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Après une navigation le long de la « Riviera » norvégienne Sørlandet, Saltimbanque
passe la pointe sud du pays, quitte le Skagerrak pour la Mer du Nord, et rejoint la
fameuse côte ouest.
Plus de photos noyées de soleil dans notre page Photos
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235 milles navigués
250 milles parcourus depuis le départ
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13 mai : Dragsund – Ildverket (42M)
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À peine parties et nous avons déjà les yeux rivés sur la première difficulté de ce
voyage : passer la pointe sud de la Norvège et ses caps qui accélèrent vents et
courants (Lindesnes, Lista). Il faut dire que jusque-là nous serons en terrain
connu, et nous aimerions expédier au plus vite ces premiers 150 milles. Mais c’est
sans compter sur « l’obstacle zéro » sur notre route : une absence totale de vent
dans un rayon de 80 milles autour d’Oslo, et ce aussi longtemps que ne voient les
prévisions ! Notre moteur « Junior » va pouvoir briller dès les premières heures…
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Nous partons tôt donc car Junior est jeune et en forme mais pas très rapide pour
autant, et nous attaquons la descente du loooong fjord d’Oslo. Une nouvelle
péripétie météo nous cueille en sortie du Drøbaksund : la brume… Déjà médiocre
au réveil, la visibilité passe sous les 50 mètres : pratique lorsqu’il s’agit de
traverser un important couloir de ferrys faisant le va-et-vient en continu entre
Moss et Horten ! Qu’importe, avec l’électronique moderne nous recevons les
positions AIS des ferrys en direct sur notre smart phone et nous passons le rail
sans encombre - en se servant plus du sens de l’ouïe que de la vue ! Evidemment
la brume se dissipe quelques minutes plus tard, nous offrant une belle
après-midi ensoleillée… et la promesse de brise thermique en fin de journée !!
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Et encore là on voyait encore quelque chose...
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Petite pause aux îles Bolærne
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Le pauvre Junior pout-poute sans relâche depuis plus de 8 heures, nous lui
offrons une petite pause-sieste sur la charmante île de Vestre-Bolæren. Puis dès
que le vent fait mine de se lever, nous repartons – à la voile enfin - entre les
beaux cailloux roses du Vestfold.
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Après moult hésitations quant à quelle île s’approprier, ou sur quel beau bout
de granit aller coller Saltimbanque pour la nuit, nous jetons notre dévolu sur
Ildverket. Ancre à l’arrière et nez sur un petit ponton de bois au pied d’une
falaise, personne ne dérangera notre coucher de soleil, à l’exception de
quelques moutons !
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Seuls à Ildverket
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14 mai : Ildverket – Stråholmen (31 M)
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C'est calme... on a le temps de bien voir le phare!
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Youpi, ce matin il n’y a pas de brume ! Certes, il n’y a pas de vent non plus,
mais nous étions prêtes psychologiquement. Au programme de la journée, continuer
– au moteur – notre quête à la recherche de la brise perdue...
Nous souhaitons limiter la durée de ce calvaire sonore à une huitaine d’heures,
et cherchons donc une destination à une trentaine de milles : cap sur
Jomfruland, ou plutôt sa petite sœur Stråholmen.
La navigation est bruyante mais très agréable sous un chaud soleil. Nous voyons
de nombreux phoques et marsouins sur cette mer d’huile, mais la pêche ne donne
rien. Nous voyons les sommets enneigés des montagnes du Telemark également, en
short et en T-shirt depuis le cockpit !
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8 heures tapantes plus tard, l’ancre tombe dans 4 mètres d’une eau plate comme
un miroir. Pas d’autres voiliers, 2 kayakeurs et leur tente sur la jolie petite
ile, d’innombrables oiseaux qui cui-cuitent, c’est bucolique à souhait !
Ce
serait en théorie l’heure de la douche de Saltimbanque : baignade, lavage au
savon spécial eau de mer, puis rinçage à l’eau douce au pulvérisateur. Avec ce
soleil et ces 22-23 degrés ce serait tentant, mais nous sommes encore très tôt
en saison et l’eau de mer est à peine à 14-15… Ce sera donc douche façon
japonaise, avec un seau et un petit bol d’eau. L’avantage par contre c’est que
notre équipet frigo dans les fonds fonctionne à merveille :o)
On profite même d’avoir le temps pour préparer un bon dîner à base de tarte aux
poireaux. C’est sympa la vie de saltimbanques !
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Le miroir de Stråholmen
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15 mai : Stråholmen – Homborsund (56 M)
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Le spi est définitivement la toile du temps ce matin!
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Pas plus de rides sur l’eau au matin que la veille au soir mais nous avons
espoir de
rattraper le vent aujourd’hui. Et puis Junior commence à râler, ce matin il est
tout
chafouin et refuse de se caler à son rythme de croisière si on ne l’y amène pas
tout
doucement gentiment. C’est qu’il devient exigeant !
Une fois notre moteur contenté, nous continuons obstinément vers le sud. 3
heures plus tard, c’est indéniable, il y a un souffle d’air… Et l’arme absolue
pour le capturer est notre grand spi symétrique. La bulle bleue et jaune se
gonfle, le bateau accélère, on éteint Junior, le silence revient… On est à la
voile !
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Finalement nous garderons le spi jusqu’en fin d’après-midi, lorsqu’au large
d’Arendal le vent ainsi qu’une houle d’Est raide très pénible se sont
suffisamment levés pour nous faire préférer la navigation derrière la barrière
protectrice du skjærgård. Il s’ensuivent quelques heures de navigation voiles en
ciseaux dans le labyrinthe minéral, toujours sous le soleil, avant de rejoindre
le ponton visiteur d’Homborsund.
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Approche du phare de Homborsund par le skjærgård
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On doit être hors-saison...
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Nous avons l’embarras du choix pour accoster, nous sommes le seul bateau. Vive
la navigation hors-saison ! Nous passons une très bonne nuit sur ce ponton
gratuit et facile d’accès, ravies d’avoir enfin bien avancé sur notre route.
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16 mai : Homborsund – Kristiansand (22M)
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Maintenant que nous avons retrouvé le vent, il s’agirait de ne pas trop en avoir…
Orienté Est-Nord-Est (donc très favorable pour nous), il forcit pour l’heure au-delà
du raisonnable à la pointe sud de la Norvège et nous ne pouvons que viser la ville
de Kristiansand pour y attendre une fenêtre météo exploitable.
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En route donc, sous génois seul ce matin, d’abord entre quelques rochers, puis
en mer ouverte. Diantre, la houle a bien forcit depuis hier ! Pas si haute que
cela (0,5 à 1m), elle est très courte (4 à 5 secondes de période), donc très
raide et très de travers aussi, ce qui rend la navigation inconfortable.
Inconfortable et impressionnante aussi comme nous avons pris l’option « au plus
court au ras des cailloux » ! Mais le passage est scrupuleusement balisé, nous
le connaissons bien et tout se déroule sans encombre. Le vent commence vraiment
à se renforcer par contre lorsqu’on amorce le virage vers l’ouest le long de la
côte, et nous surfons la houle à plus de 7 nœuds avec seulement la moitié du
génois…
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Génois seul, la toile parfaite pour la navigation au portant dans le
skjærgård
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Le port de Kristiansand n’est pas exactement abrité d’Est (voire pas du tout) et
nous commençons à appréhender la manœuvre d’accostage… On s’approche prudemment,
bien avant le quai nous vérifions que le moteur est assez puissant pour étaler le
vent : oui, nous étalons, première excellente nouvelle ! Seconde excellente
nouvelle, nous découvrons le nouveau port de plaisance équipé de multiples catways
auxquels il est très facile de s’amarrer. Nous n’avions pas encore visité
Kristiansand depuis la reconstruction de la marina, détruite en 2021 par… une
tempête d’Est ! La suite de la manœuvre n’est pas une formalité pour autant mais
nous sommes finalement bien amarrées, juste à temps comme le vent redouble
d’intensité…
Il y a bien du monde et de l’agitation à Kristiansand, pour nous qui n’avons vu
personne depuis Dragsund ! On se concentre sur nos besoins primaires : quelques
courses de frais d’appoint, une douche, et un peu d’analyse météo. Pas de fenêtre
avant le lendemain soir, la seule chose à faire est donc d’aller dormir.
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17-18 mai : Kristiansand – Egersund (84M)
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17 mai, jour de fête nationale ! Les rues se remplissent de personnes en costume
traditionnel (le Bunad) et de cortèges d’enfants (oui, on est loin des défilés
militaires de notre 14 juillet ici…). Mais le cortège le plus impressionnant
reste sans conteste la queue continue et sans interruption, devant tous les
marchands de glaces de la ville! Il fait toujours très chaud pour la saison,
plusieurs records sont même battus dans le pays.
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Bunads et drapeaux, bref, c'est le 17 mai en Norvège!
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Laure profite du temps libre pour aller courir dans les environs pendant que Camille
vérifie fébrilement la météo toutes les 5 minutes. C’est que ça souffle toujours
beaucoup d’Est, plus de 30 nœuds en rafales indiquent les relevés sur la côte… Les
prévisions sont toutefois unanimes : le vent devrait baisser brutalement en début de
soirée pour s’établir Est 3-4 Beaufort toute la nuit puis mollir très fort le
lendemain matin avant de tourner à l’ouest l’après-midi. En partant juste quand le
vent d’Est descend d’un ton nous devrions pouvoir optimiser cette belle fenêtre de
vent portant. Nous nous préparons donc pour du vent encore bien établi les premières
heures, et surtout pour une nuit dans la houle inconfortable…
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Un petit air d'alizés?...
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C’est parti, on sort de la place sans encombre malgré le vent encore rafaleux,
et cap au sud sous génois seul. Dès quitté l’abri des îles de l’entrée de la
baie de Kristiansand, la houle est bien là, qui secoue la voile et les estomacs.
(Laure a d’ailleurs mis son patch anti mal de mer en prévision) Le vent par
contre n’est déjà plus si fort. On regarde un peu dépitées notre génois se faire
malmener par la mer… puis on se rappelle qu’à une époque maintenant lointaine,
sur la houle de l’Atlantique, nous avions trouvé une solution à ce genre de
situations : le tangon ! Le temps de se rappeler le sens de la manip’, et nous
voilà avec un génois qui ne bat plus, Bob le régulateur d’allures qui peut se
mettre à barrer, le soleil qui se couche doucement, bref, on n’est pas mal.
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La côte norvégienne défile, nous avons à présent atteint les grands fonds (plus
de 300m) et la houle commence à s’allonger et se ranger. Le courant océanique
portant se renforce pour atteindre 1 nœud et améliore sensiblement notre
moyenne. Finalement la navigation ne va peut-être pas être si désagréable ?
Ca y est, le phare de Oddknuppen est derrière nous, c’est le point le plus Sud
de la Norvège. Nous pouvons détangonner le génois et lofer pour suivre la cote
qui repart vers le Nord. Le bateau se cale sur une allure de vent de travers, la
houle s’évapore, sans doute cassée par la terre maintenant à notre vent, et nous
glissons en silence sous les étoiles. Le passage du phare de Lindesnes, tant
fantasmé pendant les mois de préparation cet hiver, s’effectue dans ces
conditions magiques, presque surréelles…
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Le soleil se couche derrière le tout sud de la Norvège
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La physionomie de la côte change radicalement après Lista
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La route continue, à présent en Mer du Nord, nous avons quitté notre bon vieux
Skagerrak. Nous faisons cap vers Lista, la pointe suivante. Le vent commence à
s’essouffler et le temps s’étire jusqu’au passage du phare.
Derrière Lista, le paysage change. Les cailloux bas des skjærgårds ont laissé la
place à une haute côte rocheuse tranchée par des petits fjords. L’un d’entre eux
nous amène un bon vent de Nord-Est inespéré pendant une grosse heure de plus. Et
ce n’est finalement que vers 8 heures du matin que la pétole prévue s’établit,
nous forçant à finir notre route au moteur.
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Nous approchons de l’île d’Eigerøy, derrière laquelle se cache le port
d’Egersund, notre destination. Pour l’atteindre il nous faut parcourir quelques
milles dans un chenal étroit entre l’île et la côte. A bâbord un site de
construction pour l’industrie pétrolière, à tribord un énorme navire de pêche,
au milieu un pécheur sur sa barcasse qui semble remonter des cabillauds à tour
de bras, à bâbord des troncs d’arbres prêts à l’exportation, à tribord d’autres
navires de pêche, pas de doute, nous sommes arrivées en Norvège de l’ouest !
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Arrivée au port d'Egersund!
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Le port de plaisance, renommé et prisé des bateaux de voyage, consiste en un ponton.
On peut payer la place spontanément, ou à la personne du yacht club local qui passe
le soir. Sinon tout est gratuit. On en profite pour faire une lessive qui sèchera en
quelques heures avec ce soleil indécent.
L’ambiance est définitivement plus simple et authentique que sur la « Riviera » de
Sørlandet. Par exemple la procédure à suivre pour prendre une douche n’est pas tout
à fait la même.
A Kristiansand il fallait :
- Payer la place de port depuis l’automate à écran tactile et y entrer son numéro de
téléphone
- Recevoir le reçu par texto pour avoir le code de la porte des sanitaires
- Télécharger une application sur son téléphone
- Payer la douche à travers l’application
- Prendre son téléphone avec soi dans la douche
- Démarrer la douche à travers l’application, qui l’arrêtera au bout de 7 minutes
scrupuleusement décomptées
A Egersund il faut :
- Entrer dans la douche
- Appuyer sur le bouton pour démarrer la douche
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A gauche la procedure pour demarrer la douche à Kristiansand. La même procédure à Egersund à droite!
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Cela nous semble l’endroit parfait pour recharger nos batteries avant de partir à la découverte du prochain monde dans les prochains jours : Vestlandet !
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