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-- 3 au 14 octobre 2011 -- |
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Les navigations les plus courtes ne sont pas toujours les meilleures, elles font apprécier d’autant plus les escales, mêmes longues et studieuses.
Les images de notre récréation au Teide dans notre page "Photos".
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124 miles navigués
3197 miles parcourus depuis le départ
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3 octobre : Las Palmas – Santa Cruz de Tenerife (56 miles)
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Souvenez-vous, nous nous étions arrêtées à Las Palmas pour attendre que le vent se lève. Après 2 jours dans cette ville cauchemardesque, les prévisions sont bonnes : 15 noeuds de Nord-Est ! Nous partons au petit matin pour Santa Cruz, pour ce qui est sans doute pour l’instant notre pire navigation depuis le départ...
Dès la sortie du port, nous devons slalomer entre les ferrys, les cargos, les pêcheurs et même une plate-forme pétrolière qui sort en remorque ce matin-là. Une fois sorties de ce dédale, il faut se rendre à l’évidence : il n’y a pas de vent... Nestor prend du service pour les 3 premières heures.
Une légère brise nous incite à mettre le spi, pfiou d’un coup elle se lève et nous fonçons à 6,5 noeuds à peine la chaussette remontée !! On avancera à la voile pendant une heure avant que le vent ne retombe : c’était sans doute un effet de site au nord de Gran Canaria. Pendant l’affalage, Laure perd son chapeau dans une dernière risée. En allant le récupérer ça ne rate pas, on se prend la ligne de pêche dans l’hélice... Pétole molle, hélice engagée, pas le choix il faut plonger couper la ligne, pas une mince affaire avec la houle qui règne tout le temps ici. Laure s’accomplira de sa mission avec succès, malgré une grosse frayeur et une petite coupure au doigt qui cicatrisera très vite. Rassurez-vous, le chapeau va bien :o)
On continue au moteur dans la pétole, quand une légère brise se lève... d’ouest !!! En plein dans la figure c’est malin... On a le choix entre avancer au moteur lentement face au vent, ou tirer des bords à la voile encore plus lentement. On choisit l’option voile et on éteint Nestor : on réalise alors qu’il n’y a plus de courant à la clé du moteur : impossible de le rallumer ! Génial... Evidemment notre multimètre s’arrange pour tomber en rade aussi, ça aide pour dépanner un circuit électrique... On arrivera finalement à amener le courant au bon endroit grâce aux pinces crocodile de notre bonne vieille 205 qu’on avait prises au cas où !
Une fois Nestor redémarré, plus question de l’arrêter, on finit la route au moteur à 3 noeuds dans un vent mollissant et une mer croisée toute pourrie. L’arrivée sur Tenerife est toutefois magnifique.
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Arrivée sur Tenerife, le Teide est à gauche, les monts Anaga à droite, et Santa Cruz droit devant !
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Arrivés à Santa Cruz à 23h, le gars du port nous indique une place : « ici à côté de l’autre petit voilier » Petit voilier ? Avec un taud bleu et un navik ? hé mais c’est Ster-Vraz ! Nous voilà par hasard juste à côté des copains, ça ça remonte bien le moral, on a rarement été aussi soulagées d’arriver quelque part...
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Du 4 au 12 octobre – Santa Cruz de Tenerife (à terre)
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Nous faisons escale à la Marina de Santa Cruz, anciennement Marina del Atlantico. Le port est à taille humaine (rien à voir avec Las Palmas) et avait beaucoup de places disponibles quand nous y sommes passées. Le personnel est plutôt sympathique, les sanitaires très propres et il y a même une machine à laver à un prix abordable ! Pas de wifi, il faut se débrouiller en ville. Le port est très bien abrité. Par contre il n’y a pas de tarif pour les « pequenitos » (de moins de 12 m) et nous payions 18 euros la nuit...
Santa Cruz est une petite ville très chouette, avec un marché, des shipchandlers, de l’animation, une plage pas loin, bref encore une fois rien à voir avec Las Palmas, la capitale de Tenerife nous accueille sous les meilleurs auspices.
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Un arbre à Santa Cruz : quand les lianes qui tombent du haut atteignent le sol, elles se transforment en tronc
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L’île nous attire beaucoup car elle abrite le plus haut sommet d’Espagne, le mont Teide, volcan qui culmine à 3718 mètres. C’est aussi le dernier port où l’on peut intervenir facilement sur le bateau avant... Trinidad de l’autre côté de l’océan ! Tout naturellement cette escale sera partagée entre bricolages et balades.
Le bricolage :
Notre premier jour d’escale est dédié bien-sûr à tonton Nestor. Première bonne nouvelle il ne semble pas rester du tout de fil de pêche autour de l’arbre d’hélice. Autre bonne nouvelle, nous trouvons vite l’origine de la panne électrique (un fil coupé par la rouille, tout de suite ça marche moins bien...), et avons toutes les cosses nécessaires à bord pour refaire une connexion propre et neuve. Au bout de quelques heures, Nestor frétille de son unique piston comme à ses meilleurs jours ! On fête ça avec Ster-Vraz le soir jusqu’à très très tard...
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Le deuxième jour commence la saga de la bague de safran. La bague de téflon qui permet la rotation de la mèche de safran autour du tube de jaumière au niveau de la barre prenait de plus en plus de jeu et le safran tapait en faisant des bruits inquiétants sur la route depuis Madère. Nous décidons donc de changer cette pièce, mais sans sortir le bateau de l’eau. Démonter la barre s’est fait relativement facilement, surtout avec l’aide de Julien de Ster-Vraz qui venait de faire la même opération sur son bateau. Sortir l’ancienne bague est une autre histoire et nous finissons par la scier.
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La barre est démontée, le safran sécurisé avec une garcette et un tournevis, l’ancienne bague sciée, Laure ponce le tube de jaumière
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Ensuite en route vers le port de pêche à 10 minutes de bus où un atelier peut nous fabriquer une pièce neuve en quelques heures ! Malheureusement la pièce est un peu trop large à l’extérieur et se coince. Super Julien nous sauve encore en réussissant à sortir la pièce, et nous retournons à l’atelier pour la faire réduire. Mais le tourneur nous prend un peu de haut en disant qu’on n’avait certainement pas tapé assez fort nous faibles femmes et refuse de poncer autant que nous ne lui demandions... On réessaye donc, mais non ça coince toujours, et là impossible de ressortir la pièce au marteau malgré l’aide de Julien et de Matthieu de Taoz venus prêter main forte. Le moral est au plus bas, heureusement remonté par une excellente soirée passée sur Taoz, des Brestois de Genève en voyage pour un an avec leurs deux enfants.
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La solution était pourtant simple !
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Jour de fête nationale, aucun mécano ne travaille. Au hasard de nos discussions de ponton, nous dénichons l’outil miracle, un arrache-moyeu de poche que nous prête Frank, un norvégien sur un Ovni 395 nommé Frida. A l’aide de cet outil, d’un dictionnaire d’anglais, d’un livre d’un navigateur-chanteur connu, d’une planche à découper, d’une vieille bague de safran de Rush, d’une manivelle de winch en inox véritable et d’une clé de 17, nous parvenons à extraire la pièce coincée !!! Ô joie... Par quatre fois nous sortirons la pièce, la poncerons à la main au papier de verre (c’est dur le téflon...), et réessayerons de la mettre en place jusqu’à ce qu’elle se coince. La quatrième tentative est la bonne, la bague est en place, la barre tourne nickel bien souple comme on l’aime. Et nous sommes complètement vidées !
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Autre corvée : l’inventaire et le nettoyage des boîtes de conserve. Ça aurait été très simple si nous n’avions découvert certaines boites percées par la rouille (uniquement des boites de pêches au sirop !), et donc du jus sucré dans les fonds ce qui attire comme vous le savez depuis notre dernier article tout plein de petites bêtes rampantes sympas... Même histoire deux jours après avec une canette de boisson énergétique. Au moins on n’a vu aucun cafard à bord pour l’instant, et avons disposé des petites boules de lait concentré à l’acide borique partout dans le bateau pour les tuer tout de suite s’ils venaient à s’aventurer à bord.
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Cuisine anti-cafards : boulettes farine – lait concentré – acide borique.
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Entre tout ça nous arrivons tout de même à passer de bons moments avec Ster-Vraz, et nous réalisons au cours d’un dîner qu’ils possèdent les cartes papier du Cap Vert et des Açores qui nous manquent tandis que nous avons toutes les Antilles qui leur font cruellement défaut. Nous dénichons assez facilement une boutique de photocopies et nous voilà tous les deux avec de magnifiques cartes pour 1 € 90 l’unité!
Dernière péripétie, notre ordinateur donne des signes de faiblesse erratiques. Finalement le PC à bord est assez critique, non seulement pour écrire le site (oui oui, on sait, c’est fondamental !), mais aussi pour lire nos cartes numériques (nous n’avons quand même pas tout en papier !) et recevoir la météo par Iridium. L’électronique étant vraiment bon marché aux Canaries, nous achetons un autre petit PC qui sera plus dédié à internet, tandis que l’autre sera à l’abris des virus et consacré à la navigation. Evidemment depuis que nous avons investi, notre premier ordinateur fonctionne parfaitement :o) (t’avais raison frérot : UN SEUL ordi à bord... ça pouvait pas durer !)
La découverte de l’île :
Nous louons une voiture pour partir à la découverte de l’île, et bien-sûr cap sur le parc national du Teide ! Nous empruntons la route des crêtes et prenons rapidement de l’altitude. Vers 1500 mètres, nous sommes sur les bords d’un très ancien cratère (las Cañadas) au milieu de forêts de pins.
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Vue sur le Teide depuis la couronne forestière de l’île
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Vers 1800m de haut, changement radical de décor ! Plus un seul arbre, mais des petits buissons verts et jaunes sur une terre sèche très rouge. Premières balades dans ces paysages multicolores...
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Le Teide, omniprésent
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Cette vue ornait les anciens billets de 1000 pesetas
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Nous nous garons finalement à 2200m d’altitude et commençons l’ascension du fameux Teide. Cette première journée doit nous amener au refuge Altavisata, à 3200m (réserver sa place avant de monter, par téléphone ou au bureau de Santa Cruz). Le début de la rando est facile dans des décors arides au possible. Dans la montée nous traversons un champ de boules de lave : c’est le même principe que les boules de neige qui grossissent en dévalant la montagne, mais en lave ! La deuxième moitié de la rando s’incline sérieusement et au bout de 2h10 de grimpette nous voilà au refuge. On réalise soudain qu’il fait très froid, peut-être 5 degrés, et on ne s’attarde pas tant que ça à regarder le soleil se coucher.
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En route pour le sommet, derrière nous la mer de nuages
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Champ de boules de lave
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Le refuge est plein de touristes, espagnols pour la plupart, qui parlent beaucoup et fort... On n’y trouve ni douche ni eau potable, mais une cuisine plutôt bien équipée où l’on peut se faire un plat chaud, ça fait du bien ! Les couettes sont chaudes mais les dortoirs surpeuplés à 3200 mètres d’altitude font que l’oxygène se raréfie vite durant la nuit et nous dormirons très mal.
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L’ombre du Teide, depuis son sommet
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Départ en fin de nuit à 6h15, nous randonnons à la lampe frontale, une première pour nous. 1h30 d’ascension plus tard nous sommes sur le faîte de l’Espagne à 3718 m ! Le spectacle peut alors commencer : le ciel à l’est devient rouge intense, les roches se colorent doucement, Gran Canaria émerge lentement des nuages et le voilà le soleil qui se lève d’un coup et monte de plus en plus vite (on aimerait bien qu’il chauffe de plus en plus vite aussi car il doit faire 2 degrés environ...) De l’autre côté la vue vaut également le détour : entre les îles de la Gomera et de la Palma se dresse une ombre titanesque : celle du pic géant du Teide !
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Nous devons redescendre à 3500m avant 9h car après le sommet est gardé et il faut une autorisation spéciale pour y accéder (au petit matin l’accès est toléré pour les gens du refuge seulement). Un petit détour pour admirer la vue sur le Pico Viejo, le dernier à être entré en éruption en 1798 et nous redescendons à notre voiture.
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Le Pico Viejo et ses « narines », la dernière coulée de lave est bien visible à droite
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Quelque végétation pousse sur les pentes au vent des montagnes qui accrochent les nuages.
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De là nous prenons la route pour la pointe sud-ouest de l’île à la découverte du massif du Teno, très différent du Teide. Vues panoramiques sur de profonds canyons et découverte de petits villages typiques.
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Nous poursuivons jusqu’à Garachico. La petite ville en bord de mer est très agréable, calme et baignée de soleil. Les roches forment ici des piscines naturelles, qui tiennent plus de la piscine à vagues que de la baignoire, comme la bonne houle d’ouest entre brutalement dans la faille. Bien sûr Laure trouvera ça génial !
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Piscine à vagues naturelle, la houle qui entre dans la faille rocheuse est impressionnante
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Eglise à la Orotava
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Nous continuons jusqu’à la Orotava, une ville historique superbe, avec de vieux bâtiments. La ville est calme, tellement calme que nous ne trouvons aucun restaurant ouvert un dimanche soir !! On se rabat sur la ville touristique en contre-bas, Puerto de la Cruz. Mauvaise idée : la ville est bondée de touristes allemands que les rabatteurs à pigeons se disputent sur le palier des restaurants. Nous nous réfugions à l’intérieur d’un restaurant « typique » qui nous déçoit. Serions-nous devenues sauvages à force de ne voir personne ? En tout cas l’île est assez grande pour que les adeptes du tourisme de masse et les amoureux de la nature ne se rencontrent pas trop et c’est tant mieux.
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Le lendemain nous irons nous perdre dans le massif de l’Anaga juste au nord de Santa Cruz. Encore une fois le paysage diffère de tout ce que l’on a vu auparavant sur l’île, on se croirait presque à Madère en un peu plus aride et escarpé ! Il y a beaucoup de cactus diverses, et on retrouve les lauriers et buissons très verts de la forêt madérienne. Nous partons randonner au bout de la pointe Nord-Est de l’île. Après une descente le long d’un « barranco », ou canyon, nous arrivons dans un hameau de 2 maisons autour d’une magnifique petite plage. Il faut extrêmement chaud mais nous n’avons rien pris pour nous baigner... Boaf le site est désert il n’y a que deux pas entre les buissons et la mer, plouf nous voilà d’un coup dans l’eau rafraichissante ! Le retour salue le phare de la pointe puis retourne vers le village de départ via un pic habité de chèvres :o)
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Notre plage déserte...
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Dernière mission tant que nous sommes motorisées, faire un plein de courses ! L’hypermarché « Alcampo » (la version espagnole d’Auchan, littéralement « au champ » !) est absolument gigantesque et nous passons plus de 2 heures à faire le plein... Nous passons aussi au Décathlon, le dernier avant Lorient certainement !
Au final nous avons vraiment apprécié l’île pour ses paysages si variés. Par contre nous sommes restées un peu sur notre faim côté gastronomie justement et contact avec la population. L’île est tout de même profondément touristique.
Le cadeau bonus de Laure : première séance de kite-surf :
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Equipement complet, remarquez le casque très classe, façon « communication extra-galactique »
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Tout le monde le dit : les Canaries sont le paradis du wind-, kite- et tout-ce-qui-glisse-sur-l’eau-surf. Depuis le temps que ça me démange d’essayer et que je rêve devant les grands cerfs-volants qui font planer au-dessus des vagues... hop, aujourd’hui je me lance, pour un premier cours sur la plage de El Medano. Julien (qui a son matériel de kite à bord) m’accompagne. Deux fois 90 minutes, avec moins d’une demi-heure de pause (juste le temps d’engloutir un sandwich) : pas le temps de réaliser ce qui m’arrive, je me retrouve avec un casque de martien sur la tête, une voile dans les mains, avec la voix de mon prof qui me parle à travers l’antenne « Asi es, muy bien, dale mas altura... » (oui bon ils n’avaient plus que des profs hispanophones dispo... pas grave de toute façon c’est lui qui parle, et quand le cerf-volant tombe par terre ben c’est que j’ai mal fait...). Pas encore eu le droit de mettre la planche aux pieds pour cette première fois, mais déjà pris pas mal d’eau dans la figure et assez de sensations de puissance et de vitesse pour me donner envie de recommencer !! Prochaine leçon au Cap-Vert !
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13-14 octobre : Santa-Cruz – San Sebastian de la Gomera (68 miles)
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Dès nos travaux finis et un café d’au revoir offert par Ster Vraz, nous partons enfin de Santa-Cruz vers de nouveaux horizons ! En l’occurrence l’île de la Gomera à l’ouest de Tenerife.
Ça commence bien, en voulant dérouler le génois à la sortie du port on remarque que le winch tribord est complètement coincé... Mais nous le réparons bien vite et partons enfin à 19h sous voile d’avant seule dans un petit vent de 15 noeuds portant.
Nous avons choisi l’option « par le sud » et notre guide indique un cône d’effet Venturi le long de la côte est, où le vent peut accélérer brutalement de 15 noeuds. Prudemment nous restons sous voile d’avant seule et l’enroulons au fur et à mesure que le vent monte. L’accélération est réelle mais très progressive et nous sommes plein vent arrière, ça se passe donc très bien. La mer par contre est forte, bien éclairée par la pleine lune, nous sommes rattrapés par une houle courte, haute et souvent déferlante. Saltimbanque nous impressionne car aucune vague ne rentrera dans le cockpit alors que plusieurs éclatent pile sur le tableau arrière. Une fois à la pointe sud nous empannons et le vent passe de 25 bons noeuds à ... 5 noeuds en à peu près 3 minutes !
Au sud-ouest de Tenerife, nous sommes protégés de l’alizé de nord-est si bien que nous avançons au moteur pendant plus de 4h. Celui-ci perd régulièrement de la puissance, nous avons sans doute des bactéries dans le gasoil... Nous avons les additifs nécessaires à bord mais leur effet n’est pas immédiat. Alors on se traine à 3,5 noeuds et des fois Nestor ralentit sous les 3 noeuds... pauvre Nestor...
(PS : note personnelle à l’intention des collègues de BP : le diesel incriminé proviendrait de la station BP de Lisbonne... franchement, les biocarburants, quelle cochonnerie ;-) bon d’accord, les conditions de stockage à bord en jerrycans plastique soumis à la condensation et à la houle ne sont pas entièrement conformes aux règles de la HSSE... mais une bonne dose d’anti-bactérien s’impose, curatif ET préventif si si si !)
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La bonne nouvelle c’est que grâce à cette vitesse réduite, le jour se lève quand nous sommes encore à 8 miles de la Gomera. Nous savons qu’il y a là aussi un effet Venturi réputé assez violent. A l’horizon la mer est plus foncée avec des moutons. Vite nous prenons 2 ris et enroulons la moitié du génois. On éteint le moteur qui ne sera plus utile dans 5 minutes. Pfiouuuu nous entrons dans le cône d’accélération et le vent passe de 5 noeuds à ... 30 noeuds avec rafales à 35 ! La très mauvaise nouvelle c’est qu’il est nord-ouest, nous sommes donc au près, tellement près même que nous n’arrivons pas à faire route directe sur le port... On affale vite la grand-voile complètement car on ne tient plus le bateau: il se débrouille très bien au près sous génois enroulé seul malgré les conditions. C’est la première fois que nous avons autant de vent avec Saltimbanque et son comportement nous fait réaliser à quel point nous avons un bon bateau ! Une bonne expérience donc :o)
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Les cônes, ça détend pas toujours... Voici les zones de vent croisées sur notre route.
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Quelques heures humides et gîtées plus tard nous approchons du port de San Sebastian. Le vent ne mollit toujours pas mais Nestor se surpasse en réussissant à étaler dans le chenal, brave Nestor. Il nous refait par contre le même coup qu’à Brighton : l’alarme se met à sonner alors que tous les niveaux sont bons. Le haut-parleur a encore dû court-circuiter dans une vague...
Finalement cette (longue) nuit de nav’ se termine dans le très sympathique petit port de San Sebastian. Nous sommes dirigés vers un ponton spécial pour petits bateaux mignons où Saltimbanque est aux anges, et notre portefeuille aussi car nous ne payons que 11 euros la nuit. Le vent forcira encore plus dans l’après-midi - mais cela ne nous empêchera pas du tout de faire la sieste !
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