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Saltimbanque chez les Celtes |
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-- 2 au 20 juillet 2012 -- |
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D’île en île de nouveau, mais pas tout à fait sous le même climat... après le tour des îles de l’Atlantique, on continue avec celles de la Manche. A la pointe ouest de l’Europe, on s’offre des tours et des détours sur cette piste d’atterrissage de retour sur le continent. Des prairies, des moutons – et des pubs :o) Rien de mieux pour retourner en douceur à la vie à terre que la terre celte, toujours un peu en mer.
Du vert et du gris suivi de bleu et jaune: ici.
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627 milles navigués
13 134 M parcourus depuis le départ
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Nos escales :Cornouailles : Penzance (bassin à flot) ; Irlande : Crosshaven (marina), Kinsale (marina), Glandore (coffre), Crookhaven (coffre), Schull (coffre), Sherkin (coffre), Baltimore (ponton) ; Iles Scilly : Saint-Mary’s (coffre), Tresco (coffre), Bretagne: Audierne (Sainte Evette – coffre), Glénan (coffre), Concarneau (marina)
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2 au 4 juillet : escale à Penzance
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Au petit matin, à 11h, comme on ouvre difficilement un œil puis l’autre après une bonne nuit à plat, on peut s’immerger dans la ville pour se rendre compte qu’on est bien en Angleterre On commence par ... un traditionnel « Cornish Cream tea » en guise de petit déjeuner : du thé (avec un nuage de lait), des scones, de la confiture et de la crème – et un accès internet :o)
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Bassin à flot de Penzance
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Balade en ville : ça roule à gauche, on reconnaît les panneaux de circulation. Penzance ressemble à toutes les petites villes anglaises : quelques monuments historiques, des enseignes familières sur la grande rue, où défilent des visages blanc crème parfois encadrés de cheveux roses et souvent montés sur des micro-jupes. A l’émerveillement habituel des premiers pas à terre s’ajoute un sentiment réconfortant de retour à la maison...
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... mais... « regarde, c’est pas un dragonnier là ? » « Pas tout à fait mais ça y ressemble ! » « Et là, des agapanthes ! ». C’est qu’il y a plein de palmiers dans cette ville ! Baignée par le Gulf Stream la pointe Sud-Ouest de la Grande Bretagne jouit d’un climat doux et humide et on y trouve les mêmes plantes qu’aux Açores. Les mêmes moutons aussi ... Mais les petites maisons « so British » ont remplacé les Impérios colorés derrière la brume.
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Maison de Penzance, et son palmier local
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Assez flâné, notre liste des choses à faire déborde : la lessive bien sûr (toutes les affaires sont trempées), et puis des courses de frais. Quelques menus bricolages (changer – encore – la gazinière, réparer le chariot de grand-voile, vérifier le gréement, ranger le bateau...). Et bien sûr, dormir, dormir !!
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Vue d’estran : un cormoran et le Mont Saint-Michel
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Après une deuxième bonne nuit on est un peu plus reposées, et c’est tant mieux car la météo nous réserve encore une mauvaise surprise : d’ici trois jours une autre dépression arrive puis le vent soufflera du Nord. Si on veut aller en Irlande, il faut partir avec la prochaine marée... Alors on finit les travaux les plus urgents, on fait sécher les cirés dans un miraculeux rayon de soleil et on se prépare à retourner en mer. On a quand même le temps de se promener sur l’estran qu’on redécouvre avec émotion après un an sans marnage – pour le plus grand malheur de la colonie de bigorneaux qui coulaient jusque-là des jours paisibles sur les rochers...
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A 18h nous repartons, cap sur Kinsale en Irlande, à 160M au NW. Même pas le temps de rester pour savourer la « Cornish Pasty » obligatoire (chausson à la viande et légumes dont on raffole) - qu’importe, elle nous fera un très bon premier diner en mer.
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4 - 6 juillet : Penzance – Crosshaven (167M)
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Le départ, quoiqu’un peu précipité, est très agréable. Sous le pâle soleil anglais on découvre la baie du Mont Saint-Michel pour la première fois. Il y a un petit vent tranquille de sud et on se dirige à la tombée du jour vers la pointe SW de l’Angleterre, Land’s End. La mer y est très agitée par les remous dus aux courants.
Un rail organise le trafic commercial entre Land’s End et les Scilly. Beaucoup moins emprunté que celui de la Manche, son franchissement s’effectue sans problème malgré la pluie qui commence à tomber franchement. Puis le vent mollit au Nord des îles Scilly et on appelle Nestor à la rescousse pour quelques heures.
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A l’approche de Land’s End
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Attention, décollage de fou de bassan
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Le jour se lève sous un ciel clair et sur une mer toute bleue, des tas de fous de Bassan et une petite brise de travers... Parfait ! Camille va se coucher détendue d’avoir éteint le moteur et de naviguer tranquillement dans une bonne météo. Quand elle se réveille 3h plus tard c’est pour trouver Laure penchée sur le tableau électrique. « Un problème ? » -« Le panneau solaire ne charge plus. »... On change de régulateur, on teste et on re-teste, rien à faire... Mais c’est pas vrai, on ne va jamais pouvoir en profiter 5 minutes !!
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Devant ce problème technique insoluble on se déroute vers Crosshaven, gros centre de plaisance en rade de Cork. Du coup on ne savoure pas vraiment cette belle journée ensoleillée, avec 3b sur une mer plate :o(
Le vent tombe comme prévu vers 22h alors qu’on approche de la plateforme pétrolière de Kinsale. La nuit se passe au moteur sur un lac, au moins ça charge la batterie... on arrive à Crosshaven au petit matin dans la brume et le crachin. Finalement on a réussi à y arriver, en Irlande :o)
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Arrivée en Irlande
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L’immense baie de Cork est partagée entre une raffinerie, une ville, pas mal d’anses et de rivières, dont l’une abrite pas moins de trois marinas. C’est la première à gauche en rentrant et on stationne à la première place libre du premier parking, nommé Crosshaven Boatyard. Le temps d’un second petit déjeuner (c’est l’avantage des quarts de nuit : pas de complexe à manger à 9h quand la dernière tartine date de 3h!) et on va s’enregistrer à l’ouverture de la marina. 17 eur, douche et eau comprise, et le wifi. Pas d’accastilleur plus proche que Cork centre (30min de bus) mais on a de la chance, paraît-il, en cette veille de « semaine de régate de Cork » pas mal de professionnels s’activent dans la marina d’à côté. Et c’est parti pour une visite du Royal Yacht Club voisin, le plus ancien yacht club du monde en plus ! Beaucoup de bêtes de course profilées en tenue « tout carbone », mais de panneau solaire, point.
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Baie de Crosshaven
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Le monsieur en charge de l’entretien des phares et balises habite à côté et vient à notre rescousse. Il passe 4 heures à bord à tester et re-tester, amenant même un autre panneau et une autre batterie... sans comprendre ce qui se passe... Son premier échec en 20 ans de carrière, on a toujours de la chance nous ! On s’acharne un peu dessus à son départ : même si la tension est bonne (19V), on ne mesure aucun courant de court-circuit et le panneau en direct n’allume pas une petite ampoule. On pense que le panneau doit être quand même mort... quelques jours après l’affaire est tranchée : on n’a plus de tension non plus – notre cher panneau ne sert plus que de perchoir à certains goélands un peu trop aventureux :o( Du coup on charge la batterie avec l’alternateur du moteur et aux bornes des pontons, et on décide que ça attendra bien Concarneau...
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7 juillet :Crosshaven - Kinsale (19M)
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Départ avec la marée du matin (eh oui dans ces contrées il y a des courants dont il faut tenir compte...). Un grand soleil fait resplendir les collines vertes et oranges autour de la rade de Cork. A peine sorties du chenal, on vérifie le vent (portant pas trop fort), l’eau à courir (plein) : ça sent bon le spi !! Oh qu’il est beau le gros ballon coloré ! Saltimbanque vole sur une mer plate – le bonheur. Et en plus, la ligne de pêche se tend... c’est ... un maquereau ! Welcome back :o)
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En Irlande sous spi, la première fois depuis Marie-Galante
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C’est ça un maquereau déjà ? Ya pas grand-chose à manger...
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Le port de Kinsale se cache au fond d’une petite rivière, d’entrée assez large quoique tortueuse pour être remontée à la voile (c’est tout de même plus élégant !). Une grande marina borde la ville historique (et très touristique !). 26 eur, tout compris, welcome back :oS. Sur les pontons pas mal de pavillons irlandais, mais aussi quelques anglais, beaucoup de français... et un danois, en partance pour une boucle de l’Atlantique !
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Baie de Kinsale
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Le soleil rend la promenade dans les petites rues colorées de cette vieille ville très agréable. Camille marche de placette en placette à la poursuite de ses souvenirs : elle est déjà venue ici il y a 12ans, un de ses premiers stages hauturiers avec les Glénans... Quelques courses, un dîner au pub traditionnel du coin (on recommande le « seafood chowder » - soupe aux fruits de mer). Et le lendemain, c’est reparti pour de nouvelles aventures...
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Rues colorées...
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...et belles maisons fleuries
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8 juillet : Kinsale - Glandore (30M)
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Les nuages ont refait leur apparition ce matin. N’empêche, quel plaisir de naviguer sur une mer plate le long d’une belle côte bien découpée ! Le vent est toujours très maniable, 3-4b et Saltimbanque glisse entre le travers et le près. On passe le phare de « Old Head of Kinsale », au large duquel gît l’épave du Lusitania, ce paquebot anglais torpillé par un sous-marin allemand pendant la première guerre mondiale.
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Old Head of Kinsale
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L’île Adam à l’entrée de la rivière de Glandore
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Puis la physionomie de la côte change : moins de champs vallonnés verts et jaunes, plus de rochers, plus de lande, pas d’arbre. On devine les highlands au deuxième plan sous les nuages gris. C’est vert et gris.
On approche de l’entrée de la rivière de Glandore, au moteur comme le vent est complètement tombé. L’entrée est étroite : la lande inhospitalière à tribord, l’île Adam coupée au cutter à bâbord. La roche ici est striée (du schiste ?), toujours dans le même sens, ce qui donne à la pointe Irlandaise sa forme si caractéristique. Les fous s’en donnent à cœur joie autour de ce bloc carré gris surmonté d’une couche vert foncé. Parfois un peu de lichen jaune vient compléter le tableau.
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On continue l’entrée, assez impressionnante à marée basse. Saltimbanque se faufile entre les cailloux, puis entre des petits dériveurs aux voiles rouge bordeaux et aux spis multicolores. Les Irlandais sont fanas de voile légère et le moindre abri naturel possède son yacht club et sa tripotée de lasers et autres topazes. En ce dimanche après-midi nous arrivons en pleine régate, supervisée depuis la terrasse du pub du yacht club !
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Attention, sur le bord suivant ils vont nous foncer dessus
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Laure, j’en vois des grosses un peu plus sur ta droite là
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On prend un coffre visiteur dans 2m d’eau, à côté de deux autres français, un anglais et un américain. Apparemment c’est gratuit, ou en tout cas ce n’est pas écrit où il faut payer. La balade à terre est agréable... et nourrissante comme Laure va nous chercher, non pas des noix de cocos en haut de l’arbre, mais des fraises des bois en haut d’un mur !
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9 juillet : Glandore - Crookhaven (39M)
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Après une longue nuit de sommeil réparateur (après tout cela fait à peine une semaine que nous avons atterri des Açores), nous repartons vers l’ouest. Passage étroit entre la terre et l’île Adam pour se mettre en jambes, puis cap au près vers les roches Stags. Le vent est très mou, puis forcit subitement de face. On ressort le foc pour tirer de bons bords face au clapot levé par le courant portant.
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La côte devient de plus en plus austère. On vire devant l’entrée du havre de Baltimore, l’île Sherkin est inhospitalière à souhait. Deuxième bord, on vient longer la côte sud de l’île « Cap Clear ». Falaises striées, grottes, ça sent la tempête d’hiver qui vient s’éclater contre cette roche grise... Troisième bord, vers le sud-ouest on s’approche d’un rocher surmonté d’un phare. Le mythique Fastnet est devant nous !! Saltimbanque est au bout de l’Irlande, au niveau de cet amer mythique viré par tant de grands marins... Il est temps de virer nous aussi avant de devenir trop lyrique, cap sur la baie de l’île Longue où l’on sera tout de même mieux abrités !
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Le phare mythique du Fastnet
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Saltimbanque à Crookhaven
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Quelques bords encore et nous entrons dans le fjord de Crookhaven. Tout au bout de la pointe sud-ouest de l’Irlande, à quelques milles de Mizen Head, une faille dans la roche abrite un port de poche. Le paysage est grandiose, de la lande, pas d’arbre, seule le minéral pousse. On est dans l’Irlande sauvage, celle qui, on l’imagine, s’étend sur la côte ouest (que nous n’aurons malheureusement pas le temps d’aller découvrir cette fois).
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On prend un coffre jaune pour visiteurs (10 euros la nuit à aller régler au pub O’sullivans, qui fait wifi, aussi), plus confortable que le mouillage par ces fonds incertains et dans des rafales qui sont accélérées par les falaises, et descendons à terre. Le petit village et son pub sont très typiques quoiqu’un peu touristiques. On déguste une Guinness dans un décor lambrissé, en étudiant la météo. On savoure le bonheur de notre navigation Irlandaise...
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Notre petit bout d’Irlande sauvage
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10 juillet : Crookhaven – Skull (10M)
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Balade tranquille en baie de l’île longue aujourd’hui, on part au portant et longeons toute une série d’îlots bien alignés vers l’ouest-sud-ouest comme toutes les roches dans le coin. La lumière fait briller les couleurs...
Au bout de l’île longue, un petit phare blanc. On vire et on s’enfonce dans la baie de Skull à la voile. L’abri est bon et le plan d’eau est couvert de bateaux sur coffre, et bien sûr une régate de dériveurs sur tribord. Le vent est toujours stable alors on continue à la voile. On localise les coffres visiteurs (au fond à l’est de la baie). On ne se donne même pas la peine d’allumer le moteur (ce qui n’est que partie remise puisqu’il faudra recharger la batterie de toute façon...) et arrivons à la voile sans troubler les bruits des goélands :o) Le coffre est payant, 10 euros la nuit à aller payer au « Watersport Skull » (enfin si vous arrivez à remonter le vent en annexe, nous on n’a pas pu avec le moteur en panne 0:o) )
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Le phare d'entrée de Skull
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Par contre pas de problème pour descendre sur la petite plage par le travers. Petite balade un peu décevante, on rentre par l’estran. Laure remarque des coquilles de palourdes et de coques vides, hummm un indice... On retourne vite au bateau chercher des bottes, des seaux et des fourchettes et on revient gratouiller dans le sable. Bilan en une petite heure de pêche : 33 coques et 3 palourdes et un merveilleux dîner !
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11 juillet : Skull - Baltimore (10M)
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Sisi nous sommes bien dans le chenal, et l’autre voilier aussi !
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Le thème du jour est « on rase les cailloux » ! Pilotage au menu afin de profiter au mieux de la myriade d’îlots qui s’égrène à l’extrémité est de la baie de l’île Longue.
On commence par s’enfoncer entre deux rangées d’îles vers la baie de Roaring Waters, puis on pique vers le sud sur Cape Clear Island. Incroyable, alors que l’île semblait austère au possible vue du sud, sa face nord est complètement domestiquée et offre un paysage de petits champs vallonnés entre de mignonnes petites maisons blanches !
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Nous empannons de nouveau, cap à l’est pour passer au nord de l’île Sherkin. Il fait un grand soleil et un bon vent d’ouest nous pousse sous voile d’avant seule au ras des cailloux. C’est magnifique, un brin stressant de foncer à plus de 5 nœuds dans ces chenaux certes profonds mais étroits. On laisse les Women Rocks sur babord et les roches de l’île Sherkin sur tribord. D’un seul coup il faut tourner plein sud et passer entre deux îlots. La profondeur augmente dans le lit d’une petite rivière et deux cailloux plus tard nous nous retrouvons au milieu de la baie de Baltimore ! Chouette navigation !
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Notre trace sur le logiciel de navigation Open CPN
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Sherkin, entre roches, fleurs et sable blanc
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La baie est couverte de dériveurs qui glissent sur un plan d’eau plat balayé par une bonne brise d’ouest et sous un beau - à défaut de chaud - soleil. Pas pressées d’aller à Baltimore même, nous prenons un coffre sous le vent de l’île Sherkin à l’ouest de la baie. A notre surprise il y a même un petit ponton où s’amarrer.
La promenade à terre est très chouette, entre vieille abbaye abandonnée, haies de fuchsias et plages de sable blanc. On gambade dans l’herbe épaisse et les œillets des dunes... puis éternuons pendant des heures à cause du pollen :oS
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Retour à bord, nous partons sur Baltimore, 1 mille de navigation sous voile d’avant seule, quel exploit ! Le vent forcit au fur et à mesure que nous nous éloignons de l’excellent abri de l’île Sherkin. Le ponton saisonnier de Baltimore est fait d’une espèce de barge en béton et quelques bardeaux de bois. Mais avec eau, électricité (5 eur/jour), et wifi au ponton ! 20 euros la nuit pour un bateau de moins de 10m. Par vent d’ouest le clapot se fait durement ressentir et nous ne restons là que parce que nous savons que le vent doit tourner au SE et fraichir dans la nuit, sinon on est bien mieux à l’île Sherkin. Les toilettes publiques du port sont très bien, à la hauteur de la réputation des toilettes anglaises. Par contre pour la douche... le sailing club et un des bars du front de mer offrent une possibilité, mais à 3 euros la douche nous trouvons ça un peu exagéré. Et puis on a encore de l’eau dans la douche solaire... on rajoute quelques litres de la bouilloire pour faire bonne mesure et hop, douche à bord comme aux Antilles. Et bah c’est nettement moins agréable !!
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L’étrange ponton saisonnier de Baltimore
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12 juillet : Baltimore et Sherkin
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Sympa le phoque, il reste assez longtemps pour qu’on ait le temps de le prendre en photo !
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Le village de Baltimore est minuscule. On trouve 3 pubs sur le front de mer, une petite superette, et une énorme base de voile légère. L’escale est surtout technique pour nous, on refait les pleins d’eau, de frais (dans la mesure de ce que permet la supérette, c’est-à-dire pas grand-chose), de météo et on repart se mettre à l’abri du vent d’ouest derrière l’île Sherkin.
Le temps est venteux et brumeux, parfait pour se reposer avant notre prochaine navigation vers les iles Scilly. Le mouillage est toutefois charmant et un phoque puis une loutre viennent nous saluer le long du bateau !
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On a beaucoup aimé notre semaine de croisière en Irlande. Il nous reste encore toute la côte ouest à découvrir. C’est sûr on reviendra - mais en été cette fois ;o)
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13 juillet : Sherkin – Scilly (Saint Mary) (158M) Vent NNW4-5, mer agitée, ciel dégagé
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Départ matinal et cap au 130° dès la sortie de la rade de Baltimore. Un petit vent sympathique nous propulse au grand largue, la toile à peine réduite d’un ris. Bob barre, il y a du soleil, tout va bien. Mais le vent tourne de plus en plus vers le nord, nous incitant à prendre la barre pour faire un meilleur cap. Après tout, ce n’est qu’une petite nav’ d’une trentaine d’heures...
Les heures défilent quand même lentement, sans autre incident qu’une ligne de pêche arrachée par un goéland stupide (première fois qu’un volatile vient nous manger nos leurres...). Vent arrière maintenant, on affale la grand-voile. La fatigue approche en fin de journée, en même temps qu’une belle barre de grain... Le vent mollit et tourne soudainement de 30°. La pluie n’arrive que plus tard dans la nuit, fine et humide : tant pis pour la barre, on laisse Bob se mouiller tout seul. Puis les feux de mât s’éteignent – ça nous occupera pendant notre prochaine escale...
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Ok, la belle ligne de grain !
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Au lever du jour le vent toujours mou nous incite à tangonner, et ce n’est pas l’intensité du trafic dans le rail des Scilly qui va nous décourager ! Un ou deux pêcheurs dans le lointain peut être... Par contre des dauphins, ça oui ! Des couples, avec au moins 2 jeunes. Ils jouent une dizaine de minutes autour de l’étrave puis font mine de s’en aller. C’est sans compter sur les petits, qui reviennent à pleine vitesse « Encore encore ! » semble dire leur nage excitée ! Et les grands ailerons résignés des parents retournent jouer encore un peu... Au total ils restent une bonne demi-heure, un magnifique accueil à l’archipel des Scilly.
Le vent continue de faiblir (malgré les 4-5 bft annoncés par France Inter et la BBC), on tient les voiles en ciseaux plein vent arrière... jusqu’à ce qu’elles claquent trop sur la houle et qu’on allume le moteur. De toute façon il faut charger la batterie... Et puis les îles des Scilly sont déjà bien en vue ! Plein de cailloux, un dédale de rochers et quelques tâches vertes au milieu. On entre dans l’archipel par la passe ouest, au 130° toujours. A la deuxième cardinale à gauche, cap sur le port de Saint Mary, c’est large et profond.
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Couleurs du soir sur le port de Hugh Town
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Hugh Town est la ville principale de l’archipel, point d’arrivée du ferry Scillonian (celui-là même qui chargeait passagers et marchandises à côté de nous à Penzance...). Le nombre impressionnant de coffres visiteurs reflète la popularité de cette escale plutôt que sa qualité d’abri, car le mouillage, à l’ouvert de la baie, est exposé aux vents d’ouest et nord, et à la houle. Aujourd’hui le champ de coffres est désert : la mauvaise météo de ces dernières semaines a découragé les plaisanciers. On prend le coffre le plus à l’intérieur possible et on va payer les £18 (gloups !) requis à la capitainerie. Le capitaine de port est très accueillant, nous offrant moult dépliants et météo imprimée, ainsi que le code du wifi. Les douches sont grandes et propres - et chaudes !!
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Ca va il reste quelques coffres libres !
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14 juillet : visite à Saint Mary
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Aaaah les Scilly ... voilà des années que l’on projette d’y aller, et toujours la météo nous en a refusé l’accès lors de nos croisières bretonnes : trop de vent, ou pas assez... cette fois on a pris une année et fait un grand détour par les Antilles, et on a réussi !
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Bord de mer à Hugh Town, décidément c’est beau une mer à marées...
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Le soleil met en valeur le charme du petit port et des vieilles maisons aux jardins débordant de fleurs. Aux murs de pierre grise, aux cheminées – et à l’odeur de fish and chips – il n’y a pas de doute possible : on est de retour en Angleterre ! Hugh Town est une plaisante petite ville (très) touristique, où l’on trouve tous les magasins nécessaires et quelques pubs. Elle est située sur une sorte d’isthme, encadrée par le port au nord et une crique – abri au sud. Le sable très blanc des plages brille sous le soleil...
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On commence à marcher le long de la côte, vers le nord jusqu’au télégraphe situé sur le point culminant de l’île (50m au moins !), puis on rejoint la côte est à travers une forêt humide et des champs de graminées. Quelles belles petites criques ! Tout plein de rochers ronds et presque roses... serait-on déjà de retour parmi nos chers cailloux de Bretagne Nord ? Le chemin côtier traverse la piste du mini-aéroport (heureusement un feu rouge planté dans la lande nous informe de la circulation !) avant de rejoindre l’ancien port d’Old Town – ses petits canots cachés derrière une mini-digue et son ancienne église entourée du cimetière fleuri.
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Au bord des criques, de belles maisons aux jardins exotiques
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Les baies de Saint-Mary’s nous rappellent qu’on se rapproche petit à petit de la Bretagne
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Au Sud de la ville, le mouillage de Port Cressa a la réputation d’être mieux abrité des vents de nord et ouest, et il est équipé de quelques coffres visiteurs. On y reconnaît le célèbre voilier Tara, ainsi que le Pogo 40 allemand, notre voisin à Sherkin. Ça fait plaisir de retrouver des bateaux de mouillage en mouillage ! On n’a pas encore perdu l’habitude de scruter chaque nouveau port pour repérer des coques familières – et chaque fois on est presque déçues en ne reconnaissant personne, et en se rappelant que les p’tits copains sont tous déjà rentrés – ou encore sous les tropiques... On se sent étrangères parmi les plaisanciers d’été, parmi les bateaux tout propres qui n’ont ni panneau solaire ni éolienne – et dont les cockpits n’accueillent pas les équipages voisins pour d’interminables apéros ;o)
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De retour en ville on célèbre notre arrivée aux Scilly par un bon diner à l’incontournable pub « Mermaid » avant de ramer vers le bateau, prêtes pour une bonne longue nuit !
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15-16 juillet : Tresco et Bryher (3M)
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Après une (courte) matinée passée en divers bricolages (principalement à base de silicone – étanchéité du compas, des feux de mât...), on reprend notre exploration de l’archipel. A marée haute il y a assez d’eau pour une séance de pilotage amusant entre les cailloux. On vise un rocher, puis une perche verte, puis une rouge, puis tout droit en gardant la pointe ouest de Saint Mary entre les deux perches... l’eau claire révèle par ses nuances de vert ou de jaune la profondeur des rochers et bancs de sable – presque comme aux Antilles (... presque ! Le thermomètre nous rappelle à la dure réalité : 13° dans l’eau). On glisse entre les rochers, on profite du paysage :o) La passe nous amène ainsi par le sud vers le mouillage de New Grimsby, entre les îles de Bryher et de Tresco. Bien abrité de presque tous les vents et de la houle (sauf plein nord), l’endroit est équipé de coffres jaunes et rouges.
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Au ras des cailloux pour rejoindre le mouillage de Tresco
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La végétation de Tresco : agapanthes au premier plan et notre arbre favori des Açores au second
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On débarque à la rame sur les rochers de l’estran (les annexes équipées de moteur poussent en général jusqu’à l’intérieur de la digue). New Grimsby est un petit village très propret, avec des allures de Disneyland tant il est artificiel. Un mini-supermarché, une poste, un pub... et c’est tout. On suit le chemin le long de la côte vers le sud, près d’un beau lac où des cygnes glissent sur les reflets de grands arbres. La végétation d’ici, dense, haute, rappelle celle de Madère. Un peu plus loin, niché entre deux collines, le fameux « jardin tropical» de Tresco entoure une ancienne abbaye. Quelques palmiers en émergent, des massifs de fleurs, beaucoup de plantes grasses... bon ça reste plutôt subtropical quand même (type Madère-Açores) que tropical (type Antilles) mais c’est rigolo.
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De belles plages de sable clair s’étirent sous le chaud soleil, quasiment désertes, le long de la côte est de l’île. Quelques petits coquillages sur l’estran... et des petits cochons! La cueillette terminée, on continue à marcher vers le nord, à travers le village de Old Grimsby (port historique et bon abri d’ouest, mais pas d’est...). Une digue abrite des petites embarcations dont plusieurs jolis canots en bois, et des coffres sont disposés à l’ouvert de la baie. Sans doute un mouillage agréable... tout comme la myriade de petites criques de l’archipel... quel dommage de ne pas avoir un bateau qui échoue !
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Côte Est de Tresco, entre dédale de roches et sable blanc
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Mais que sont ces gros nuages gris dans le ciel ? Et cette fraîcheur humide, soudain ? Parties sous le soleil, nous ne sommes pas équipées pour le temps décidément écossais qui accompagne pourtant fort à propos la dernière partie de notre promenade à travers la lande de bruyère du nord de l’île. Les ruines du château du roi Charles et de la tour Cromwell s’intègrent très bien dans le paysage désolé... Tresco, c’est Madère au sud et l’Ecosse au nord.
Saltimbanque nous attend en contrebas, on s’y réfugie vite avant que la pluie ne forcisse trop, au chaud pour une autre bonne nuit, parfaitement abrités du vent d’ouest qui fraichit jusqu’à 25-30 noeuds :o)
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Un château en ruine au sommet de la lande de bruyère : paysages du Grand Nord... de Tresco !
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Le mouillage de New Grimsby, un cadre spectaculaire et un très bon abri !
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Un des nombreux petit kiosque en libre-service, malheureusement on n’avait pas l’appoint et repartons sans cette salade si appétissante :o(
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Autre jour, autre île : le lendemain nous accostons sur la voisine, Bryher. Plus petite, moins touristique, mais aussi moins boisée, elle présente cependant la même configuration que Tresco : les cultures et jardins fleuris au sud contrastent avec la lande battue par les vents au nord. Un petit soleil nous accompagne timidement sur le sentier côtier – et un peu de crachin aussi – tandis qu’on admire le dédale des rochers qui protègent la côte ouest. Ici pas de vrai village, mais quelques hameaux épars. De loin en loin au bord du chemin, un petit étalage en bois présente la production d’un jardin – personne à l’horizon, « Merci de mettre l’argent dans le pot de confiture ».
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Le dernier soir au mouillage nous prenons notre courage à deux mains et notre bière dans l’autre : un apéro dans le cockpit, c’est la moindre des choses pour célébrer la fin des vacances...
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17 – 18 juillet : Tresco – Audierne (148M), vent WSW5 puis 3, mer peu agitée, brouillard épais puis ciel dégagé
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Le calcul de marée est formel, on a beau jongler avec les heures locales ou le temps universel : pour arriver à Ouessant avec le courant, il faut se lever à 4h30. Gloups. A l’heure dite le jour (lui aussi) peine à s’extraire de son duvet de brume. Moins de 100m de visi : la carte électronique couplée au GPS nous guide dans le chenal sud de New Grimsby pour rejoindre l’eau libre près de Saint Mary’s, puis, enfin, la mer.
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Petite brise de travers, mer peu agitée, le bateau est bien calé et file, sud, sud, vers la maison... quelques bancs de brouillard réduisent la visibilité à néant, mais heureusement ils se dissipent progressivement sans causer de collisions avec les quelques voiliers qui croisent notre route. Dans l’après-midi le soleil brille sur le rail de cargos de la Manche : réflexes de piétons sur une route passante, on regarde à gauche, puis à droite avant de traverser entre les monstres d’acier.
Et le bateau file, file, file toujours à 5-6 nds dans cette brise idéale. Tant et si bien que nous nous trouvons à l’entrée du Four en tout début de nuit, plus de 4h avant la renverse. Les 100 milles de la traversée de la Manche ont été avalés en 18h, pas mal ! Mais maintenant nous avons le courant de marée contre nous. Bon, allez, on tente quand même de forcer le passage. Nous avions gagné suffisamment au vent pour nous présenter bien à l’ouest, côté Ouessant, et nous laisser dépaler par le fort courant du Fromveur jusqu’à l’est, dans le chenal du Four. Et Saltimbanque file toujours sur la surface maintenant noire, sous les étoiles... et surtout entre les lumières. Une vraie guirlande de Noël ce chenal du Four, ça clignote de partout ! Entre les alignements doublés de feux à secteur et triplés de bouées lumineuses, pas de risque de se perdre. Et puis à une vitesse fond de 2nds, on a le temps d’apprécier... Sur la gauche une entrée de port, c’est l’Aber Ildut : nous recoupons ici notre sillage de l’aller – c’était le 14 juin 2011...
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Une dernière fois nous hissons un nouveau pavillon de courtoisie : nous rentrons en France métropolitaine !
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L’île de Sein brille sur tribord comme nous passons le célèbre raz pour la deuxième fois du voyage, toujours vers le Sud !
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Enfin la renverse survient alors qu’on double la pointe Saint Mathieu. Le gars du sémaphore contacté pour prendre la météo est tout juste réveillé, mais nous demande quand même (le taquin) d’épeler notre nom en alphabet international (Sierra, Alpha, Lima, Tango, India, Mike etc... c’est un peu long comme nom Saltimbanque !!). Quant à nous, c’est l’heure de la sieste – quelques heures de répit avant d’entreprendre le deuxième passage à niveau, celui du Raz de Sein. Ce dernier est franchi dans la lumière rasante du petit jour qui frappe les murs blancs des maisonnettes de l’île Sein et fait resplendir les phares de Tévennec et de la Plate. Plus que quelques milles avant de passer le 48°N, au sud duquel les courants de marée sont moins forts... ouf, ça y est, on est sorties du Raz ! Comme quoi, passer le Four et le Raz de Sein dans la foulée d’une transManche, c’est possible !
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Il est 9h et le courant vient de renverser, une horde de voiliers surgissent de tous les recoins de la côte pour se précipiter vers le Nord, vers le Raz de Sein. A contresens sur l’autoroute, Saltimbanque progresse doucement dans un vent portant mollissant vers Audierne. Un gros maquereau nous fait l’honneur de s’inviter à notre table pour déjeuner, belle bête :o) Derrière la jetée de Sainte-Evette (accessible à toute heure de la marée à l’entrée d’Audierne) le plan d’eau protégé de sud et d’ouest abrite moult coffres. Amarre posée, moteur éteint... ouf, on est arrivées, un peu fatiguées mais contentes d’une belle nav’ bien rapide. Le p’tit jeune en annexe qui vient collecter les 10 eur de taxe de coffre et nous indiquer les douches ouvre de grands yeux quand on demande surtout où est la crêperie. « C’est que, vous savez, ça fait un an qu’on n’a pas mangé de crêpes... y’en avait pas aux Antilles... ». Les yeux s’ouvrent encore plus grands. Petit sourire en coin, allez, on est un peu fières quand même :o)
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Saint-Evette, allez pour une dernière fois, « où est Saltimbanque ? »
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19 juillet : Audierne – Archipel de Glénan (33M)
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Bon, il n’y a pas beaucoup de vent prévu aujourd’hui et nous voulons avoir le temps de profiter de notre dernière escale aux îles de Glénan, alors on met le réveil. Oh zuuuuut, il était resté à l’heure anglaise et on émerge une heure plus tard que prévu... mais un peu mieux reposées !
En baie d’Audierne, une petite brise souffle par le travers. Un temps parfait pour envoyer... notre spi asymétrique ! Ca fait bien longtemps qu’on ne l’a pas sorti de son sac, on met quelques minutes à retrouver nos réflexes, puis la bulle blanche bordée à fond dans un vent refusant nous propulse à 6,5 nœuds jusqu’à la Pointe de Penmarch. On calme le jeu le temps de déjeuner puis sitôt passées les roches d’Eckmühl, on prépare le spi symétrique. La bulle multicolore se déploie dans un vent portant assez faible qui fraichit comme la brise thermique s’établit. On empanne et on fonce à plus de 7 nœuds vers l’archipel de Glénan. Deux dauphins viennent ajouter une note poétique au tableau, la mer nous offre ce qu’elle a de plus beau pour saluer notre retour à la maison...
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Mmmm le bon dîner surprise pour notre dernière soirée à bord !
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Finalement on arrive au mouillage de la Pie vers 15h, on a bien fait de ne pas se lever plus tôt ! Il y a bien du monde en cette journée ensoleillée de pleine saison... mais l’eau est toujours aussi belle, transparente sur le sable blanc. Comme au bon vieux temps de nos navigations tropicales, Laure va nager avec combi, palmes, masque et tuba. Une araignée qui se baladait tombe sous ses mains de prédatrice ! En voilà un bon dîner ! Mais comment va-t-on la faire cuire ? Bof, comme une langouste ça devrait aller :o)
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En fin de journée on débarque sur Saint-Nicolas pour un tour de l’île, un classique, effectué pour la dernière fois le 24 juin 2011... On mesure la distance parcourue et les dizaines d’endroits visités entre temps...
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20 juillet : le retour à Concarneau (9M)
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Ca y est, l’été s’installe enfin en Europe, l’anticyclone a quitté le Cap Vert pour revenir aux Açores comme il se doit, il fait très chaud sous un grand ciel bleu et ce matin, et la mer est comme un miroir tant le vent ne souffle pas !
Les couleurs sont superbes à la Pie et nous préparons notre grand pavois dans une atmosphère quasi tropicale. Les pavillons tibétains sont hissés sur la barre de flèche bâbord. Nous attachons bout à bout tous nos pavillons de courtoisie et celui de la transat retour en un pataras multicolore. Avec tout de même 20 pavillons nationaux, le tout est du plus bel effet !
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Saltimbanque se repose aux Glenan avant le tourbillon qui nous attend à Concarneau...
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Puis c’est l’heure de faire route sur Concarneau, où nos familles et amis nous attendent sans doute déjà. Les premiers milles se font au moteur avant que la brise thermique ne nous permette de finir à la voile. On arrive au chenal de Concarneau, grand largue, puis vent arrière. Allez, on affale la grand-voile pour arriver sous notre toile d’Alizés favorite : génois seul – simple, efficace! Camille barre, Laure envoie le grand-pavois de pavillons. Un attroupement sur le quai, une corne de brume, une banderole, et une agitation frénétique. Ah ça doit être pour nous ça !
A 14h, à la voile s’il vous plait (c’est tout de même plus élégant), nous entrons dans le port de Concarneau et célébrons notre arrivée avec nos proches. Ainsi se termine le Voyage de Saltimbanque.
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A présent nous profitons de nos familles et du confort de la terre tout en s’occupant de Saltimbanque qui a bien besoin de repos après un tel périple ! Doucement nos mémoires se décantent et s’ordonnent, bientôt nous pourrons formuler une conclusion à notre belle aventure.
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