<-- Avant: Guadeloupe à Antigua via Marie-Galante La suite: Saint Kitts et Nevis -->
Antigua et Barbuda
 
-- 29 mars au 4 avril 2012--
 
Nous passons d’un extrême à l’autre dans ce pays : des méga-yachts « so British » d’Antigua à la plage déserte de Barbuda, le tout sur une eau parfaitement turquoise ourlée de sable blanc et rose...

Plus de photos dans notre page "Photos".

64 milles navigués
8265 milles parcourus depuis le départ
Nos escales :Antigua: English Harbour, Freeman Bay (mouillage), Saint-John (mouillage) ; Dickenson Bay(mouillage), Barbuda: Low Bay (mouillage)
 
29-30 mars : English Harbour
Sitôt la pioche posée au ras de la plage dans quelques rafales de direction variable, nous prenons la mesure de ce qui nous attend. Dans Freemans Bay nous sommes parmi nos pairs, les bateaux de voyage au mouillage. Vers English Harbour, et bien on ne voit pas grand-chose car un énorme yacht à moteur bouche la vue vers le chenal. Au-dessus de lui émergent les mâts des gigantesques voiliers parqués à Falmouth Harbour, la baie d’à côté derrière la colline !

English Harbour, un petit coin d’Angleterre
Antigua possède cette particularité parmi les Antilles d’avoir toujours été anglaise depuis sa première colonisation et nous sommes curieuses de découvrir cet héritage britannique pur et non teinté de douteux mélanges avec des français, hollandais ou danois... On s’approche en « saltimbanquette » (=annexe) et découvrons avec peine le ponton à annexes, derrière l’énorme yacht à moteur, le « Leander », avec digicode à l’entrée et hélideck sur le toit s’il vous plait ! Une fois à terre nous nous retrouvons dans le « Nelson Dockyard », l’ancienne base de la Royal Navy sur l’île, repaire de l’amiral Nelson pendant ses années antillaises, so British et parfaitement rénovée.
Les baraques de pierre blanches et noires et les cabines téléphoniques rouges fleurent bon la Cornouaille, le soleil et les palmiers en plus. Autour des anciens entrepôts, cabestans et canons érigés en bollards un petit quai où s’alignent de TRES beaux bateaux. Vieux gréements et yachts de luxe se préparent ici pour les semaines de régate d’Antigua prévues pour fin avril. Sur celui-ci on est en train de vernir les mâts, sur celui-là de briquer le pont, et là le petit 57 pieds bleu marine, mais oui c’est le bateau de Yaya rencontré à Cayenne et au Suriname ! Il parait ridicule ici alors qu’il prenait toute la place dans le fleuve Mahury !
Exemple d’un bateau standard ici

Les piliers de l’ancienne cale à sec
On continue notre visite de ce petit bout d’Angleterre, très dépaysant aux CaraÏbes. Les anciens entrepôts sont transformés en voilerie, accastilleur, boulangerie, et un petit musée que nous visitons. On y trouve aussi le bureau des douanes où l’on peut faire ses formalités tous les jours y compris le dimanche jusqu’à 17h45. Par contre mauvaise surprise quand on nous annonce que le mouillage sur ancre est payant, et qu’étant dans un port-musée il faut en payer l’entrée (mais une seule fois même si on reste plusieurs jours). On se console avec une bière fraiche, bien contentes de retrouver notre rythme de voyage après notre chantier éprouvant !
C’est vrai qu’on a beaucoup couru ces derniers temps entre les visites, les travaux, les navs de nuit, stop ! On a besoin d’une journée tranquille et pour la première fois depuis longtemps on ne met pas de réveil le lendemain matin (vous ne vous rendez pas compte, c’est épuisant les vacances !) Ensuite direction Falmouth Harbour et ses méga-yachts. Quelques minutes à pied plus tard nous trouvons les mêmes énormes voiliers qu’à English Harbour, mais en beaucoup plus nombreux ! On rentre sur les pontons le nez en l’air en sifflotant (ils sont gardés par des agents de sécurité bien sûr...qui ont dû nous prendre pour les petites amies de l’équipage...) et admirons ces monstres. On s’extasie sur Tuiga, un plan Fife du début du 20ème siècle très connu des amateurs de belle plaisance, il est magnifique... Egalement un énorme voilier hollandais immatriculé à Willemstad dans le Haringvliet, aucune chance qu’il arrive à rentrer un jour dans ce petit port étriqué !!

Tuiga

Le port de Falmouth, en toute simplicité
Au passage on trouve la carte des Bermudes que nous cherchions depuis longtemps. C’est que doucement la transat retour approche... on ne sait pas encore si nous nous arrêterons dans le fameux triangle des Bermudes, mais au cas où nous sommes prêtes !

De retour à English Harbour, nous partons en ballade vers le sud de la pointe. On y trouve un fort bien évidemment, mais également de nombreuses chèvres et des cactus « turcs », en raison de leur forme qui évoquait à l’époque le chapeau traditionnel des ottomans. Les points de vue sont superbes, mais il fait une chaleur pénible dans une végétation à la limite de l’aridité. Quel contraste avec la forêt de Guadeloupe !

Vue sur English Harbour
31 mars : English Harbour – Saint-John (22M)
Les grands yachts c’est bien joli, mais pas très authentique, et puis on a besoin de fruits et légumes. En route donc pour la capitale Saint-John ! La navigation est superbe, dans un vent parfait Saltimbanque se faufile entre les patates de corail qui débordent la côte d’Antigua. On retrouve nos réflexes de pilotage dans les cailloux de Bretagne Nord et passons d’un alignement à l’autre dans quelques mètres d’eau bleu Grenadines. En approche des Five Islands, la baie de Morris parait idyllique, dommage que nous n’ayons pas plus de temps... On remonte le chenal de Saint-John jusqu’au quai des ferrys. Pas de paquebot aujourd’hui, nous trouvons donc une place au mouillage entre le quai et un vieux bateau, le Coral Ark, que l’on prend d’abord pour une épave. Mais non c’est un bateau-soirée qui se déplace tous les samedis soirs au moins dans un mouillage désert pour faire la fête à plein volume dans déranger personne.
Barrer est un plaisir

Le très officiel monument national
Ambiance mixte à Saint-John : à droite la musique R’n B venant du marché, le quai des pécheurs, les arbres de mangrove couverts d’échassiers blancs ; et à gauche la zone « duty free » des ferrys, boutiques de luxe et restaurants branchés, complètement déserts en l’absence de paquebot aujourd’hui. En ville, on est en plein dans l’ambiance caribéenne d’un samedi ordinaire : un DJ installé sur la place du marché envoie de la musique très forte dans de grosses enceintes tandis qu’autour on se bouscule pour acheter des fruits dans les différents petits étalages ou camions venus pour l’occasion. Ca mange des « lunch box » à base de poulet ou de poisson, ça discute, ça fume de drôles de cigarettes coniques (moins qu’ailleurs toutefois), c’est déjà saoul à 3 heures de l’après-midi, bref la routine habituelle. Sitôt quitté l’enclave d’English Harbour, Antigua reste donc une île normale !
1er avril : Saint-John – Dickenson Bay (6M)
Nous quittons la mangrove urbaine de St-John (et ses énormes moustiques :oS) pour la baie ultra-touristique de Dickenson Bay quelques milles au nord. Pas que nous soyons soudainement attirées par les complexes luxueux avec plages privées et location de catamarans de sport rassurez-vous, mais on a repéré une plage où Laure va peut-être pouvoir essayer son nouveau kite-surf. Alors c’est parti, on charge tout le matos dans l’annexe et on débarque sur l’extrémité la moins encombrée de la plage. D’abord, gonfler (tiens il n’y a pas de valve anti-retour sur cette aile...) puis gréer (euh, elle sert à quoi cette 5è ligne rouge là, je n’ai que 4 points d’attache sur la voile...) avant de pouvoir décoller. Il n’y a pas assez de vent pour aller à l’eau a priori, juste de quoi tenir la toile en l’air le temps de quelques réglages de tension. Bon, ce sera pour une prochaine fois, au moins maintenant on sait comment ça marche.
Euh il est où le mode d’emploi ?
Le soir venu, on débarque à la recherche d’internet dans un bar-disco-pieds-dans-l’eau, avant de retourner à bord enfiler nos boules quiès pour dormir...
 
 
Haut de page
 
 
2 avril : Dickenson Bay – Barbuda Low Bay (31M)
Antigua est décidément une très belle île offrant moult mouillages prometteurs. Mais les conditions sont parfaites pour aller visiter sa petite sœur Barbuda, très attirante elle aussi ! Départ matinal, sortie de la baie, un dernier alignement pour passer au milieu de la barrière de corail qui borde l’île au nord (c’est quand même plus rigolo que d’en faire le tour !), et nous voilà au travers sur une mer plate par un petit 3b ma foi fort sympathique. D’autant plus agréable qu’avec notre coque toute propre nous glissons à plus de 5 nœuds par 8 à 10 nœuds de vent - c’est génial.

Confortablement installées dans le cockpit, Laure lit les guides touristiques et Camille barre quand « baleine, baleine ! » Un évent devant nous, puis un deuxième, et deux dos avec aileron court sortent de l’eau. Au dernier passage on voit nettement la queue. Ce sont 2 baleines à bosse que nous avons vu à 100m du bateau dans 28 mètres d’eau. Les baleines à bosse viennent se reproduire en ce moment dans le nord des Antilles avant de retourner dans leur froid boréal pour l’été. Leur taille est impressionnante...

Bon c’est qu’il y a de la vie dans ces eaux ! Pas découragées, nous trainons toujours nos poulpis dans l’espoir de pêcher quelque chose pour le déjeuner, même si ça ne mord pas beaucoup depuis 2 mois aux Antilles. Mais d’un coup tac, une grosse bête vient mordre poulpi-rouge (le fait-maison de la Gomera), et repart avec :o( Bon, pleines d’espoir on laisse traîner poulpi-barbie (le p’tit jaune rallongé avec une jupe rose trouvée à Tobago). Bingo quelques heures après on remonte un magnifique thazard ! Mais une fois dans le seau on déchante vite : des gros vers commencent à lui sortir des ouïes, de la bouche, c’est immonde on rejette le tout à l’eau absolument dégoutées. On mangera nos tranches de jambon Leader Price avec délice pour le déjeuner !

Arrivée sur Barbuda
Après toutes ces péripéties, on approche de l’île de Barbuda, plus que 10M. Mais on ne la voit toujours pas ! A la différence de la plupart des îles Antillaises hautes et volcaniques, Barbuda est une île corallienne dont l’altitude ne dépasse pas 60m. A 9M de l’île celle-ci apparait brutalement et couvre tout l’horizon ! L’approche est réputée difficile car les abords sont pavés de patates de corail et il est très difficile d’estimer les distances avec cette absence de relief.
Mais le GPS est d’une aide précieuse dans ce cas et nous atterrons par le sud-ouest de l’île. Une fois paré le banc des « nine feet » à l’ouest de la pointe sud, on s’engage vers la plage, visant le sud du rocher « Tuson Rock ». Toujours à la voile, mais avec le génois un peu enroulé car foncer à plus de 6 nœuds dans des fonds de 4m c’est moyen ! Par 3-4m de fond le long de la plage on trouve de nombreux bateaux déjà au mouillage. On longe le cordon de sable pour aller mouiller bien au nord. Doucement au moteur, avec une vigie debout sur le balcon avant pour guetter une éventuelle patate de corail. En fait le passage est très large et longer la plage sur la ligne de sonde des 3m50 ne pose aucun problème.

Au mouillage pas loin de l’hôtel

A l’heure de la douche, séquence rinçage
On dépasse l’hôtel et sa touffe de cocotiers et on pose l’ancre dans 3m d’eau turquoise mais trouble à cause du vent de sud qui souffle plus fort que prévu ici. Dommage pour le snorkeling.... Mais tant mieux pour le kite ! Un bon vent travers à une plage de sable blanc de 15km de long, on a à peine éteint Nestor que Laure est dans l’annexe avec son matos et un air de dire « on y va dis, on y va ? ». Les gestes sont déjà connus et la préparation du matériel est plus rapide. Pas assez cependant, le vent a le temps de retomber en dessous des 15nds nécessaires à faire décoller une débutante de l’eau... Ils sont passés où les alizés ? Depuis début mars, le vent omniprésent pendant nos premiers mois aux Antilles semble s’être essoufflé, signe du printemps ? Par contre les couchers de soleil sont toujours aussi éblouissants...

 
3-4 avril : Barbuda Low Bay (5M)
Le lendemain on part à la conquête de la plage. 4 heures à marcher sur une bande de sable blanc rosé bordé d’eau bleue, en ramassant des coquillages, et sans rencontrer personne. Les images valent mieux que les mots.
Le problème aux Antilles c’est la foule...
La plage façon « glace au schtroumpf saupoudré de biscuit de Reims »

On fait la provision de « petits cochons / porcelaines», ces porte-bonheur qui nous garantissent des journées sans coup de vent.

Seriez-vous un bon équipier pour Saltimbanque ? Trouvez les petits cochons !
Les récifs coralliens se trouvent trop loin du rivage pour qu’on y aille aisément chercher notre dîner. Heureusement, les herbiers plus proches recèlent également quelques bestioles sympathiques ! Au dîner, ce sera « lambi » pour tout le monde (ces gros coquillages roses où on « entend la mer » et qui sont délicieux à la poêle).

Barbuda a décidément une géographie étrange : l’immense plage sur la côte ouest n’est en fait qu’un mince cordon de sable, qui sépare la mer d’un lagon intérieur où, dit-on, se reproduisent les langoustes et bordé d’une mangrove abritant la plus grande colonie de frégates des Antilles (de loin plus nombreuses que les humains sur cette île d’ailleurs). Notre problème est que Codrington (du nom des premiers propriétaires de l’île qui la louaient pour l’exploiter en tant que potager d’Antigua), la capitale et seule ville se trouve de l’autre côté du lagon. Et qu’on doit y faire nos formalités de sortie. Le soir venu on déplace donc Saltimbanque au sud de la baie, dans l’espoir d’y trouver un chemin qui nous mènerait le lendemain vers la ville. En vain : il y a la mer, le sable, et le lagon – et de chemin, point.

Le lagon, le sable, la mer...
Bon, plan B : si on ne peut contourner le lagon il va falloir le traverser. En annexe. 3 milles aller-retour. Notre petit moteur hors-bord 2 ch n’a jamais fait ça, et on se re-déplace vers l’endroit où le lagon est le plus étroit. Heureusement le vent est faible et l’eau lisse, en 25min nous voici de l’autre côté. On accoste au quai des pécheurs. Au pied de la cale un casier déborde d’énormes langoustes. C’est tout un complexe de bâtiments flambant neufs qui servent à une poignée de pécheurs. Offerts par le Japon, dit un panneau (et sans rapport avec l’abondance de baleines dans ces eaux on espère...).
Le reste de la ville s’étend assez loin dans un paysage plat. Les chevaux, ânes, chiens courent les routes ; des gamins en uniformes impeccables gambadent autour des bâtiments bleus et roses de l’école. Les maisons se succèdent, certaines abandonnées après un cyclone sans doute. Le but du jeu consiste à trouver les douanes et l’immigration pour faire notre sortie – et des cartes postales en bonus. Le bureau des pêches nous montre l’office de tourisme, qui nous explique comment trouver Miss Jones des autorités portuaires, qui en fait siège en face du bâtiment administratif, derrière un guichet de la Poste. Elle prend le téléphone et appelle un ami – le douanier donc – puis nous indique comment le retrouver : tout droit, à droite à la Lotterie, tout droit, à droite à l’église Pentecôtiste, puis à gauche. Facile hein ? Eh bien il y avait un piège : une église Anglicane se trouve sur ce chemin, qui nous aurait incitées à tourner à droite trop tôt si des voisines bavardant au balcon ne nous avaient pas interpelées.
Une des nombreuses églises de Codrington
Le bureau des douanes a tout d’un vrai bureau de douanes : un panneau (peint à la main sur une planche de bois), des archives (entassées dans un coin dans des cartons d’emballage), et des moustiques (dans tous les bureaux de toutes les îles on se fait dévorer). Un tampon, puis direction l’immigration (heureusement on est passées devant tout à l’heure). Deux tampons. Retour au bateau. L’après-midi est consacré à de menus travaux et à une dernière baignade devant la plage immense rosissant au soleil couchant, avant de reprendre le large...
 
 
Haut de page
 
 
Afficher / Masquer les commentaires
Vos messages:

Sylvain - 15/04/2012 07:16:43
Raaaah tant de porcelaines ! Et dire qu'on les cherchait pour Maman quand on était petits :)

Kariine - 15/04/2012 01:21:48
Eh, eh, tout ce bleu et rose désert change du gris asphalte et pare-chocs chromés à touche-touche de la "Belt way 8". On se lasserait pas des vacances, hein?

SuDad - 13/04/2012 23:37:28
Quel rythme ! Faut vous suivre ! Mêmes "fatiguées"...
Baisse de vent ? Pas de problème: on s'attendrait à vous voir remplacer Nestor (comme Obélix et Astérix, après une gorgée de potion magique) et transformer Saltimbanque en hors-bord.
Vos récits, c'est bien la réalité ? Oui ? Vite, continuez. On ne s'en lasse pas. Vous non plus, bien sûr.

Nadia - 13/04/2012 11:31:51
les plages sont magnifiques , on "sent "la chaleur rien qu'à regarder les photos ... très bel endroit ... bon les Bermudes moi j'irai pas ... lol ...

Bonne continuation les filles et vive les "ptits cochons"

mum - 11/04/2012 16:39:45
j ai trouvé des porcelaines et méme un petit jaune je crois dans votre photo .Merci elles font plus que réver ces photos !tout semble tellement irréel!

la mamou - 08/04/2012 14:17:16
et quand vous dites que la plage est rose ........ elle est rose de chez rose !!!
impressionnant vos photos !!!

 
 
 
<-- Avant: Guadeloupe à Antigua via Marie-Galante La suite: Saint Kitts et Nevis -->
 
 
 
Haut de page