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-- 10 au 15 juillet 2024 - - |
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D’une Irlande à l’autre, cette étape nous emmène sur la côte Sud-Est de l’île. Nous aurons ainsi longé toute la côte Est de l'Irlande, et ce toujours avec le courant favorable, bien joué!
C'est aussi l’occasion de ressortir notre pavillon de courtoisie Irlandais confectionné en 2012
!
Plus de photos dans notre
page
Photos
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150 milles navigués
1398 milles parcourus depuis le départ
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10 juillet: Ardglass – Dun Laoghaire (63M)
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La fenêtre météo de la veille pour la traversée jusqu’à Dublin s’étant refermée
dans un grand courant d’air humide, nous espérons une amélioration aujourd’hui.
Et en effet, tous les modèles météo, au début pessimistes, s’améliorent à vue
d’œil. Du moins pour le vent, de fortes pluies sont prévues toute la journée…
Bah ça rincera le sel des cirés ! Un dernier coup d’œil à la météo locale :
Nord-Ouest, 3 à 4 Beaufort, parfait, nous partons !
Certes il pleut, beaucoup et tout le temps, mais ça avance ! Sous 1 ris et
presque tout le génois, Saltimbanque glisse à 6 nœuds en route directe. Efficace
! Mais à midi, patatras, le vent s’effondre… Junior doit prendre du service dans
une houle encore forte de la veille. Tiens, c’est l’heure de la météo locale à
la VHF, peut-être une explication ? « Appel à tous. Avis de vent fort force 6 en
cours, vent augmentant encore plus ce soir.» Plutôt instable la météo dans les
parages on dirait ! Et ni une ni deux, le vent se lève et on se retrouve vite
avec notre toile « Shetland » : 3 ris et un tout petit bout de génois… (il pleut
toujours on vous rassure). C’est inconfortable au possible, mais on fonce.
D’autant plus que sur cette navigation nous passons du système de courants du
Nord de la mer d’Irlande à celui du Sud, si bien que nous avons le courant en
permanence avec nous ! A plus de 7 nœuds sur le fond ça passe plus vite, et déjà
la baie de Dublin est en vue (et avec ce temps bouché, ça veut bien dire qu’on
n’est pas bien loin !)
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Les cirés sont bien rincés, ce sont les fonctions essorage et sèchage qui
manquent...
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Saltimbanque sous 3 ris et un peu de génois approche de la penisule de Howth, au
Nord de la baie de Dublin
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Il y a plusieurs ports autour de Dublin : Howth au
Nord de la baie, Poolbeg près
du centre-ville, et Dun Laoghaire (prononcer « Done Leery ») au Sud de la baie.
Ce dernier est le plus connu des visiteurs étrangers, réputé aussi pour être
hors de prix. Depuis plusieurs jours nous regardions toutes les alternatives
(comment rentrer en centre-ville, les petits yacht-clubs peuvent-ils accueillir
des visiteurs etc.) – et bien non, tel Ijmuiden aux Pays-Bas que nous tentons
toujours d‘éviter en vain, là encore ce port semble impossible à contourner.
Parce que Howth est trop au vent, parce qu’il est illusoire d’imaginer remonter
au moteur la rivière de Dublin face à ce bon force 6, parce que le petit
yacht-club que nous avions contacté n’a pas de ponton relié à la terre
finalement, nous finissons à Dun Laoghaire marina, parmi 800 bateaux et pour 41€
la nuit.
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Cela nous gâche un peu la joie de l’arrivée, après pourtant une très belle nav’
dans des conditions difficiles et une superbe optimisation du courant. On se
réfugie vite autour du poêle au pétrole lampant, en compagnie des cirés et
serpillères étendus un peu partout…
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Ambiance chaleureuse à bord en compagnie de toutes nos affaires trempées...
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11 juillet: Dublin (à terre)
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Après Belfast, Dublin, c’est la tournée des capitales Irlandaises !
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L'intérieur de la cathédrale Saint-Patrick
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Dublin est une ville ancienne, on y retrouve des traces d’habitations
préhistoriques, mais le premier fait marquant est l’arrivée du fameux
Saint-Patrick, qui répandit le Christianisme dans tout le pays. Une immense
cathédrale est bâtie en son honneur au 12e siècle, et abrite entre autres
artefacts le puits d’eau bénite où le saint en question baptisait ses convertis,
et la tombe de Jonathan Swift (l’auteur des « Voyages de Gulliver »), qui – nous
l’ignorions – était Dublinois et ecclésiastique.
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Autre écrivain local de renom, Oscar Wilde évidemment. Sa maison se trouve dans
le quartier « Georgien », du nom des 4 rois Georges successifs qui régnèrent de
1714 à 1830 pendant son développement. Les maisons typiques de cette époque sont
de briques aux façades bien plates, et avec de jolies entrées aux portes
colorées. De nombreux petits parcs égayent le quartier.
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Le quartier "Georgien" et ses façades typiques, étonemment modernes pour le 18e
siècle nous trouvons.
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Le dernier pont en date sur la rivière Liffey, inspiré d'une harpe celtique.
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Plus récemment c’est Samuel Becket qui fit briller la littérature Dublinoise. On
retrouve sa trace en visitant l’université de « Trinity College », fondée par
Elizabeth 1ere. Entre tous ces différents sites, nous nous baladons de quartier
en quartier, ainsi que le long de la rivière
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Mais l’attraction la plus populaire de Dublin c’est bien-sûr… ses pubs ! Il y en
a 800 en ville paraît-il, et beaucoup sont regroupés dans le quartier de «
Temple bar » au nom assez explicite. Il y a un côté très touristique indéniable
qui rend l’expérience un peu artificielle, mais nous passons tout de même une
bonne soirée avec une Guinness et un Irish coffee, bien évidemment !
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Impossible de visiter Dublin sans prendre une pinte à "Temple Bar"
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12 juillet: Dun Laoghaire – Wicklow (21M)
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Alors nous aurions pu prendre la marée de 4h du matin, mais étonnement nous lui
avons préféré celle de 4h de l’après-midi ! Ce qui nous permet de dormir un peu et
de se balader sur le sentier côtier autour du port. Nous sommes à présent
définitivement plus près de la Bretagne que de la Norvège : les plantes, les
rochers, les coquillages sont familiers. Hélas, de « petits cochons » (notre
coquillage porte bonheur) – point.
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Notre activité principale lorsque l'on navigue au moteur près des côtes est la
veille aux casiers de pêche
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Le vent brille par son absence aujourd’hui, et après une tentative très lente de
spi asymétrique, nous allumons le moteur pour la totalité de la navigation. Cela
nous permet de raser la côte au plus court, une longue plage de sable derrière
laquelle ondulent des petites collines. De nouveau (on ne s’y attendait pas à
naviguer ainsi au ras de la plage) nous pêchons ! Deux beaux maquereaux qui nous
feront enfin un vrai dîner de poisson frais !
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Arrivée à Wicklow, où il n’y a pas de
ponton. Il faut s’amarrer le long du quai de pierre aménagé avec des planches de
bois et des échelles pour rendre l’accostage plus facile. Enfin un peu plus
facile… Avec près de 2m de marnage, du courant et un peu de houle de Nord qui
rentre, il nous faut quelques instants de réflexion pour s’amarrer de manière
convenable !
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Pas si facile de s'amarrer à un quai en zone à forts courants et marées...
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Le sentier côtier de Wicklow nous semble avoir du potentiel!
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Il est tard et nous ne restons que pour une marée, nous avons tout juste le
temps d’un petit tour autour du quai. L’endroit est très avenant, avec une
chouette côte rocheuse, une ruine ou deux, et un artiste local qui peint des
jolis bateaux sur la digue. Note pour une prochaine croisière…
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13-14 juillet: Wicklow - Arklow (14M)
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Toujours ce courant de marée qui dicte nos horaires de départ dans le coin. 6h
ce matin, dans la belle lumière du petit jour, et en compagnie de nombreux
bateaux de pêche.
Le vent est toujours absent, et nous naviguons au
moteur (et au courant !) Les
quelques milles qui nous séparent d’Arklow sont vite avalés et nous entrons dans
la rivière qui forme le port de la ville en début de matinée.
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Le phare de la pointe de Wicklow brille dans le soleil levant
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La rivière d'Arklow et son ponton flottant accessible à toute heure de la marée,
très pratique dans les environs!
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Le contraste avec Dublin est flagrant, Arklow est une ville absolument pas
touristique du tout. Les seuls visiteurs sont les navigateurs, qui profitent du
ponton dans la rivière accessible à toute heure de la marée, plutôt rare dans
les environs. Nous sommes donc en immersion totale au cœur de l’Irlande
authentique.
La ville est une moyenne bourgade de la lointaine banlieue de Dublin, une ville
à 10 pubs. Quelque part entre les 800 de la capitale, et les 2 (fermés en plus)
de Glenarm. La promenade le long de la rivière est d’un intérêt limité, mais le
grand supermarché Aldi nous permet de faire le plein de course le moins cher du
voyage !
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Nous sommes samedi et voyons l’occasion d’aller profiter de l’ambiance
légendaire des pubs irlandais dans une ambiance plus authentique qu’à Temple
Bar. Mais ce soir c’est la fête au village ! Les préparations vont bon train,
les gens investissent les rues, bientôt le concert en plein air va commencer.
Très bien, en attendant nous aimerions trouver un pub plus intimiste, avec de la
musique live. Celui-là le long de la rivière semble bien sympa, la musique est
chouette et il y a de l’ambiance ! Chacune armée de notre Guinness, nous nous
installons dans la cour intérieure au milieu des participants. Une personne ou
deux vient nous demander d’où nous venons, il faut dire que nous sommes un peu
moins bien habillées que la moyenne (et plus couvertes car, sans doute encore
relativement sobres, nous n’avons pas si chaud que ça !), et il n’y a jamais de
touriste ici. Notre réponse « de Norvège » semble leur convenir et ils
retournent danser. Au bout d’une heure environ et lors d’une danse
particulièrement joyeuse, alors qu’on se demande un peu ce qu’il se passe, une
dame nous explique : « oui, c’est parce qu’il vient de se marier, on fait la
fête, c’est un truc d’Irlandais ! » Et soudain nous remarquons les ballons ici
et là, les petits panneaux « Just married », les gens bien habillés… nous avons
tout simplement débarqué dans une fête de mariage sans s’en rendre compte !
Ouuuups… Nous nous éclipsons discrètement mi-amusées mi-désolées, et retournons
vers la rue en fête.
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Et vous, vous seriez-vous aussi mépris? Tous les indices sont sur
cette photo!
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Là, un groupe reprend ABBA sur la scène et toute la ville semble réunie pour
célébrer l’été qui commence enfin à se faire sentir. L’ambiance est bon enfant,
toutes les générations dansent, et nous passons nous aussi une très bonne soirée !
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La côte de l'Est de l'Irlande est loin de l'image qu'on se fait de ce pays.
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Le lendemain, le vent souffle de Sud ce qui ne nous arrange pas, mais alors pas
du tout ! Nous restons donc une journée de plus, sous un vrai soleil et une
température de plus en plus agréable. Nos pas nous mènent sur le sentier côtier,
entre une longue plage qui nous rappellerait presque la Mer du Nord (ça doit
être à cause des éoliennes sur les bancs de sable au large) et la carrière.
Cette partie de l’Irlande est bien différente de la côte Sud-Ouest des cartes
postales. Ici pas de petites criques, pas de jolis rochers, juste des dunes et
des forts courants !
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Le port est pratique, avec douches, électricité et lessive gratuites. Au moment de
payer la première nuit, le capitaine du port nous fait une réduction : « normalement
c’est 40€ la nuit, mais vous êtes si petit (et mignon aurait-il pu rajouter !) que
vous ne payez que 30. » Lorsqu’il revient le deuxième jour il s’enquiert :
« Alors, est-ce que vous restez une nuit de plus ?
_ Oui, nous partons à 4h du matin.
_Et bien bon voyage alors ! » dit-il en souriant, puis tourne les talons.
Sympa!
Contraste avec l’hyper-tourisme de Dublin…
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15 juillet: Arklow – Kilmore quay (52M)
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Chose dite chose faite, nous partons à 4h. Enfin 4h30 pour être exactes car
ce phénomène étrange que l’on appelle la « nuit noire » nous a rattrapé depuis
que nous naviguons dans le Sud… Après 9 ans de navigations estivales en
Scandinavie nous n’avons vraiment plus l’habitude… Et les environs sont infestés
de casiers de pêche qui sont impossibles à voir dans l’obscurité, il est donc
plus prudent de partir au petit jour.
La mission de la matinée est simple : réussir à parcourir 35 milles avant 11 h,
heure de la renverse de courant à la pointe Sud-Est de l’Irlande (Carnsore
Point). 35 milles en 6h30, c’est jouable avec le courant si nous maintenons une
vitesse sur la surface d’au moins 4,5 nœuds. Mais le vent est plutôt faible de
secteur Est, et pour y arriver nous devons utiliser tous les moyens à notre
disposition : moteur appuyé par nos voiles (ou l’inverse), et ce même lorsque le
vent se lève enfin, mais pas suffisamment pour atteindre la vitesse nécessaire
sans l’aide du Diesel. Sans doute une de nos navigations les moins élégantes…
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Magnifique lever de soleil... à plus de 5h du matin !!
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Carnsore Point, la pointe Sud-Est de l'Irlande. Nous quittons ainsi la mer
d'Irlande pour la mer Celtique.
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Mais ça passe, tout juste. Une fois enroulé le
fameux cap, tout plat et couvert
d’éoliennes, le vent (et la pluie) se lèvent, et nous pouvons enfin faire de la
voile. Le courant est à présent contraire, mais assez faible pour que nous
puissions l’étaler. Il lève une mer désagréable face au vent d’Est et les
derniers milles ne sont pas des plus amusants. Un peu de génois tangonné dans
une grosse houle, puis un peu de machine à laver dans la mer chaotique levée par
le courant à l’arrivée, tout ça sous une pluie battante qui rentre dans le
bateau. La visibilité a le bon gout de se lever pour nous permettre de trouver
l’alignement d’entrée dans le port de Kilmore Quay, nécessaire pour estimer la
dérive du bateau dans ce fort courant traversier.
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Et nous sommes vraiment contentes de rentrer dans le port, entre les gros
chalutiers, et de trouver la dernière place libre au ponton. Nous parvenons à
faire un petit tour du village entre deux averses (il y a une plage, deux rues
et un petit commerce), puis retournons vite dans le carré autour du poêle, pour
essayer de sécher ce qui peut sécher.
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Kilmore Quay est d'abord un port de pêche, mais le port de plaisance au fond du basin est extrêmement pratique et stratégiquement situé.
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Demain, le départ sera également matinal avec un objectif plus ambitieux : la traversée de la mer Celtique.
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