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-- la Baltique de A à... Å -- |
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Sitôt atterries, sitôt de retour dans
notre autre vie : l’univers parallèle de la vie civile. On retrouve
notre maison, nos chemises sèches et repassées, et nos boulots. Comme
si de rien n’était, presque comme si nous n’étions jamais parties. Et
pourtant lors des discussions avec nos collègues, force est de
constater qu’après 4 mois à explorer les moindres recoins de la mer
Baltique, nous la connaissons presque de A à Z, ou plutôt de A à … Å !
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3345 milles navigués pendant ce voyage
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Allemands
: Ils étaient pratiquement absents sur l’Atlantique, mais nous avons
trouvé où se cachaient les plaisanciers Allemands : ils représentent
90% des bateaux de voyage en mer Baltique. A eux s’ajoutent quelques
Hollandais, Russes, Anglais, éventuellement Belges. Etonnamment peu de Norvégiens,
pas de Français.
Archipel : voir Skjærgård
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Balisage :
Les chenaux des archipels finlandais et suédois sont admirablement
balisés, on y trouve paraît-il plus de 20% des balises mondiales ! La
navigation – de jour en tout cas – est très facile. Les phares sont
toutefois limités aux quelques chenaux empruntés par le trafic
commercial et naviguer de nuit entre les cailloux est presque
impossible. Heureusement c’est seulement d’août à avril…
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Le
très officiel port visiteur de Bergö en Finlande du Nord, un des rares
du coin - juste - assez grand et profond pour Saltimbanque
| Bateau :
Quel bateau pour un tel parcours ? Les distances sont assez courtes,
les ports et mouillages souvent minuscules, l’eau parfois peu profonde
et les chenaux toujours étroits : pour nous, un petit bateau maniable à
faible tirant d’eau est l’idéal pour naviguer à la voile en mer
Baltique. Même en Saltimbanque de nombreux mouillages nous restaient
inaccessibles (surtout en Finlande de l’Ouest). |
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Bornholm :
Magnifique escale que l’île de Bornholm, et le port d’Allinge si
charmant, avec ses fumoirs à poisson et ses maison jaunes. Christiansø
est également une escale à ne pas rater si les conditions le
permettent. |
Balade du soir sur les digues de Christiansø
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Budget:
Extrêmement contrasté en fonction des pays. Dans les états d’ancienne
Europe de l’Est la vie est bon marché, mais les places de port en
Lettonie et Estonie sont très chères (20 à 25 euros pour un bateau de
8m50) Une fois dans les pays Nordiques tout est hors de prix, mais la
physionomie de la côte permet de mouiller un maximum et donc
d’économiser des frais de port.
Le pays le moins cher est sans doute la Pologne, et le plus cher le
Danemark car il rare de pouvoir y mouiller, au contraire de la Suède et
de la Finlande.
Au final nous avons dépensé en moyenne 1500 euros par mois à 2 (soit 50% de plus que lors de notre tour de l’Atlantique).
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Cartes :
Nous sommes en train de changer d’avis quant aux cartes papier. Nous
n’avons pas trouvé facilement à photocopier des cartes sur ce voyage et
les jeux de cartes neuves sont hors de prix (compter 45 à 100 euros en
fonction du périmètre couvert) et parfois introuvables (comme en
Estonie). Finalement nous avons acheté quelques cartes routières en
papier, nous permettant de tracer notre route lors des traversées, et
avons utilisé l’application de cartes marines norvégienne « gulesider »
pour les cartes de détail. Tous les cailloux ne sont pas forcément
indiqués sur les cartes numériques, il convient d’approcher les
mouillages prudemment.
A noter que dans ces eaux sans marnage, les sondes sont données pour
une hauteur d’eau moyenne et non minimale ! Le niveau peut changer
facilement de 50 cm dans un sens comme dans l’autre, et même plus d’1m
lors des grosses dépressions. A garder en tête lorsqu’on aborde des
chenaux peu profonds.
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La carte routière de l'archipel de Turku, cartes de détails indispensables quel qu'en soit le format!
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Eau douce :
Une fois à l'Est des îles Danoises, l’eau n’est plus qu’à peine salée, et
devient même complètement douce au fond des golfes de Gdansk, Riga,
Finlande et Botnie. Passé l’effet de surprise, on profite des
avantages certains : les affaires sèchent, le savon mousse, l’eau
dégraisse mieux la vaisselle, la coque est toute propre et le moteur
parfaitement rincé. Deux inconvénients toutefois : le bateau flotte un
peu moins haut sur l’eau, et lorsque l’on trouve de l’eau dans les
fonds, difficile de déterminer son origine en la goûtant ! De l’eau
douce pourra venir de la pluie, la condensation, une fuite du
réservoir, ou une entrée d’eau plus critique. Par contre une eau salée
dans les fonds ne peut venir que de la pluie ou des embruns qui ont
rincés les voiles et aussières dans le coffre de cockpit avant de se
retrouver dans la cale ! |
Sur
cette photo, 2 ustensiles toujours à poste en Baltique du Nord: le
mouillage arrière et... la tapette à insectes ! (Tennviken, Suède, 63°N)
| Equipement :
Nous sommes parties comme pour des vacances d’été, sans Iridium ni
équipement spécial, la VHF et internet suffisent pour recevoir la
météo. Seule addition à notre armement certes assez complet depuis le
tour de l’Atlantique : un radiateur à pétrole lampant bien utile pour
réchauffer et surtout sécher l’intérieur. Il n’a servi qu’en septembre,
mais nous avons eu un temps exceptionnel. Il convient quand même de
prendre des affaires pour tous types de temps, du froid et humide aux
températures caniculaires !
Nous n’avons toujours pas d’AIS, ce n’est pas indispensable mais nous
imaginons facilement les avantages d’un émetteur, que ça soit pour être
vus des cargos, ou pour se retrouver plus facilement au mouillage avec
les bateaux copains !
Pour ce qui est de l’accastillage, on recommande d’avoir deux ancres à
poste : une plus lourde à l’avant, et une plus légère à l’arrière, avec
un peu de chaine (10m max) puis de la sangle sur touret. C’est indispensable
dans tous les ports de la Suède de l’est, et pour s’accrocher au rocher
(parfois en combinaison avec les pitons à planter soi-même dans le
caillou)
A part ça Saltimbanque se porte à merveille ! Nous n’avons eu presque
aucun problème pendant ce voyage : seule une petite fuite au niveau de
l’échappement moteur vite réparée et une pièce de winch usée qu’il va
nous falloir remplacer.
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Estonie :
La belle surprise de ce voyage ! Nous n’avions aucune idée d'à quoi
s’attendre et nous avons été séduites par ce petit pays dynamique,
prenant en main son destin tourmenté et aux paysages plutôt chouettes.
La plaisance est encore confidentielle, mais les infrastructures se
mettent en place rapidement, c’est le moment d’en profiter ! Nous
aimerions bien y retourner en hiver pour essayer le voilier sur glace… | Vue sur la très chouette ville médiévale de Tallinn, capitale de l'Estonie
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Gaz :
Alors que l’Europe de l’ouest utilise assez unanimement du butane de
chez CampingGaz, l’Europe du nord elle tourne au propane et n’a pas de
système unique. Il faut donc soit avoir assez de gaz pour être
autonomes (ce que nous avons choisi, en faisant le plein de CampingGaz
à Copenhague à l’aller), soit changer de système et de détendeur chaque
fois que nécessaire, soit aller faire remplir ses bouteilles de gaz à
la station de gaz la plus proche (rarement si proche que ça…)
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Höga Kusten
: La Haute Côte suédoise, une de nos escales favorites. Les îles se
font plus hautes, les chenaux plus profonds, et nous y avons eu les
mêmes conditions climatiques qu’aux Canaries il y a 7 ans, ça aide à
profiter de l’endroit ! Prévoir du liquide car pour payer les ports il
faut souvent juste laisser l’argent dans la boite aux lettres… | La Haute Côte, en effet, sensiblement plus élevée que les alentours
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Les nuages de moucherons sur la plage de Fäliskäret, Finlande du Nord
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Insectes :
Les régions sub-arctiques sont réputées pour leurs moustiques en été.
Ce n’est pas une légende ! Ils sont énormes et attaquent principalement
la nuit, et en forêt à toute heure. Nous étions contentes d’avoir déjà
des moustiquaires adaptées à tous les hublots !
Mais plus que les moustiques, ce sont surtout les taons qui nous ont
vraiment embêtées : impossible de marcher en forêt sans en avoir 4 ou 5
ou plus autour de nous, attaquées parfois même sur le bateau notamment
en Finlande. Leur morsure est douloureuse, pendant longtemps.
Cependant le seul véritable danger pour la santé vient des tiques. Il y
en a beaucoup, même sur les petites îles, et elles peuvent transmettre
par leur morsure la maladie de Lyme ou l’encéphalite des tiques.
D’après notre expérience elles piquent dans la nuit qui suit une balade
exposée et nous nous vérifiions systématiquement le lendemain de nos
randos. Nous avons eu de la chance et n’avons a priori pas été mordues,
ayant repéré et pu expulser à temps les deux tiques en train de nous
grimper dessus.
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Itinéraire : Notre
voyage était composé de deux parties distinctes. D’abord d’Oslo à
Saint-Pétersbourg, à la découverte de pays et cultures nouvelles,
visite de villes somptueuses et dépaysement certain. L’ancienne
capitale de l’empire Russe était le point d’orgue de cette première
phase. Ensuite, en Finlande et en Suède, on s’éloigne des villes et on
navigue au cœur de la nature, dans des mouillages plus mignons les uns
que les autres.
Nous sommes ravies de notre choix, même si par manque de temps nous
n’avons pas pu aller visiter le fond du Golfe de Botnie ni, comme nous
aurions voulu, passer beaucoup plus de temps à Gotland. Un équipage
moins branché histoire et culture peut considérer faire l’aller par
Bornholm, Öland et Gotland avant de rejoindre l’Estonie, la Finlande,
Åland, puis rentrer par le Göta Canal à travers la Suède et ressortir à
Göteborg. Cela donne plus de temps pour profiter de petits mouillages. |
Météo : Nous
avons bénéficié d’une météo absolument anormale cette année. Un
anticyclone s’est établi mi-avril pour ne nous lâcher que début août.
Temps parfois calme donc mais deux mois et demi de soleil et de
températures dignes de la Méditerranée. Août et Septembre étaient plus
classiques d’après les locaux.
D’après notre expérience, le temps change rapidement en mer Baltique.
Les prévisions météo locales, notamment la suédoise qui couvre
quasiment l’intégralité du périmètre, sont très précises à 48h, moins à
plus long terme. La mer elle est extrêmement courte, avec régulièrement
des trains de 3 vagues successives plus hautes que les autres. Elle se
lève très vite mais s’amortit très vite aussi. Il n’empêche, faire du
près dans ces conditions de mer peut être très pénible. Entre la pointe
sud de la Suède et l’Allemagne, nous avons été à chaque fois surprises
par la hauteur des vagues par rapport à la force du vent.
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Moteur :
Nous avons fait plus de 200 heures de moteur pendant ce voyage
(manœuvres de port comprises), sans doute à peu près autant que pendant
15 mois autour de l’Atlantique. La faute à notre méga-anticyclone qui a
fait régner un temps en général beau et calme pendant 2 mois et demi.
Nous avons vraiment apprécié le moteur neuf. Changer les câbles de
démarrage cet hiver était aussi LA bonne idée. Le moteur a toujours
démarré au quart de tour et nous a propulsés sans hoquet à environ 4
nœuds. Si bien qu’au bout de quelques semaines, mises en confiance,
nous avons intégré la possibilité d’avancer au moteur pour établir
notre plan de navigation. Nous qui auparavant refusions de partir par
calme plat, nous avons ajouté la risée Diesel à notre répertoire. Et
c’est comme ça qu’on se retrouve avec 200 heures de moteur à la fin…
| Un calme platissime entre la Lettonie et l'Estonie
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La nature nourricière !
| Myrtilles :
Elles tapissent les sous-bois de la Finlande à la Suède. Sur le moindre
petit bout de terre assez gros pour abriter quelques pins, vous êtes
sûrs de trouver des myrtilliers à leur pied. Et il y en a beaucoup, des
petits bouts de terre, dans cette région ! Autant vous dire que notre
régime a été très renforcé en vitamine C en juillet ! Se munir de : 1.
Un « bærplukke » (c’est un râteau monté sur un bac en plastique – en
vente dans à peu près tous les magasins) et 2. Des vêtements couvrants,
voire même une moustiquaire faciale … et oui, elles sont bien gardées !
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Oiseaux :
De très belles rencontres avec nos amis à plumes pendant ce voyage :
quelques mouettes et goëlands bien sûr, mais aussi un nombre
impressionnant de cormorans et des espèces plus confidentielles de la
famille des pingouins : guillemots, petits pingouins… Mais dans ces
eaux presque douces on rencontre tout autant de cygnes, canards, oies,
hérons, aigrettes et eiders. A terre, des hirondelles par dizaines, et
même par centaines tous les soirs à Bornholm comme elles se regroupent
en un bruyant nuage. Et enfin des rapaces, des aigles des mers, assez
fréquents au nord de la zone (ils semblent privilégier les grosses
balises de chenaux pour y faire leur nid). | Un petit échantillon des oiseaux rencontrés pendant ce voyage, saurez-vous les reconnaitre ?
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Des perches, les seuls poissons d'eau douce que nous avons pu pêcher
| Pêche :
Après quelques saisons dans le Skagerrak à pêcher des maquereaux
énormes en moins de 10 minutes de traîne, et même des cabillauds depuis
le ponton, nous étions pleines d’espoir envers la mer Baltique. Quelle
déception ! La mer est très douce et la pêche à la traîne de donne
rien. La dandine depuis un ponton quelconque non plus. En général nous
n’avons pas vu beaucoup de vie maritime en mer Baltique. Pas de
pêcheurs professionnels non plus ni de casier (à part en Pologne),
c’est un signe…
La seule espèce facile à pêcher pour des amatrices non éclairées sont
les perches, qui se cachent sous les pontons. La pêche se fait avec un
appât (crevettes, fromage, saucisses périmées…) et un flotteur, à vue :
il faut mettre l’appât sous le nez du poisson pour avoir une chance de
l’attraper.
En Finlande il faut un permis pour pécher avec un moulinet, mais on
trouve facilement des cannes statiques télescopiques. Dans les ports
les plus fréquentés par les familles en vacances, les pontons
grouillent de gamins avec leurs petites cannes et leur petit seau.
C’est un signe que là, ça mord.
En Suède les harpons de chasse sous-marine sont considérés comme des armes et absolument interdits.
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Plastiques :
Pendant ce voyage nous ne sortions jamais sans un sac poubelle dans la
poche, destiné à recueillir les différents déchets plastiques qui
jonchaient nos itinéraires de balades. Nous ramassions surtout en bord
de mer, un peu en forêt et avions décidé de ne pas nettoyer les villes.
En 4 mois nous avons ramassé plus de 275 Litres de plastique, la palme
du littoral le plus pollué revenant à la Pologne.
Les déchets que nous avons ramassés peuvent être classés en 3 catégories principales :
- Les emballages de bonbons ou de snack, en particulier paquets de chips et bâtons de sucettes.
- Les bouteilles d’eau et les canettes de bière ou de soda
- Le matériel de pêche, moins fréquent mais déchets plus gros
Une spécificité locale : les Russes sont amateurs de ballons de baudruche qui malheureusement se retrouvent vite dans la mer…
| Une selection des centaines de litres de plastique ramassés pendant ce voyage
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Rythme de nav
: Il y a beaucoup à voir en mer Baltique et nous avons effectué ce
voyage à un rythme soutenu. Les navigations n’étant jamais très longues
(au plus 330 milles de Pologne en Lettonie), nous les avons abordées
comme un sprint : pas nécessaire de gérer sa fatigue lorsque nous ne
partons que pour 24h, à nous les bords de spi la nuit et les heures à
la barre. Une fois à terre, pas de temps à perdre, on visite ! Si bien
qu’au bout de 4 mois à ce régime nous étions un peu crevées…
Et pourtant nous n’avons navigué au total que 3345 milles, soit 836
milles par mois. Mais à titre de comparaison, en 3 mois de cabotage aux
Antilles nous n’avions parcouru que 1265 milles, soit 421 M par mois :
2 fois moins rapide.
Nous sommes a priori le seul bateau à être allé à Saint-Pétersbourg et
dans le golfe de Botnie sur une saison cette année, et n’avons croisé
qu’un seul bateau (un bel allemand en Alu) qui avait navigué plus nord,
tout au fond du golfe de Botnie.
La plupart naviguent à la journée, rarement de nuit. Le périmètre s’y
prête bien : à part dans les eaux russes et lituaniennes, il y a des ports tous les 30
milles environ (c’est même le nom du programme d’aménagement du
littoral finno-estonien).
| Déjà
qu'il ne fait pas nuit très longtemps, mais en plus avec des clairs de
lune aussi extraordinaires, on aurait tort de s'en priver ! (large des côtes Polonaises)
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Saison : Le Nord c’est joli,
mais la saison est courte… Nous sommes parties mi-mai à peine 10 jours
après que notre bateau soit remis à l’eau après l’hivernage, et les
coups de vents à répétition de début septembre nous incitaient très
clairement à rentrer à terre. Il est à notre sens difficile d’envisager
naviguer plus que les 4 mois d’été (mi-mai à mi-septembre) en mer
Baltique. Pour avoir le temps d’en profiter sereinement, l’idéal est
sans doute de prendre 2 saisons avec un hivernage à Helsinki ou
Stockholm.
Mais un très beau voyage sur une saison est tout à fait possible, même
au départ de France ou d’Angleterre, avec un départ en Avril et un
retour en Septembre / Octobre. La route de la Manche vers et depuis la
mer Baltique peut être faite à 80% en eaux protégées, à travers les
eaux intérieures Hollandaises puis le canal de Kiel !
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Mouillage au coeur du skjærgård du Bohuslän sur la côte ouest suédoise
| Skjærgård en
norvégien, skärgård en suédois, saaristo en finois : un mot qu’on
pourrait traduire approximativement par archipel, mais qui désigne plus
un groupe de rochers qu’un groupe d’îles. Les locaux n’en sortent
quasiment jamais, et connaissent par cœur ces eaux protégées,
extrêmement bien balisées de jour (beaucoup moins de nuit, mais il ne
fait jamais sombre en juillet lors de la saison estivale), aux
possibilités de mouillages et d’abris infinis. Ni terre ni mer, le
skjærgård c’est les deux à la fois, c’est un monde à part. Concept
intraduisible, il faut venir en faire l’expérience pour le comprendre !
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St-Pétersbourg : L’ancienne
capitale de l’empire Russe vaut définitivement une visite. S’y rendre
en bateau joint l’aventure au tourisme. La procédure est un peu lourde
: une fois le visa obtenu, il faut quitter l’Union Européenne en
Finlande ou en Estonie, puis naviguer pendant une centaine de milles le
long du trafic commercial avant de faire son entrée en Russie. Mais si
tout est en règle, à vous les églises dorées et les merveilleux palais,
les musées et les canaux, les pelmenis et le kvass!
| La
Neva, le palais d'hiver, le dôme de St-Isaac, la flèche de l'Admiralty,
vus depuis la forteresse St-Pierre et St-Paul, bref, St-Pétersbourg...
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Les
cailloux sont parfois tellement francs qu'on peut s'y mettre à couple.
Ici dans l'archipel de Turku nous avions 6m au sondeur
| Techniques d’amarrage : Dans
ces eaux sans marnages on peut expérimenter différentes techniques
d’amarrages. A chaque pays sa préférence : en Norvège catways plus ou
moins étroits, au Danemark on ne trouve que des ducs d’Albe, en Russie
amarrage sur pendille, en Finlande il faut attraper un coffre à
l’arrière puis aller mettre le nez sur le quai, en Suède de l’Est peu
de bouées, il faut mouiller son ancre arrière puis mettre le nez au
quai.
Mais la palme de l’exotisme revient à Dziwnow en Pologne avec de
magnifiques catways larges et flambants neufs mais inclinés à 45° et
donc interdits d’accès ! Il faut débarquer par l'avant !
Pour les mouillages, on peut bien sûr toujours jeter l’ancre à l’avant,
classique. Mais l’immense majorité des locaux préfère mouiller une
ancre à l’arrière et accrocher l’avant du bateau à terre, sur des
pitons prévus à cet effet, des arbres, ou ses propres pitons à planter
soi-même dans une faille rocheuse. Les Suédois (mais apparemment ce
sont les seuls), ont tendance à se mettre carrément à couple des
cailloux. On leur déconseille d’essayer en Bretagne Nord…
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Zones de tirs : La guerre
froide a beau être finie, les tensions sont toujours présentes et les
armées des pays respectifs se maintiennent en forme. La Pologne, la
Russie et la Lituanie en particulier organisent régulièrement des
exercices de tirs dans des zones bien définies et prévues à cet effet.
Lors des exercices les zones sont fermées à toute navigation, pas
pratique lorsque cela s’applique à l’intégralité de l’espace maritime
de Kaliningrad par exemple. Il est impératif de se renseigner avant de
partir … (voir notre page de liens)
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Åland et
l’archipel de Turku: Une myriade d’îlots et de rochers qui poursuit la
Finlande sur environ 200km. On peut y naviguer des jours sans jamais
voir la ligne d’horizon pure de la mer ouverte. Les possibilités de
mouillage sont sans fin, c’est le skjærgård ultime…
Åland est d’ailleurs un véritable pont entre la Suède et la Finlande.
Territoire finlandais mais peuplé de suédophones, c’est une région
indépendante, a la culture résolument maritime.
| Une partie pourtant peu dense de l'archipel de Turku, des îles et rochers à perte de vue
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Nous
avions abordé ce voyage comme des grandes vacances rallongées, comme
une bouffée d’air du -presque- large au milieu de notre vie terrestre.
Comme une coupure, entre notre tour de l’Atlantique il y 6 ans, et le
prochain « vrai » grand voyage dont les contours se font jour après
jour un peu plus précis.
C’était un peu injuste envers cette mer Baltique. Elle mérite le
voyage, elle mérite le rêve. Ces eaux méconnues et lointaines pour qui
grandit en Europe de l'Ouest ou du Sud, abritent les souvenirs de
siècles d’histoire entremêlée, de bateaux de toutes formes et tailles,
et une grande richesse de paysages éclectiques.
La Baltique est un monde à part, un univers presque clos où l’influence
du grand large ne rentre qu’au compte-gouttes. Les conditions
généralement tempérées permettent de profiter d’une nature encore
largement sauvage, et d’alterner à sa guise la découverte des agréables
grandes villes Nordiques et l’exploration des dizaines de milliers
d’ilots et autant de possibilités de mouillage. La Baltique est une mer
à taille humaine, accueillante, aux étonnants « skjærgård »
protecteurs… à savourer intensément pendant les quelques mois d’été!
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A bientôt pour de prochaines aventures !!
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