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-- 9 au 24 juillet 2016 -- |
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Apres une traversée express des eaux
Dano-suédoises l’année dernière, nous retournons explorer le Kattegat
plus en détails et ajoutons une nouvelle capitale au palmarès de
Saltimbanque : Copenhague !
Pour plus d'images Dano-Suédoise, rendez-vous dans
notre page "Photos".
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450 milles navigués
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9 juillet : Lysekil Bastevik – Grundsund (8M) |
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Le
bateau est à présent à 2h30 de route de la maison, et à peine sorties
du boulot vendredi, nous voici déjà en vacances sur Saltimbanque ! On
prépare le bateau rapidement avant d’aller se coucher. Et pour cause, le
premier jour des vacances verra l’arrivée du premier coup de vent ! 35
nœuds prévus dans l’après-midi du samedi, on prévoit un réveil matinal
et une destination proche.
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Départ
au près car telles sont nos habitudes, sous foc bien pratique pour
tirer des bords serrés entre les cailloux. 2 heures plus tard dans un
vent fraichissant déjà nous entrons dans le port de pêche de Grundsund
que nous avons choisi comme premier abri. Il y a encore de nombreuses
places de libres à cette heure de déjeuner, et nous nous amarrons au
quai et sur pendille. Eh oui, la marée est négligeable ici et les
techniques d’amarrages sont étonnamment méditerranéennes. | Grundsund, le bon abri! |
Les roses sauvages, typiques des côtes Baltiques | Le
vent commence à s’établir, mais nous sommes admirablement protégées,
juste sous le vent d’une île haute. On laisse Saltimbanque en toute
confiance et on part découvrir les environs à pieds. 1 an déjà que nous
sommes en Suède, mais les paysages nous éblouissent toujours autant.
Les rochers roses et lisses laissent apparaitre tantôt une crique aux
eaux turquoises, tantôt un chenal ou quelques voiliers se dépêchent de
rejoindre un abri, tantôt un chapelet de récifs ou la mer se déchire en
nuages d’écume. Nous marchons jusqu’au phare d’Islandsberg que nous
atteignons au plus fort du coup de vent. On tient à peine debout. On
s'abrite derrière l’amer pour profiter du spectacle…
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Retour au
calme sur le bateau, toujours idéalement abrité. Un gros serpent
lézarde sur les piles du quai au ras de l’eau, plutôt inhabituel… |
Vérification faite, c'est une couleuvre à collier |
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10 juillet : Grundsund – Öckerö (46M)
Navigation près des cailloux | Le
vent est tombé aussi vite qu’il n’était monté et nous envoyons vite
toute la toile en ce dimanche matin. La houle par contre est toujours
là, rendant notre progression pénible. On décide de couper par les
cailloux pour commencer, certes au moteur face au vent pendant 1h mais
le raccourci en vaut la peine.
Sortis du chenal de Gullholmen,
nous mettons Junior au repos et commençons à tirer des bords, au près
dans 10 nœuds de vent et un ciel bien gris. Nous butons sur la houle de
la veille et atteignons à peine les 4 nœuds. Au virement il devient
évident qu’on a un bon nœud de courant dans la figure. Notre vitesse
tombe à 3 nœuds et nous tirons des bords carrés. Ce n’est pas du
courant de marée, aucun espoir que sa direction ne s’inverse dans
quelques heures. En plus, il pleut. |
Nous
sommes à quelques milles au large seulement, mais nous sommes seules.
Aucun voilier autour de nous. Pourtant tous les ports sont pleins. En
regardant mieux, on trouve les voiliers à la côte, au ras des cailloux.
La côte du Bohuslän, cette région de Suède, est bordée de rochers et
petites îles créant des chenaux très étroits mais navigables. On
appelle ça le « Skjærgård » (littéralement "ferme de cailloux"), et les
bateaux ici n’ont aucunement l’intention d’en sortir pour aller au
large ! | Comorans et oies |
Paysage de Skjærgård | Etant
données les conditions de houle et de courant, on décide de se
rapprocher nous aussi des dédales rocheux pour trouver des eaux plus
calmes. Le vent a le bon goût de tourner de quelques degrés qui nous
permettent de nous faufiler entre Ramholmen et Bussholmen à la voile.
Et là le monde change : la mer est plate, le paysage de granit est
magnifique, ici un troupeau de phoques, là un marsouin bondissant, on
ne compte plus les cormorans ni les huitriers pie… Notre cap est bien
meilleur en eaux calmes et le courant semble moins fort en dehors des
goulets les plus étroits. La coque de Saltimbanque est très propre (ca
doit être la température de l’eau…) et on glisse à plus de 6 nœuds dans
le Skjærgård…
Arrêt pour quelques heures à Öckerö pour laisser passer les orages prévus dans la nuit. |
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11 juillet : Öckerö – Lerkil (21M) |
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Le
vent est supposé forcir beaucoup dans l’après-midi et nous voudrions
bien avancer un peu. Réveil à 3h donc et départ au lever du jour un peu
avant 4h. On réalise qu’on est déjà bien plus au sud que chez nous et
qu’il fait sombre la nuit ici ! |
Nous
sortons au près du Skjærgård comme le vent est toujours désespérément
sud, toujours face au courant, puis louvoyons dans le grand chenal qui
sort de Göteborg. On passe quand même entre deux îles sur le bord
rapprochant de la côte histoire de garder la main.
Le vent est
maniable, nous sommes sous GV – foc, et Laure rentre se reposer
quelques minutes. A peine a-t-elle fermé les yeux que le vent monte. On
prend le premier ris, puis le deuxième, puis on prépare le 3e comme on
atteint maintenant 25 bons nœuds de vent réel. La mer est couverte de
gros moutons.
Un coup d’œil rapide à la météo : personne
n’indique du vent si fort ce matin, mais tous les modèles le voient
forcir dans l’après-midi. On dirait bien que le coup de vent a un peu
d’avance… Quel est le port le plus proche ? Lerkil, à 4M au Bon Plein ?
Allez on garde nos 2 ris et on tire la barre de 10 degrés.
| La fin des Skjærgård |
S’ensuit
une demi-heure à 6-7 nœuds à fond et une arrivée dans le petit port de
Lerkil. Le voisin suédois nous demande la force du vent dehors. Nous
n’avons pas d’anémo, mais on lui explique avoir été limite 3e ris, donc
sans doute 25. Il part en haussant les yeux au ciel, nous laissant un
peu perplexes. Nous comprendrons plus tard que si nous exprimons
naturellement la force du vent en nœuds dans le sud de l’Europe, les
scandinaves ne parlent qu’en m/s ! Nos 25 - sous-entendus nœuds - ont
donc été compris comme 25m/s, soit 50 nœuds ! Pas étonnant que le
voisin nous ait prises pour des mythomanes de première ! On rencontre
aussi un Belge basé en Zélande qui a pris un été sabbatique pour
découvrir la Scandinavie. L’immense majorité des bateaux rencontrés
sont scandinaves, auxquels s’ajoute environ 10% d’allemands. On trouve
quelques hollandais égarés mais c’est tout. Les anglais ne s’aventurent
pas jusqu’ici. |
Le paysage a deja changé, plus plat, plus vert
| A
Lerkil il n’y a rien. On décide donc de marcher quelques kilomètres
pour aller voir une réserve naturelle un peu au nord. Jolis paysages
qui ne sont déjà plus les mêmes que par chez nous où le granit est roi.
Il reste encore des rochers bien sûr mais on commence à voir des
prairies, des baies peu profondes, des marais. La réserve naturelle est
pleine d’animaux en tout genre, oiseaux, vaches, mais aussi serpents et
adorables tiques : nous passerons la soirée à les expulser de nos
vêtements… Au final on s’en sort bien et au lendemain matin l’affaire
est close.
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12 juillet : Lerkil – Varberg (32M) |
Le
vent peine à mollir ce matin et nous en profitons pour une grasse
matinée ! On part à 13h30 dans un petit 5b maniable qui nous donne
assez de puissance pour passer la houle. Il n'y a plus de rochers ici,
on est oblige d'affronter la mer... Le vent a tourné au sud-ouest et
nous pouvons longer la côte sur un bord direct ! Grande nouvelle ! |
Seconde
grande nouvelle aussi bonne qu’inattendue, nous avons le courant avec
nous. Nous naviguons à plus de 6 nœuds et le soleil brille presque.
Nous qui étions sorties en pensant se faire secouer toute la soirée
sous la pluie, nous avons à peine le temps d’en profiter que nous
arrivons à Varberg 5 grosses heures après être parties !
On en
profite pour visiter la citadelle et la petite ville de Varberg. On
prendrait bien une glace pour fêter ça, mais ça caille quand même…
| Arrivée sur Varberg |
| | 13 juillet : Varberg – Rungsted (78M) |
Pas
de coup de vent annoncé avant plusieurs jours, on peut enfin naviguer
longtemps ! Cap sur le Sound, ce chenal entre le Danemark et la Suède,
au milieu duquel se trouve Copenhague, la capitale danoise, objectif
sud de notre croisière. |
L'entrée du Sound côte suedois
| Sortie
du chenal au près, on abat plein sud, en un bord de bon plein sur
l’entrée du Sound. Bob barre, le soleil brille, et Saltimbanque fonce à
près de 6 nœuds. Le courant est toujours avec nous d’une manière qu’on
n’explique pas mais qu’on accepte avec plaisir!
La ligne de côte
suédoise s’aplati, s’éloigne, puis réapparait en une grosse pointe
rocheuse : c’est l’entrée du Sound déjà ! C’est sûr qu’à 6,5 nœuds sur
le fond tout va plus vite… mais quand même les distances sont vraiment
assez courtes. |
Le
vent tombe doucement en cette fin de journée, le soleil se couche
lentement, la mer s’aplatit. On abat dans l’entrée sur Sound. Un peu de
musique douce (Pink Martini) en longeant le château d’Helsingør qui
inspira Shakespeare pour Hamlet. Soirée d’une intense poésie… On en
profite pour changer le pavillon de courtoisie : nous sommes au
Danemark !
Le vent adonne doucement et on
rejoint Rungsted à 2h du matin sur un plan d’eau calme et lisse. On
s'endort pour quelques heures.
| Poésie maritime... |
14 juillet : Rungsted – Ven (5M) |
Ven, suédoise mais plate comme le Danemark juste en face
| Au
milieu du Sound se trouve la petite île de Ven, Suédoise, qui nous
attire particulièrement. Mais les guides nautiques sont formels, le
port est complètement saturé en pleine saison. On décide d’appliquer la
stratégie qui avait déjà fonctionné à Grundsund : arriver autour de 10
– 11h lorsque tous les bateaux qui ont passé la nuit quittent le port
pour leur journée de navigation.
Départ vers 8h dans un vent
qui a bien molli. Ou sont passés nos 20 nœuds habituels ? C’est un
petit 3b d’ouest qui nous incite à sortir notre grand spinnaker pour
naviguer les 5M qui nous séparent de la jolie petite île. |
Correction,
la TRÈS jolie petite île ! Les rues débordent de fleurs, les champs de
blé jaunes répondent au ciel gris et aux maisons rouges. C’est très
champêtre. On visite les ruines de l’observatoire de Tycho Brahe. Ce
grand astronome du XVIe s. s'inscrit entre Copernic et Kepler dans
l'histoire de la science des astres. Scandinave, donc conciliant, il
veut bien concéder au premier que les autres planètes tournent autour
du Soleil – mais pas la Terre, quand même! Elle reste au centre de
l'univers, le Soleil tourne autour d'elle, et les autres astres autour
du Soleil. Grâce au patronage du roi du Danemark (gourmand
d'horoscopes), Tycho Brahe maintient pendant une trentaine d'années une
société à la pointe de la science de l'heure dans son château de Ven.
Puis le roi meurt, son héritier voit d'un mauvais œil l'influence des
grands seigneurs et confisque le domaine. Tycho Brahe, exilé à Prague,
y meurt d'un éclatement de vessie, dit-on, dans l'antichambre d'un roi
qui aimait faire patienter ses visiteurs…
| C'est beau... |
La vue de la terrasse :o)
| Retour
au bateau non sans faire le tour de l’île à pieds. Laure en profite
pour sauter dans l’eau, première baignade des vacances ! Elle en
ressort bleue, c’est si joli sur ce fond de champs jaunes…
Le soir, au port, nous admirons les lumières du soleil couchant sur un ciel de grain magnifique. |
15 juillet: Ven – Copenhague (14M) |
A
peine une quinzaine de milles nous séparent de la capitale danoise,
dont on aperçoit les usines dans le lointain. Le vent s’est établi au
nord-ouest 15 nœuds et la route est l'affaire de quelques heures sans
histoires. En milieu de matinée, nous contournons le fortin d'entrée du
canal et remontons vers une marina du centre-ville. Plus exactement,
juste à côté de la Petite Sirène! La statue (commandée par le
propriétaire des brasseries Carlsberg en l'honneur du conte d'Andersen)
est assez décevante, petite et proche du rivage, et surtout perdue dans
le flot constant des touristes. Par contre le symbole est sympa: après
Londres, Amsterdam, Lisbonne, voilà une capitale européenne de plus au
palmarès de Saltimbanque :o)
| La fameuse Petite Sirène et... le fameux petit Saltimbanque ! |
La vieille ville de Copenhague
| Nous
avions nourri l'espoir que dans cette grande ville du Sud (tout est
relatif…), les bouteilles de gaz bleues campingaz (butane) seraient
faciles à échanger. Au nord, c'est un gaz, le propane, qui
prévaut. Les bouteilles consignées dans le sac à dos, nous traversons
le canal vers le plus grand accastilleur du coin. En vain, ils ne
reprennent pas les consignes. Bon on les garde… on reviendra bien en
Bretagne un jour ou l'autre… |
Mais tout de suite: visite de cette nouvelle ville! Les
« vélib’s » locaux disponibles aux bornes publiques sont électriques!
Et avec un écran tactile muni de GPS bien sûr. Le grand luxe! On
parcourt ainsi sans se fatiguer les rues pavées de cette belle capitale
aux innombrables clochers.
Le contrôle du commerce maritime a
fait la richesse danoise du XVe au XVIIIe siècles. De beaux palais, de
nombreuses casernes et de belles tours témoignent de cet âge d'or.
Aujourd'hui, c'est une ville jeune et dynamique, pleine d'art, de
musique, de restaurants et de bars – et de vélos!
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16 juillet: Copenhague – Helsingør (22M) |
Le fameux quartier - squat de Christiana
| Nos roues
nous ramènent ce matin vers Christiania. Ce quartier de Copenhague, de
l'autre côté du canal, est un "micro-état" auto-déclaré indépendant
depuis 1971. Ancienne caserne abandonnée par les militaires, elle a été
colonisée par un groupe de hippies pacifistes fumeurs de ganja. Les
autorités en tolèrent le commerce, quoique localisé et encadré (les
vendeurs de rue portent des masques pour éviter d'être photographiés
par les touristes indiscrets). Hors de la rue principale, l'atmosphère
semble plus authentique, les baraques peinturlurées surprennent, au
détour des bosquets, le long du canal. |
Mais
il est déjà l'heure de repartir (la marina super-encombrée ne plaisante
pas avec les horaires de départ!). On ressort du canal, contourne de
nouveau le fortin d'entrée… et on part vers le nord! On voulait voir Copenhague, on a vu Copenhague :o) Et maintenant… on rentre!
Petite
navigation bien agréable, en route directe et en eaux calmes pour une
fois, au travers dans 25 nœuds de vent mollissant tout de même… tout va
bien jusqu'aux pieds de la forteresse d'Helsingør, au moment d'allumer
le moteur… qui refuse de démarrer! Un petit bateau qui passait par là
nous aide à rentrer au port. Après quelques tentatives, Junior se
réveille… mais il est désormais sous sérieuse surveillance! |
Les
murailles du château de Hamlet resplendissent au soleil couchant. Cette
forteresse a été construite autour de 1420, pour collecter la taxe que
le roi danois avait imposée sur le trafic maritime empruntant cet
étroit passage qui relie la mer du Nord à la Baltique. Il a fallu
attendre 1857 pour que cette taxe soit abolie, après quelques décennies
de diplomatie insistante de la part des anglais. On voit encore un
boulet de canon envoyé par Nelson dans le toit de la chapelle,
paraît-il…
| To be or not to be... au chateau d'Hamlet !
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17 juillet: Helsingør – Torekov (30M) |
La
navigation dans ces eaux nordiques est pleine de surprises. En
particulier, une surprise toujours renouvelée est la direction du
courant. Comme il n'y a pas de marées sensibles, le courant suit des
lois étranges et des influences obscures, il change en fonction des
pressions en Mer du Nord et en Baltique, du taux de salinité, du vent
bien sûr… et au final, seule la loi de Murphy prévaut : on l'a toujours
dans le nez, quelle que soit notre route :o) (En fait le site de météo danois http://www.dmi.dk/en/hav/# a de magnifiques cartes de prévisions de courants, mais on ne les connaissait pas encore à l'époque) |
En mer...
| Bref en
ce beau matin, tant d'eau voulait rentrer dans le Sound alors que nous
essayions d'en sortir, qu'il nous faut 45min pour parcourir 400m entre
le port et la première bouée. Lasses, nous appelons Junior à la
rescousse, qui se comporte comme un charme ce matin.
On rase la
côte pour éviter le gros du jus et au bout d’une heure de lutte
motorisée nous repartons a la voile, au près bien entendu comme le vent
s’établi doucement au nord-ouest. Le vent semble suivre la même loi que
le courant…
Le reste de la route
s'effectue tranquillement, toute toile dehors à parfois près de 7 nœuds
et nous arrivons à Torekov en fin d'après-midi. Jolie station balnéaire
aux rosiers décoiffés par un vent insistant. |
18 juillet: Torekov – Læsø (86M) |
Et c'est parti pour la plus longue nav' des vacances! Presque 24h quand même quel exploit !
Nous
partons donc au près bien sûr, car tel est notre destin. La mer est
toujours aussi désagréable à cette allure car dans ce bassin fermé, la
houle créée par le vent est courte et hachée. La période de houle ne
dépasse pas 5 secondes et régulièrement un train de 3 vagues plus
grosses que les autres stoppe littéralement le bateau. Mais après plus
d'une semaine à bord, nous sommes bien amarinées et Laure n'est même
pas malade ! C’est quand même Camille qui est de corvée dépeçage de
maquereau il ne faut pas pousser :o)
Le vent était prévu pile
dans la figure mais a notre grande surprise nous faisons un bord
presque direct. Bob barre, on n’a qu’à se concentrer sur les diverses
manœuvres de prise de ris, largage de ris, prise de ris etc.
La
nuit tombe doucement- pas encore complètement toutefois- et le vent
mollit fortement dans un gros grain très (très !) humide juste au
milieu du rail, là où l'essentiel des gros cargos se croisent. Quelques
manœuvres désespérées d'envoi de génois, virement de bord etc nous
sortent temporairement du danger. Les dernières gouttes de vent nous
rapprochent du port d’Østerby sur l’île de Læsø, puis meurent et c'est
Junior qui nous escorte jusqu'au quai. Le port est rempli et il est 6h
du matin: nous nous posons le long du premier voilier venu pour dormir
quelques heures.
8h: toc toc toc. C'est
l'officier du port, dans sa ronde matinale, qui s'assure que tout le
monde est prêt pour le grand jeu des pontons musicaux. C'est un jeu
obligatoire en juillet dans les ports blindés de la Norvège au
Danemark: les bateaux sont entassés à couple sur 8 rangées parfois,
pour la nuit. À 8h précises, tout le monde allume son moteur, ceux qui
veulent partir partent, les autres font un petit tour et puis
reviennent près du quai. On peut faire rentrer beaucoup de gros bateaux
dans un petit espace – c'est juste une question d'organisation :o)
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8h15,
nous sommes au fond du port, deuxième à couple d'un joli X-Boat 36
danois, les deux plus petits bateaux du port certainement…une douche,
et hop au dodo de nouveau.
11h : Le franc soleil danois est déjà
bien haut lorsque nous émergeons enfin. Le camping voisin loue des
vélos. Notre programme de la journée est tout trouvé: le tour de l'île,
à bicycletteuh!
| Quand on allait de bon matin... euh de bonne aprés-midi !
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Maison au toit en algues !
| Læsø
est une grande galette d'une vingtaine de km de long, recouverte de
forêts de pins et de champs de graminées ("atchoum!", confirme
Camille). Le sud de l'île se mélange à la mer sur des dizaines de km2,
c'est un immense marécage couvert de pâturages et des plus grands
marais salants de Scandinavie.
Le musée du sel retrace
l'histoire de cette richesse ancestrale. L'eau des nappes phréatiques
remonte, filtrée par les roches uniques de l'île, avec une
concentration qui peut atteindre 15%. Ensuite il suffit d'évaporer…
comme le soleil ne suffit pas toujours, les danois ont construit de
grands fours à bois sur lesquels ils mettent de grands bacs d'eau à
bouillir lentement… peu à peu, la croute de sel se forme, est raclée,
une nouvelle croute se forme… et toute l'eau disparaît en 7 jours
environ. Pendant le Moyen-Âge, plus d'un millier de ces
petits fours à eau étaient en fonctionnement, tant et si bien que l'île
a été entièrement déforestée et que l'exploitation a été arrêtée par
décret royal au 16è s. |
De
retour au bateau, on constate que les nouveaux arrivants se sont
empilés tant et si bien qu'il y a une triple enceinte de bateaux entre
nous et la sortie… Eh bien, il ne reste qu'à faire confiance à la
diligence de l'officier du port demain matin…
| Jeu: trouver le mât de Saltimbanque
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20 juillet: Læsø – Skagen (30M) |
Ouiiii, on est sous spiiiii !
| 8h précises: broum broum…tout le monde sur le pont, prêt à la manœuvre. 8h20: on est dehors, sans même une égratignure :o) Et
c'est reparti vers le nord-ouest, sans beaucoup de vent ce matin…
Junior marche à merveille merci. On croise un mignon phoque dans les
eaux peu profondes du nord de l’île. Il fait beau et chaud au moins !
Doucement une brise se lève. Oh pas très forte, mais… de sud ! Et hop
voilà le grand spi bleu et jaune qui tire fièrement Saltimbanque vers
le bout du bout de la péninsule Danoise. 20 milles sous spi, cela
faisait bien longtemps… On approche du continent Européen en slalomant
entre un paquet de cargos et pétroliers à l’ancre.
Il
faut vous dire que Skagen nous a été vantée par tous les scandinaves
comme la destination idyllique de toute croisière nordique. Jolies
maisons jaunes et plages de sable, les vacanciers ont les yeux qui
brillent à en évoquer les charmes. Nous sommes donc impatientes de
découvrir ce paradis. De loin, ce sont surtout des silhouettes d'usines
et de cargos qui dominent. Mais peut être une fois rentrés dans le port… |
…
et là boum, un assaut de décibels en pleine figure et de gigantesques
bateaux de pêche qui font des grosses vagues juste à côté des quais
bondés. Le long du port, des magasins de vin et de bière témoignent
clairement de ce que les dizaines de gros bateaux à moteur norvégiens
viennent chercher ici (la différence de prix doit même rembourser
l'essence…) Il y a de la musique partout et beaucoup de fêtards déjà
bien entamés. Les rues principales sont certes pleines de maisons
jaunes, mais aussi de boutiques à touristes et des touristes associés.
Bref, un peu trop balnéaire à notre goût!
| Mmmm les beaux norvegiens...
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Après le phare c'est la fin du Danemark!
| Une
fois éloignées du centre, les pieds dans le sable de la longue plage,
le dos contre la dune, on commence quand même à apprécier l'endroit.
L'eau est bonne, on ne peut résister à un petit plongeon, le premier
pour Camille ! (et avec des lunettes de bain, on ne craint même pas les méduses) |
21 juillet: Skagen – Søholmen (37M) |
La
plus belle journée de navigation de la croisière! Un petit 10nds de
vent de travers grand soleil, eau plate et plein de voiles tout autour
de nous. La traversée sur la Suède ne dure que 35 milles, on pourrait
naviguer des jours dans ces conditions… On envoie même le spi
asymétrique dans l'après-midi… le pur bonheur d'être sur l'eau!
| Tranquille la voile !!
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Qui a dit qu'il faisait froid en Scandinavie ?
| De
retour du côté suédois, on profite qu'il n’y ait presque pas de vent
annoncé pour aller passer la nuit au mouillage, comme au bon vieux
temps de nos pérégrinations antillaises… une petite crique abritée, à
bonne distance des autres bateaux déjà mouillés… l'ancre tombe, la
chaîne file, on saute dans l'eau pour se laver et admirer le bateau
depuis l'extérieur. Il ne manque que les langoustes… |
22 juillet: Søholmen – Danholmen (18M) |
Cette
année l’été tombe un vendredi, ce vendredi précisément. Grand soleil,
plus de 25 degrés, nous avons l’intention d’en profiter un maximum !
Au
programme une navigation au ras des cailloux, et des mouillages
scandinaves (une ancre à l’arrière et le nez posé sur le caillou) On
commence au moteur comme le vent aussi est en vacances, dans les
chenaux étroits. Une ligne à l’eau nous garantit un beau maquereau en
moins de 10 minutes, ça c’est fait. La brise thermique se lève
doucement, on en profite pour envoyer rapidement le spi ! Bon il n’y a
que 2 milles, mais c’est quand même plus élégant !
| Les oies du matin
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Barbecue du midi
| Arrivée
dans un gros tas de cailloux, on se faufile au moteur en se guidant
sur… le téléphone portable ! Les scandinaves ont en libre-service des
cartes marines numériques sur internet, on n’arrête pas le progrès…
Mouillage nez au caillou donc, pas très confortable comme la quille
touche presque et l’ancre arrière ne tient pas. Mais on a quand même le
temps de cuire notre pêche au barbecue et de chasser notre apéro de
bigorneaux ! |
Nous
repartons avec soulagement pour quelques milles au moteur, et allons
mouiller dans une belle grande crique ouverte pour la nuit.
Quelle belle journée de vacances…
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Le mouillage du soir
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23 juillet: Danholmen - Lysekil Bastevik (17M) |
L'autoroute à voile...
| Dans le
skjærgård (= ferme de cailloux, vous vous souvenez?) il y a des
cailloux, beaucoup, et des chenaux entre. Et dans les chenaux, il y a
tous les bateaux. Comme tous les suédois, danois et norvégiens ont un
bateau et passent leurs vacances sur la côte, les chenaux ressemblent
parfois à des autoroutes les weekends de grands départs. Le paysage est
quand même toujours aussi joli, et on repasse avec plaisir devant le
petit village de Gullholmen que nous avions visité quelques semaines
plus tôt. |
Mais
après, on prend la première bretelle de sortie à gauche et on regagne
un peu d'espace, hors du chenal. Dans les miettes de cailloux à
l'extérieur de l'archipel, des bonnes âmes ont planté des petits pitons
un peu partout. Le grand jeu est de coller le nez du bateau aux
cailloux pour aller s'accrocher aux petits pitons. Cette fois notre
ancre arrière tient bien et nous passons quelques bonnes heures à
explorer les rochers.
La thermique se lève malgré le ciel gris
(oui après l’été, l’automne !), et on ressort de l’archipel a la voile,
le long des colonies de phoques. Le vent tombe et en fin d'après-midi,
nous retrouvons notre port d'attache, après 2 semaines de vadrouille et
445 milles navigués.
| Mouillage nez au caillou... littéralement !!
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24 juillet: petit tour autour de Lysekil (3M) |
Lilla Kornö, petit port de poche en face de notre port d'attache
| Dernier
jour des vacances, il ne faut pas se laisser abattre! Un joli soleil
nous appelle malgré le manque de vent, et nous faisons le tour des
cailloux en face de chez nous pour nous exercer à la prise de pitons
sur rochers. Une manœuvre presque réussie, mais l'ancre arrière ne
tient toujours pas… On se demande comment les locaux font pour être
aussi confiants dans cette manœuvre… La plupart des bateaux se posent
sur n’importe quel caillou et plantent leurs propres pitons dans les
failles rocheuses. Certains se mettent carrément à couple du rocher !
On
repart et on va se poser quelques heures à Lilla Kornö, un tout mignon
petit port de pêche de poche. Une dernière baignade, et on rentre.
Au
final des vacances en deux parties : 10 jours de vent frais et de
températures non moins fraiches pour faire de la route, suivis par 5
jours de temps calme et chaud pour profiter des mouillages ! Ca donne
envie de repartir…
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