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-- 23 juin au 2 juillet 2018 -- |
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Deux longues étapes entrecoupées de
diverses formalités pour atteindre l’ancienne capitale de la Russie
impériale. Une ville magnifique, riche de 300 ans d’histoire intense,
et dépaysement garanti ! Et une position Est record pour Saltimbanque:
30°14' de longitudeEst ! Soit 94° plus à l'Est de notre position Ouest
record: 64° Ouest aux îles Vierges Britannique. Plus d'un quart du
globe...
Plus de photos de marbre et d'or dans notre page "Photos".
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305 milles navigués 1597 milles navigués depuis le départ
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23 juin : Tallinn - Haapasaari (103 M) |
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Le deuxième
coup de vent de la semaine commence à s’essouffler, nous laissant avec
une bonne brise d’ouest pendant les premières heures. Départ de Tallinn
à fond donc, tout dessus dans 20 bons nœuds portants : il nous faut à
peine 3h pour couvrir les 20 premiers milles et atteindre le rail des
cargos au milieu du Golfe de Finlande.
Helsinki n’est qu’à 25M
d’ici (45M de Tallinn) mais nous voulons profiter sans pause de cette
brise portante maintenant mollissante. Sitôt le rail traversé nous
envoyons le grand spi et continuons notre route vers l’est à 5-6 nœuds
dans moins de 10 nœuds de vent. On bénit notre grand-spi et notre poids
(presque) plume.
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Entrée en Finlande sous grand spi |
Les nuits sont courtes mais fraîches, on sort les grands moyens... |
Une fois sur
la route à une vitesse décente, on déjeune. En faisant la vaisselle
l’eau du robinet d’eau de mer semble surprenamment froide. Un coup
d’œil au thermomètre du sondeur : 10.5°C !! Brrr, on a perdu 8°C depuis
Tallinn ! Quelle différence pour une trentaine de milles d’écart.
Le
vent tombe complètement autour de minuit et les 15 derniers milles se
font au moteur entre les îles finlandaises. Nous sommes à plus de 60°
Nord et il ne fait définitivement plus nuit, la météo annonce
d’ailleurs 24h de « crépuscule nautique ». |
Arrivée
au petit matin à Haapasaari, entre des blocs de granit qui pourraient
être norvégiens s’ils n’étaient pas aussi roses… où est passée la cote
de sable ?? L’entrée de la baie est aussi jolie qu’étroite : 12 m en
théorie, mais quand on considère la place prise par les herbes et les
algues, on n’y mettrait pas deux Saltimbanque ! (3m de large)
3 m de fond, puis 2m au niveau du ponton. | Le chenal d'Haapasaari: 3,5m de fond et à peine plus de large |
Saltimbanque au havre de Haapasaari | Haapasaari
est une île minuscule au large de Kotka, qui se différencie de toutes
les autres îles minuscules du coin par son bureau de douanes idéalement
placé sur la route de Saint Pétersbourg. C’est enfin « l’île la plus
meurtrière de Finlande » - nous apprendra un officier de douane avec
une pointe de fierté… quel danger, sur un si petit bout de caillou ?
Les tiques et la maladie de Lyme qu’elles véhiculent.
Néanmoins
c’est un petit bout de caillou charmant, avec quelques cabanes et un
plan d’eau intérieur peuplé de dizaines d’oiseaux. La place au ponton
coûte 10€ à payer à la boutique (la seule de l’île), pas d’électricité,
eau au robinet à terre « coupée pour le moment » et toilettes sèches un
peu plus loin. |
En fin de
journée on se déplace au ponton réservé pour les inspections des
douanes. Deux officiers en short et t-shirt nous aident à nous amarrer.
« Oui oui on va vous contrôler, mais dans une heure seulement. D’abord,
on va au sauna ! » (Note pour les lecteurs peu familiers avec la
Finlande : le sauna est l’activité nationale, un droit inaliénable et
un rite incontournable de chaque semaine – voire chaque journée)
Une
heure plus tard, revoilà les mêmes officiers en uniforme, pour un
contrôle un peu plus formel… enfin presque : entre deux formulaires ils
nous expliquent qu’ils sont en train de fumer leur poisson, et que
l’île d’à côté vaut vraiment une escale. Tout est en règle, vous pouvez
circuler, mais prenez donc ces deux petits cadeaux de bienvenue : un
porte clé flottant avec le logo de la douane et un arrache-tiques.
Drôle de mélange, ces officiers de douane / guides touristiques…
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24 juin : Haapasaari – Saint Pétersbourg (102 M)
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Comme
d’habitude en Baltique, nous avons une fenêtre de huit heures de vent
maniable, entre vent trop fort et plus de vent du tout. Nous partons
donc à 4h du matin pour en profiter au maximum, et franchissons la
frontière russe à 8h, le premier jour de validité de notre visa de
trente jours. Quel timing ! Un patrouilleur russe nous appelle à la VHF
pour vérifier notre identité, il a déjà reçu notre description (de
notre agent russe Vladimir) et n’insiste pas plus.
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A droite de la bouée, les eaux Russes, bien gardées...
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A hisser les couleurs Russes (oui il faisait moyen chaud ce jour là...) | Les
russes exigent des bateaux étrangers qu’ils suivent les chenaux définis
pour la navigation commerciale, nous devons donc longer de près le rail
des cargos. Il y a heureusement peu de trafic et nous ne devons pas
tirer de bords, c’est donc une navigation sans histoire.
Le
vent tombe dans l’après-midi comme prévu et nous arrivons à 2h du matin
à l’approche de Kronshtadt, l’île forteresse qui barre l’entrée de la
baie de Saint Pétersbourg, et où s’effectue le contrôle des douanes. Le
ponton est un peu compliqué à trouver dans l’obscurité et sans carte
précise : c’est un haut quai en bois au pied d’un bâtiment avec un
grand panneau vert. L’immigration enregistre nos passeports et fouille
le bateau dès notre arrivée. Nous devons cependant attendre le
lendemain matin 10h pour les douanes. Pas le droit de sortir du bateau…
ah zut alors, obligées de dormir du coup :o) |
Le
lendemain, Vladimir nous retrouve, ce qui facilite beaucoup la
communication avec les officiers ! (Nous avons communiqué grâce à
Google Translate avec ceux de l’immigration). Vladimir Ivankiv
représente beaucoup de yacht clubs européens, et facilite l’entrée en
Russie de tous les bateaux étrangers dont nous avons entendu parler,
depuis 1992. Au moment de l’ouverture des frontières après la chute du
Mur, il était ingénieur au Yacht Club de Saint Pétersbourg et il
parlait anglais. Il a donc été chargé du contact avec les étrangers,
afin de promouvoir et faciliter le tourisme à la voile. Il envoie
l’obligatoire invitation officielle afin d’obtenir un visa, et puis
facilite en permanence tous les contacts avec les garde-côtes et les
officiers de toutes fonctions – avec une grande amabilité. Il a vu
passer 1500 bateaux depuis le début, environ 50 par an ces dernières
années mais seulement 30 cet été. Nous sommes le premier équipage
féminin qu’il rencontre – sans doute le premier équipage féminin
étranger à visiter Saint-Pétersbourg donc, ce dont nous sommes un peu
fières. |
Saltimbanque sous pavillon jaune, en attente de l'autorisation de rentrer en Russie
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Vue typique de Kronshtadt: bateau militaire, phare tout neuf, coupole dorée d'une église ancienne |
Une fois les
papiers tamponnés nous pouvons quitter Kronshtadt et naviguer les 15
derniers milles dans la baie de Saint Pétersbourg, très peu profonde et
quasiment entièrement fermée derrière une longue fortification. Le vent
est faible mais suffisant pour un petit Saltimbanque sous spi
asymétrique.
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En
approchant on réalise progressivement la taille de la ville : elle est
gigantesque, et s’étend a perte de vue de toute part, en groupes
d’immeubles en béton et cheminées d’usine, mais aussi les
resplendissantes constructions modernes du Lakhta center et du Stade de
foot (où se joue un match de la coupe du monde, Argentine-Nigéria, le
soir même !). Le yacht club est situé juste après le pont, derrière le
stade, sur la Neva. |
Hydrofoil en route pour Peterhof devant le Lakhta center |
Saltimbanque devant le restaurant et le stade de foot, sous un ciel rose surréaliste
| Première
constatation : il y a du courant ! Environ 2 nœuds. Deuxième
constatation : il n’y a pas de pendille a la place indiquée par le gars
du port… on finit par s’amarrer le long du ponton, travers au courant,
et juste en dessous d’un restaurant aux fêtes nocturnes très bruyantes.
Il s’agit du « Central River Yacht Club », tout à l’ouest de
Petrovski Ostrov, où Vladimir réserve des places pour tous les
étrangers. Et effectivement, il n’y a que des étrangers sur le ponton.
Un autre belge « Big Foot », le norvégien « Gentle » (avec qui nous
communiquons depuis que nous l’avons croisé dans le « Detroit de la
Lune » estonien), un allemand, et le néerlandais avec qui nous avons
fait nos formalités à Kronshtadt. Eau et électricité sur le ponton, pas
de wifi facilement accessible, mais douches et toilettes dans le
bâtiment du yacht club. Les douches en particulier valent le détour :
elles sont au sous-sol, dans les locaux autrement désaffectés de ce qui
a été … on ne sait pas trop. Y restent un comptoir orné de fleurs
artificielles, deux machines à laver (cassées malheureusement) et une
grande carte de l’URSS sur les murs. Les douches fonctionnent et nous
sommes contentes ! |
Mais
la vraie aventure commence quand nous voulons signaler notre arrivée au
capitaine de port. Il faut alors passer le gardien (qui nous fait un
signe vers le premier étage), et dire bonjour à la secrétaire. Elle
nous invite à nous assoir et appelle une assistante. Qui va voir dans
le bureau voisin si un officiel du port est là. Le monsieur est là, et
il peut donc aller lui-même dans un troisième bureau demander à un
autre collègue qui parle deux mots d’anglais de s’assurer de nos
intentions. A ce moment il y a un peu de confusion (et a peu près 6
personnes qui passent dans tous les sens dans le couloir). Il s’avère
que le Capitaine du Port est le premier monsieur qu’on a croisé dans
les escaliers. Il nous invite dans son bureau, et nous fait remplir le
formulaire assez standard avec nom, pavillon du bateau, dates etc. Très
cordial, il fait de grands signes pour expliquer tout ce qu’on doit
savoir … en russe … et finit par appeler un assistant pour traduire.
C’est un jeune homme qui a vécu a Strasbourg et parle un français
excellent, un anglais parfait et sans doute pas mal allemand – et qui
est de garde jour et nuit, weekend comme semaine, et se fait appeler
dès qu’un étranger cherche à communiquer (et souvent aussi juste pour
ouvrir la porte des douches).
La place dans ce port coûte
environ 16 euros / nuit pour 8.5m (c’est proportionnel) – et
franchement, on ne saurait pas où commencer si on voulait en chercher
un autre ! | Le bâtiment du yacht-club et son 1er étage très bien rénové. |
25 juin – 1er juillet : Visite de Saint Pétersbourg (à terre) |
Pierre le Grand, tsar éclairé et fondateur de la ville |
Fondée
en 1703 par Pierre le Grand, cette ville grandiose est la plus
orientale des capitales européennes, ou la plus européenne des cités
russes. Quelques huttes en bois au milieu du marais se sont
transformées en capitale d’empire en moins de dix ans, par la volonté
du grand tsar, avec l’ambition de sortir la Russie du Moyen-Age et de
rivaliser avec les autres puissances européennes (et surtout de tenir
tête aux suédois, maîtres de la Baltique). |
Trois
siècles d’une histoire intense et fascinante, au centre des empires et
des révolutions, ont construit une ville au patrimoine fantastique et à
l’atmosphère unique. Nous passons cinq jours pleins, de 9h du matin à
presque minuit, à arpenter les rues, canaux, opéras, palais, églises,
musées, sur les traces des Romanov (dont nous connaissons la dynastie
par cœur maintenant !) et des évènements d’un XXe siècle tumultueux.
Nous
assistons même a l’opéra de Tchaïkovski « La Dame de Pique », sur un
poème de Pouchkine, au Théâtre Marinski II : on ne peut plus
Pétersbourgeois ! | Eglise Saint-Nicolas à proximité du théatre Marinski |
Le palais d'hiver, résidence des tsars qui abrite aujourd'hui le musée de l'Hermitage | Les
palais des grands princes et de la famille impériale sont somptueux,
d’une richesse et d’un raffinement rivalisant avec (et inspiré de)
l’Italie, le Paris des Lumières, et les riches Flandres. Nous
parcourons, par ordre croissant d’émerveillement, Stroganov, Yussupov,
et l’Hermitage. |
De nos jours qui n'a pas son théatre à l'Italienne chez soi franchement ! Palais Yussupov | Cathrine
2 la Grande en visite au Vatican avait adoré les peintures. Elle ramena
dans ses bagages les assistants de Michel-Ange afin d'avoir les même
chez elle. Palais de l'Hermitage.
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Saint-Isaac et son iconostase géant en malachite | Les
églises, chacune unique en style, nous révèlent des petits bouts
d’histoire impériale. On contemple la vue du sommet de Saint Isaac, on
recherche dans les cimetières du couvent Alexandre Nevski les musiciens
et artistes célèbres, on s’émerveille sur les 7000 m2 de mosaïques du
Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé (« petite chapelle familiale privée» en
mémoire de l’assassinat d’Alexandre II), et puis on retrouve les
tombeaux de toute la dynastie, sympathique rassemblement de famille
depuis Pierre le Grand jusqu’au malheureux Nicolas II en passant par
Catherine la Grande et la série des Alexandre, dans la cathédrale
Pierre et Paul. Chacun de ces personnages, de leur vivant, décidait du
sort de centaines de milliers de gens, et changeait sur un signe de la
main le cours de l’Histoire. Ils sont tous rassembles, dans de jolis
mais modestes sarcophages de marbre blanc, devant lesquels des
troupeaux de touristes se prennent en photo. La leçon d’humilité du
temps qui passe. |
Eglise Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé, sur le lieu de l'assassinat d'Alexandre II (d'où le nom !) | Et son intérieur entièrement en mosaïques, tout celà pour le recueillement privé de la famille impériale
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Au
Musée Russe, nous nous familiarisons avec les peintures russes et leur
évolution. Au Musée de l’Histoire Politique, nous essayons de
comprendre les évènements du XXe siècle. Le compte-rendu des relations
avec les Etats Baltes et la Pologne sont particulièrement intéressants
pour nous qui avons visité ces pays si récemment. L’Histoire a toujours
deux facettes.
Enfin, pour finir sur une touche plus légère,
nous passons une excellente dernière soirée au Musée des Jeux d’Arcade
soviétiques. Dans un ancien hangar désaffecté, on a rassemblé et réparé
des jeux vidéo des années ’80 et ’90, qui fonctionnent avec un stock de
pièces de 15 kopecks d’époque, distribuées a l’entrée. Très sympa !
Le
match du soir est également diffusé sur grand écran. La Russie
rencontre l’Espagne et les quelques hipsters venus jouer à « space
invaders » ne sont guère intéressés. Mais les Russes jouent bien,
l’Espagne très mal, les gens s’agglutinent, tirs aux buts et victoire
de la Russie ! Même le plus barbu des geeks saute de joie, les rues se
remplissent de drapeaux dans une atmosphère festive finalement bon
enfant ! | Laure manoeuvre son vaisseau spatial pendant que les espagnols perdent doucement face aux Russes
|
Apprenez le cyrillique avec l'impérialisme américain ! | Pour
nous sustenter à travers tout ça, nous dégustons quelques soupes de
betteraves rouges (bortsch) et de patates, des tourtes salées et
sucrées (piroshkis) et des raviolis de toutes tailles (les petits
pelmenis, les gros khinkalis géorgiens). Arrosés de Kvas, un soda à
base de pain de seigle, ou de thé noir.
On trouve maintenant de tout dans les magasins, et d’innombrables chaînes internationales se sont installées.
L’approvisionnement
en légumes frais des supermarchés ordinaires est un peu décevant
cependant (voire limité si l’on n’aime pas le chou…) et on repart avec
plus de bières (pas chères !) que de légumes. |
1er – 2 juillet : St-Pétersbourg – Haapasaari (100M) |
Une fois
encore le vent souffle fort (mais de Nord-Est-ce qui nous est très
favorable), puis il va tomber assez vite, nous offrant une douzaine
d’heures de vent maniable. Départ à 15h donc afin d’arriver à
Kronshtadt avant la fermeture des douanes.
Partir de notre
place travers au courant n’est pas une mince affaire, mais une fois
dégagées ça va vite ! 20 bons nœuds de vent de travers et 2 de courant
avec, nous sommes vite à 6,5 nœuds de vitesse dans les 2m d’eau de la
baie : trois fois plus de vitesse que de fond !
Il commence à
pleuvoir quand nous arrivons à Kronshtadt. Les formalités se passent
bien, même si elles sont assez lourdes, notamment la fouille intégrale
du bateau par l’immigration qui laisse à chaque fois Saltimbanque dans
un état de capharnaüm indescriptible. On range en attendant que
l’averse se calme, et sortons de la baie.
La navigation au
portant est rapide et humide. Il pleut des trombes d’eau pendant près
de 6h. Le trafic est un peu plus dense qu’à l’aller, notamment autour
de 2h du matin lorsque nous croisons la procession des ferrys et
paquebots de croisière : nous en comptons 15 séparés environ d’un
demi-mille chacun. Il va y avoir la queue au musée de l’Hermitage
demain… |
4h
du matin, le vent tombe brutalement nous laissant au moteur sur une mer
encore chaotique et très désagréable. Il ne pleut plus, mais des
milliers de mouches et de moustiques décident d’envahir Saltimbanque !
Le bimini et le génois en particulier sont noirs de mouches, c’est
écœurant… Nous mettrons plusieurs jours et 2 lavages intégraux du pont
à s’en débarrasser complètement. | Il y en a partout...
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Mission Saint-Petersbourg accomplie ! | Le
temps s’améliore enfin alors que nous franchissons la frontière
Finlandaise. Direction le ponton des douanes d’Haapasaari que nous
connaissons déjà. Les douaniers montent à bord, nous sommes rodées aux
procédures à présent. Mais après un rapide coup d’œil à notre passeport
et une liste d’équipage dans la poche, ils s’en retournent fumer du
poisson, nous souhaitant une très bonne journée. |
Nous
voilà de retour en Europe, un objectif majeur du voyage à présent
derrière nous. Maintenant nous faisons cap à l’ouest, la route du
retour a commencé, oh avec quelques détours sans doute… |
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