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Sørlandet
 
-- 12 au 18 mai 2024 --
 
Après une navigation le long de la « Riviera » norvégienne Sørlandet, Saltimbanque passe la pointe sud du pays, quitte le Skagerrak pour la Mer du Nord, et rejoint la fameuse côte ouest.
Plus de photos noyées de soleil dans notre page Photos



235 milles navigués
250 milles parcourus depuis le départ
Nos escales, cliquez sur les noms pour plus de détails :
Vestre Bolæren (ponton)Ildverket (mouillage arrière) Stråholmen (mouillage)Homborsund (ponton)Kristiansand (port) - Egersund (port)
 
13 mai : Dragsund – Ildverket (42M)
À peine parties et nous avons déjà les yeux rivés sur la première difficulté de ce voyage : passer la pointe sud de la Norvège et ses caps qui accélèrent vents et courants (Lindesnes, Lista). Il faut dire que jusque-là nous serons en terrain connu, et nous aimerions expédier au plus vite ces premiers 150 milles. Mais c’est sans compter sur « l’obstacle zéro » sur notre route : une absence totale de vent dans un rayon de 80 milles autour d’Oslo, et ce aussi longtemps que ne voient les prévisions ! Notre moteur « Junior » va pouvoir briller dès les premières heures…
Nous partons tôt donc car Junior est jeune et en forme mais pas très rapide pour autant, et nous attaquons la descente du loooong fjord d’Oslo. Une nouvelle péripétie météo nous cueille en sortie du Drøbaksund : la brume… Déjà médiocre au réveil, la visibilité passe sous les 50 mètres : pratique lorsqu’il s’agit de traverser un important couloir de ferrys faisant le va-et-vient en continu entre Moss et Horten ! Qu’importe, avec l’électronique moderne nous recevons les positions AIS des ferrys en direct sur notre smart phone et nous passons le rail sans encombre - en se servant plus du sens de l’ouïe que de la vue ! Evidemment la brume se dissipe quelques minutes plus tard, nous offrant une belle après-midi ensoleillée… et la promesse de brise thermique en fin de journée !!

Et encore là on voyait encore quelque chose...


Petite pause aux îles Bolærne
Le pauvre Junior pout-poute sans relâche depuis plus de 8 heures, nous lui offrons une petite pause-sieste sur la charmante île de Vestre-Bolæren. Puis dès que le vent fait mine de se lever, nous repartons – à la voile enfin - entre les beaux cailloux roses du Vestfold.
Après moult hésitations quant à quelle île s’approprier, ou sur quel beau bout de granit aller coller Saltimbanque pour la nuit, nous jetons notre dévolu sur Ildverket. Ancre à l’arrière et nez sur un petit ponton de bois au pied d’une falaise, personne ne dérangera notre coucher de soleil, à l’exception de quelques moutons !

Seuls à Ildverket
14 mai : Ildverket – Stråholmen (31 M)


C'est calme... on a le temps de bien voir le phare!
Youpi, ce matin il n’y a pas de brume ! Certes, il n’y a pas de vent non plus, mais nous étions prêtes psychologiquement. Au programme de la journée, continuer – au moteur – notre quête à la recherche de la brise perdue...

Nous souhaitons limiter la durée de ce calvaire sonore à une huitaine d’heures, et cherchons donc une destination à une trentaine de milles : cap sur Jomfruland, ou plutôt sa petite sœur Stråholmen.

La navigation est bruyante mais très agréable sous un chaud soleil. Nous voyons de nombreux phoques et marsouins sur cette mer d’huile, mais la pêche ne donne rien. Nous voyons les sommets enneigés des montagnes du Telemark également, en short et en T-shirt depuis le cockpit !
8 heures tapantes plus tard, l’ancre tombe dans 4 mètres d’une eau plate comme un miroir. Pas d’autres voiliers, 2 kayakeurs et leur tente sur la jolie petite ile, d’innombrables oiseaux qui cui-cuitent, c’est bucolique à souhait !

Ce serait en théorie l’heure de la douche de Saltimbanque : baignade, lavage au savon spécial eau de mer, puis rinçage à l’eau douce au pulvérisateur. Avec ce soleil et ces 22-23 degrés ce serait tentant, mais nous sommes encore très tôt en saison et l’eau de mer est à peine à 14-15… Ce sera donc douche façon japonaise, avec un seau et un petit bol d’eau. L’avantage par contre c’est que notre équipet frigo dans les fonds fonctionne à merveille :o)

On profite même d’avoir le temps pour préparer un bon dîner à base de tarte aux poireaux. C’est sympa la vie de saltimbanques !


Le miroir de Stråholmen
15 mai : Stråholmen – Homborsund (56 M)


Le spi est définitivement la toile du temps ce matin!
Pas plus de rides sur l’eau au matin que la veille au soir mais nous avons espoir de rattraper le vent aujourd’hui. Et puis Junior commence à râler, ce matin il est tout chafouin et refuse de se caler à son rythme de croisière si on ne l’y amène pas tout doucement gentiment. C’est qu’il devient exigeant !

Une fois notre moteur contenté, nous continuons obstinément vers le sud. 3 heures plus tard, c’est indéniable, il y a un souffle d’air… Et l’arme absolue pour le capturer est notre grand spi symétrique. La bulle bleue et jaune se gonfle, le bateau accélère, on éteint Junior, le silence revient… On est à la voile !
Finalement nous garderons le spi jusqu’en fin d’après-midi, lorsqu’au large d’Arendal le vent ainsi qu’une houle d’Est raide très pénible se sont suffisamment levés pour nous faire préférer la navigation derrière la barrière protectrice du skjærgård. Il s’ensuivent quelques heures de navigation voiles en ciseaux dans le labyrinthe minéral, toujours sous le soleil, avant de rejoindre le ponton visiteur d’Homborsund.

Approche du phare de Homborsund par le skjærgård


On doit être hors-saison...
Nous avons l’embarras du choix pour accoster, nous sommes le seul bateau. Vive la navigation hors-saison ! Nous passons une très bonne nuit sur ce ponton gratuit et facile d’accès, ravies d’avoir enfin bien avancé sur notre route.
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16 mai : Homborsund – Kristiansand (22M)
Maintenant que nous avons retrouvé le vent, il s’agirait de ne pas trop en avoir… Orienté Est-Nord-Est (donc très favorable pour nous), il forcit pour l’heure au-delà du raisonnable à la pointe sud de la Norvège et nous ne pouvons que viser la ville de Kristiansand pour y attendre une fenêtre météo exploitable.
En route donc, sous génois seul ce matin, d’abord entre quelques rochers, puis en mer ouverte. Diantre, la houle a bien forcit depuis hier ! Pas si haute que cela (0,5 à 1m), elle est très courte (4 à 5 secondes de période), donc très raide et très de travers aussi, ce qui rend la navigation inconfortable.

Inconfortable et impressionnante aussi comme nous avons pris l’option « au plus court au ras des cailloux » ! Mais le passage est scrupuleusement balisé, nous le connaissons bien et tout se déroule sans encombre. Le vent commence vraiment à se renforcer par contre lorsqu’on amorce le virage vers l’ouest le long de la côte, et nous surfons la houle à plus de 7 nœuds avec seulement la moitié du génois…


Génois seul, la toile parfaite pour la navigation au portant dans le skjærgård
Le port de Kristiansand n’est pas exactement abrité d’Est (voire pas du tout) et nous commençons à appréhender la manœuvre d’accostage… On s’approche prudemment, bien avant le quai nous vérifions que le moteur est assez puissant pour étaler le vent : oui, nous étalons, première excellente nouvelle ! Seconde excellente nouvelle, nous découvrons le nouveau port de plaisance équipé de multiples catways auxquels il est très facile de s’amarrer. Nous n’avions pas encore visité Kristiansand depuis la reconstruction de la marina, détruite en 2021 par… une tempête d’Est ! La suite de la manœuvre n’est pas une formalité pour autant mais nous sommes finalement bien amarrées, juste à temps comme le vent redouble d’intensité…

Il y a bien du monde et de l’agitation à Kristiansand, pour nous qui n’avons vu personne depuis Dragsund ! On se concentre sur nos besoins primaires : quelques courses de frais d’appoint, une douche, et un peu d’analyse météo. Pas de fenêtre avant le lendemain soir, la seule chose à faire est donc d’aller dormir.
17-18 mai : Kristiansand – Egersund (84M)
17 mai, jour de fête nationale ! Les rues se remplissent de personnes en costume traditionnel (le Bunad) et de cortèges d’enfants (oui, on est loin des défilés militaires de notre 14 juillet ici…). Mais le cortège le plus impressionnant reste sans conteste la queue continue et sans interruption, devant tous les marchands de glaces de la ville! Il fait toujours très chaud pour la saison, plusieurs records sont même battus dans le pays.

Bunads et drapeaux, bref, c'est le 17 mai en Norvège!
Laure profite du temps libre pour aller courir dans les environs pendant que Camille vérifie fébrilement la météo toutes les 5 minutes. C’est que ça souffle toujours beaucoup d’Est, plus de 30 nœuds en rafales indiquent les relevés sur la côte… Les prévisions sont toutefois unanimes : le vent devrait baisser brutalement en début de soirée pour s’établir Est 3-4 Beaufort toute la nuit puis mollir très fort le lendemain matin avant de tourner à l’ouest l’après-midi. En partant juste quand le vent d’Est descend d’un ton nous devrions pouvoir optimiser cette belle fenêtre de vent portant. Nous nous préparons donc pour du vent encore bien établi les premières heures, et surtout pour une nuit dans la houle inconfortable…


Un petit air d'alizés?...
C’est parti, on sort de la place sans encombre malgré le vent encore rafaleux, et cap au sud sous génois seul. Dès quitté l’abri des îles de l’entrée de la baie de Kristiansand, la houle est bien là, qui secoue la voile et les estomacs. (Laure a d’ailleurs mis son patch anti mal de mer en prévision) Le vent par contre n’est déjà plus si fort. On regarde un peu dépitées notre génois se faire malmener par la mer… puis on se rappelle qu’à une époque maintenant lointaine, sur la houle de l’Atlantique, nous avions trouvé une solution à ce genre de situations : le tangon ! Le temps de se rappeler le sens de la manip’, et nous voilà avec un génois qui ne bat plus, Bob le régulateur d’allures qui peut se mettre à barrer, le soleil qui se couche doucement, bref, on n’est pas mal.
La côte norvégienne défile, nous avons à présent atteint les grands fonds (plus de 300m) et la houle commence à s’allonger et se ranger. Le courant océanique portant se renforce pour atteindre 1 nœud et améliore sensiblement notre moyenne. Finalement la navigation ne va peut-être pas être si désagréable ?

Ca y est, le phare de Oddknuppen est derrière nous, c’est le point le plus Sud de la Norvège. Nous pouvons détangonner le génois et lofer pour suivre la cote qui repart vers le Nord. Le bateau se cale sur une allure de vent de travers, la houle s’évapore, sans doute cassée par la terre maintenant à notre vent, et nous glissons en silence sous les étoiles. Le passage du phare de Lindesnes, tant fantasmé pendant les mois de préparation cet hiver, s’effectue dans ces conditions magiques, presque surréelles…


Le soleil se couche derrière le tout sud de la Norvège


La physionomie de la côte change radicalement après Lista
La route continue, à présent en Mer du Nord, nous avons quitté notre bon vieux Skagerrak. Nous faisons cap vers Lista, la pointe suivante. Le vent commence à s’essouffler et le temps s’étire jusqu’au passage du phare.

Derrière Lista, le paysage change. Les cailloux bas des skjærgårds ont laissé la place à une haute côte rocheuse tranchée par des petits fjords. L’un d’entre eux nous amène un bon vent de Nord-Est inespéré pendant une grosse heure de plus. Et ce n’est finalement que vers 8 heures du matin que la pétole prévue s’établit, nous forçant à finir notre route au moteur.
Nous approchons de l’île d’Eigerøy, derrière laquelle se cache le port d’Egersund, notre destination. Pour l’atteindre il nous faut parcourir quelques milles dans un chenal étroit entre l’île et la côte. A bâbord un site de construction pour l’industrie pétrolière, à tribord un énorme navire de pêche, au milieu un pécheur sur sa barcasse qui semble remonter des cabillauds à tour de bras, à bâbord des troncs d’arbres prêts à l’exportation, à tribord d’autres navires de pêche, pas de doute, nous sommes arrivées en Norvège de l’ouest !

Arrivée au port d'Egersund!
Le port de plaisance, renommé et prisé des bateaux de voyage, consiste en un ponton. On peut payer la place spontanément, ou à la personne du yacht club local qui passe le soir. Sinon tout est gratuit. On en profite pour faire une lessive qui sèchera en quelques heures avec ce soleil indécent.

L’ambiance est définitivement plus simple et authentique que sur la « Riviera » de Sørlandet. Par exemple la procédure à suivre pour prendre une douche n’est pas tout à fait la même.

A Kristiansand il fallait :
- Payer la place de port depuis l’automate à écran tactile et y entrer son numéro de téléphone
- Recevoir le reçu par texto pour avoir le code de la porte des sanitaires
- Télécharger une application sur son téléphone
- Payer la douche à travers l’application
- Prendre son téléphone avec soi dans la douche
- Démarrer la douche à travers l’application, qui l’arrêtera au bout de 7 minutes scrupuleusement décomptées

A Egersund il faut :
- Entrer dans la douche
- Appuyer sur le bouton pour démarrer la douche


A gauche la procedure pour demarrer la douche à Kristiansand.
La même procédure à Egersund à droite!
Cela nous semble l’endroit parfait pour recharger nos batteries avant de partir à la découverte du prochain monde dans les prochains jours : Vestlandet !
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Vos messages:

Kariine - 01/06/2024 11:55:53
Un joli début de voyage qui m'a fait naviguer un petit bout de chemin avec vous.

Kirstie & Neil L’Escale - 21/05/2024 14:11:10
What a beautiful beginning to this season’s adventures! It feels like a great balance of some weather and navigational challenges, just enough to get you back “into the swing of things”, with the reassurance of familiar surroundings and the bonus of glorious sunshine. Long may the joy continue ;-)

la mamou - 21/05/2024 02:38:10
Que de belles photos !un joli début de voyage ;-)







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