtilles mais les pieds ne sont pas bien gros... On se dirige
vers le sommet de la péninsule, d’où on entrevoit entre les arbres les
dizaines d’îles qui nous entourent. La mer ouverte est bien loin,
invisible au-delà de ce dédale de rochers couvert de pins. Un terrain
de jeu infini pour les voiliers.
L’eau par contre est
magnifique, sans algue du tout pour une fois ! Et un coup d’œil au
thermomètre nous fait sauter de joie : 21,6°C dans l’eau ! A Helsinki
une semaine avant elle était officiellement à 12,8… La baignade est
extrêmement agréable, autour du bateau mouillé, une des plus belles du
voyage pour l’instant. |
La
thermique va mollir dans quelques heures, il est temps de rejoindre
notre mouillage pour la nuit. Nous nous projetons une escale au port le
lendemain pour faire quelques courses et préparer la prochaine
navigation. On se rapproche donc de la grande île de Kustavi. Mais nous
n’avons pas hâte de retrouver la civilisation plus tôt que nécessaire :
on mouille pour la nuit dans la baie la plus proche, à 3M au sud. Moins
charmante et plus agitée par le passage des bateaux dans le chenal que
les précédentes, elle abrite déjà un autre bateau en voyage, un bel
Hallberg-Rassy allemand. C’est le mouillage pratique ! | Mouillage surpeuplé...
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15 juillet : Vaarniemi - Lootholma (3 M) |
Aujourd’hui
petite nav, le but est d’aller dans un port refaire le plein d’eau,
légumes, diesel, huile neuve dans le moteur et cartes numériques
téléchargées. Nous avons choisi Lootholma pour son supermarché ouvert
le dimanche à à peine 2km de marche. Très bon choix, le port s’avère
charmant, niché dans une baie de roseaux, 25 euros la nuit tout inclus
(électricité, wifi au restaurant, douche et sauna) quelle que soit la
taille du bateau. | Lootholma vu depuis le haut du mât, notez le chenal d'accès dans les roseaux en haut à droite
|
En
bonus le restaurant diffuse la finale de la coupe du monde de foot. Il
y a 3 finlandais supportant la Croatie et nous deux. Il y a 20 ans nous
avions toutes les deux vu la première finale victorieuse sur un petit
écran noir et blanc plein de neige, Laure dans une forêt en Pologne et
Camille depuis le fin fond de la Bretagne. Cette fois nous avons la
couleur, mais le pavillon français qui vole pour l’occasion sur notre
hauban bâbord est un peu seul… Les locaux cheminant vers leur sauna
s’amusent de nous voir trinquer à l’équipe de France…
Maintenant que toutes ces formalités sont accomplies il est temps de continuer notre voyage…
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