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Tobago
 
-- 17 au 30 janvier 2012--
 
Notre première île des Caraïbes garde encore une teinte d’Amérique du Sud : végétation exubérante, nombreux oiseaux inconnus, moustiques, grains plus humides les uns que les autres... Mais la mer vert émeraude qui borde les plages de sable orange et les premiers touristes en maillot nous annoncent indubitablement les lagons des Antilles !

Plus de entre mer et forêt dans notre page "Photos"

489M navigués + 28M à Tobago même
7513 milles parcourus depuis le départ
Nos escales : Charlotteville (mouillage), Englishman Bay (mouillage), Plymouth (mouillage express, délogées par des pêcheurs), Mont Irvine (mouillage), Pigeon Point (mouillage de jour), Store Bay (mouillage)
 
17 au 20 janvier 2012 : Domburg - Charlotteville (489 M)
Nous quittons finalement Domburg et le Suriname, direction l’île de Tobago. Presque 500 milles à parcourir, vent de travers voire au près - et oui c’est fini les bords de portant interminables :o( Mais avec le fort courant sud-équatorial pour nous aider nous devrions avancer confortablement.
Avant de profiter de nouveau du grand large, de la mer bleu abysse griffée de moutons blancs, du vent régulier et de la longue houle atlantique, il nous faut sortir du fleuve Suriname (30 milles quand même !). Le courant de descendante nous aide et c’est tant mieux car nous sommes face au vent et Nestor a bien du mal dans ce clapot court et cassant. Après 3 longues heures de poutpoutpout, nous pouvons enfin faire un bord de près à la voile comme le cours de la rivière s’oriente au nord-ouest. Le courant est très fort et nous faisons une pointe à 9 nœuds sur le fond !
Saltimbanque sort du fleuve Suriname
Encore quelques bords de près pour sortir complètement de la rivière, pfiou il était temps la nuit tombe, le courant renverse, nous nous faufilons juste à temps hors du fleuve avant que la marée ne nous ré-aspire. Pendant encore 2 bonnes heures nous resterons dans des sondes inférieures à 10m, en croisant les doigts pour ne pas entrer en collision avec un filet de pêche. On décompresse au milieu de la nuit au près dans pas mal de vent sous un ciel parfaitement étoilé et sans grain !

Aaaah ces ciels d’alizé...
Premier jour plutôt sportif, on ressort le foc, ça bouge, ça tape, ça mouille, ça vasouille même un peu mais ça avance, 145 milles en 24h record battu. La mer est superbe, bleue, brillante, on retrouve dauphins et poissons volants pour notre plus grand plaisir !

Deuxième jour plus calme : le vent tombe en fin de nuit, on renvoie toute la toile et avançons tranquillou au près – bon plein. Le ciel est toujours tout clair chargé de gentils petits cumulus d’alizé qui nous manquaient, un vrai bonheur. Première touche à la ligne, on remonte un thonidé mi-thon mi-maquereau. Bof, on connait, on n’aime pas trop... c’est son jour de chance on le remet à l’eau. A la tombée du plateau continental le courant augmente : 159 milles réalisés en 24h ! Record explosé, ça sera difficile à battre !
Troisième jour le vent remonte en adonnant beaucoup, on alterne foc et génois, 1 à 3 ris. Quelques gros cumulus créent quelques rafales, mais on ne parle toujours pas de grain, le pot-au-noir nous semble loiiiin. Nouvelle prise pour poulpi jaune, une espèce de carangue très foncée. Ah ça on aime, désolées mais on te garde toi ! Au point de 14h, stupeur, nous avons parcouru 165 milles en 24h, le record imbattable est battu ! Nous voyons à présent Tobago qui grossit à vue d’œil. Tiens on y est déjà ? Dire qu’il y a quelques mois, deux nuits d’affilée en mer nous paraissaient un exploit... et voilà qu’on regretterait presque de ne pas avoir un peu plus de journées entre ciel d’alizés et longue houle – même pas eu le temps de finir nos bouquins !
Une navigation ne saurait être parfaite sans son gros poisson !

Passage de Tobago par la face nord
Quelques heures plus tard nous passons la pointe nord de l’île dans une mer assez chaotique levée par les forts courants qui tourbillonnent ici. Et c’est l’arrivée dans la baie de Charlotteville. Quelques bateaux sont déjà mouillés à Pirates Bay au bord de la plage, rien que des petits et mignons : Ratafia que nous retrouvons de Cayenne (8m50), des Norvégiens rencontré à Mindelo (9m50) et les fameux jeunes Norvégiens navigant à 3 ou 4 sur un bateau de 7m50 ! Saltimbanque trouve sa place au mouillage entre ses petits copains, juste avant qu’un grain torrentiel ne s’abatte sur nous... Les nuages sont accrochés par la terre, nous qui étions si heureuses d’avoir échappé aux grains pendant 3 jours en mer, nous passerons les 2 jours suivant à terre sous des seaux d’eau quasi ininterrompus.

7m de fond, rien que du beau sable sous la quille, les falaises nous abritent tellement du vent qu’on évite tous n’importe comment – mais pas de risque de chasser ! La baie semble avoir été répartie ainsi : les plaisanciers près de la petite plage de Pirates Bay, les pêcheurs près de la ville. Pour débarquer en annexe, c’est soit la plage toute proche (maillot de bain conseillé !) soit sur la jetée en ville (puis vite remonter l’annexe sur le sable pour ne pas gêner les filets des pêcheurs). Eau gratuite sur la jetée. Approvisionnement très restreint (petit supermarché pour le sec, peu de frais).

Le mouillage de Pirates Bay
Au final nous avons parcouru 490 M (la distance Lisbonne – Madère) en 3 jours (le temps du Golfe de Gascogne), soit une vitesse sur le fond tout à fait surréaliste de 6,5 nœuds de moyenne !!!! Et gagné 2 jours supplémentaires sur nos prévisions pour découvrir la magnifique île de Tobago...
 
 
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21 au 24 janvier 2012 : Charlotteville
Ce pays ne plaisante pas avec les formalités : sitôt entrés dans les eaux territoriales, le capitaine doit « faire son possible pour se rendre aux douanes et à l’immigration au plus vite ». Même de nuit ou le weekend – et dans ce cas une grosse surtaxe l’attend... Arrivées un vendredi en fin d’après-midi, nous n’espérons pas y échapper et nous rendons samedi matin aux bureaux, derrière le terrain de foot. Ils sont fermés, mais le policier dans le bâtiment voisin appelle les employés, qui arrivent aussitôt. Un distributeur de monnaie locale, le $TT, est opportunément placé à côté de la porte. Les douanes nous font payer sur la base de l’heure d’arrivée déclarée (et ils surveillent, paraît-il...), donc pas de taxe pour eux. Par contre l’immigration fait payer selon l’heure où l’on se présente. Donc 100$TT d’amende. Une demi-douzaine de formulaires plus tard, nous comprenons qu’il nous faudra revenir dans quelques jours avant de repartir vers l’ouest de l’île : il y a une « frontière » au niveau de Castara Bay, toutes les anses à l’ouest à 15 milles d’ici sont dans le district de Scarborough... il nous faudra faire des formalités de sortie de Charlotteville, puis celles d’entrée à Scarborough, avant de sortir de nouveau de Scarborough quand nous partirons vers Grenade.
Le temps qu’on nous explique tout ça, en 6 exemplaires, il s’est mis à pleuvoir sérieusement. On rentre vite au bateau, se terrer sous notre bâche de cockpit. Le paysage est superbe et on attend avec impatience de le contempler sous le soleil !

Pendant qu’on remplit des papiers, Saltimbanque nous attend au mouillage, la photo a été prise avant la pluie...
Le lendemain on s’équipe de cirés légers et de tongs imperméables pour partir à la découverte des environs. Première scène typique : dans la rue les poules picorent des mangues. Ces fruits jonchent le sol, elles n’ont qu’à se servir (et nous aussi :o) plusieurs kilos de fruits dont les plus verts finiront en chutney). Tout est vert, et toute la verdure regorge d’oiseaux. Il y a le cocrico (faisan déplumé et lourdaud, emblème nationale au chant caractéristique), le colibri, des sortes de merles et de moineaux jaune ou bleu vif, des groupes de perroquets vert fluo... mais aussi des mot-mot (autre oiseau emblème, à la queue comme effeuillée), des martins-pécheurs, et bien sûr leurs camarades marins : frégates, pélicans, sternes etc. On marche vers l’ouest le long de la route côtière, on passe le petit fortin historique, puis un groupe de chèvres aux oreilles de cocker, avant de redescendre vers la plage qui fait face au mouillage de l’autre côté de la baie. Elle est déserte, idéale pour un pique-nique. Il y a même une cahute quand les capuches deviennent insuffisantes...

Finalement la pire averse de la journée nous surprendra dans l’annexe en route vers le bateau. Mais consolation une belle tortue passe juste à côté de nous ! De retour au bateau, on récolte 15 litres d’eau douce rien qu’avec la bâche de cockpit, en quelques heures...

Exemples de faune locale: cocrico...

.... chevreau-cocker ...

... et espèce de martin-pêcheur.

Man-Of-War bay vue depuis les hauteurs de Flagstaff hill
C’est le début de la saison sèche nous répète-t-on. Elle est juste un peu en retard... et un vieux pêcheur d’avancer des histoires de Nouvelle Lune pour expliquer ce weekend torrentiel. Effectivement lundi matin quelques parcelles bleues se montrent. Il y a une petite colline (Flagstaff Hill) qui domine la baie ; vous nous connaissez, il faut qu’on monte dessus. Plutôt par hasard nous empruntons quelques chemins gadoueux jusqu’au sommet, puis on redescend par la route. La balade ne manque pas de piquant (par ses beaux points de vue) ni de piqures ! On est dévorées jusqu’au genou par de petits moustiques. Les pires sont certainement ceux de la laverie/boutique internet où on passe prendre notre linge propre (et sec ! Ils ne font pas de formule lavage sans séchage ici...) avant d’aller saluer les poissons, puis de ressortir dîner – en passant par la case « Ratafia » pour l’apéro. Journée bien remplie !
Mardi matin, pile poil dans les heures d’ouverture on retourne aux douanes et immigration pour sortir du district de Charlotteville. 6 formulaires et quelques tampons plus tard... nous sommes libres de poursuivre notre exploration de Tobago, cap à l’ouest !
24 au 25 janvier 2012 : Englishman Bay (10 M)
Pour une fois, l’île de Tobago offre de multiples mouillages, contrairement aux dernières îles que nous avons visitées au Cap Vert par exemple. Nous pouvons donc ce coup-ci explorer l’île à la voile ! La flemme de dégonfler et regonfler l’annexe à chaque fois, en démontant Bob nous parvenons à la hisser sous le portique
Ca fait furieusement « 40 pieds » non ?
En route vers Englishman Bay, pour un de nos derniers bords de portant sous l’alizé du voyage, nous espérons pouvoir faire route sous voile d’avant seule. Mais la houle est trop forte et nous devons envoyer la grand-voile pour nous appuyer. Deux grosses heures plus tard nous entrons dans la petite baie. Il n’y a personne, le cadre est superbe mais un peu rouleur comme la houle fait le tour de la pointe.

Nous sommes mouillés par 5m de fond de sable bien au nord de la baie, derrière nous un mur de verdure qui se transforme en un magnifique spectacle de lucioles qui clignotent la nuit, en face une petite île derrière laquelle se couche le soleil, en face une magnifique plage déserte bordée de cocotiers.

Coucher de soleil sur notre îlot
Le débarquement en annexe est un peu sportif mais nous sommes par défaut en maillot de bain pour débarquer dans les rouleaux à présent ! Une fois changées on longe la route vers le sud, magnifique point de vue sur la baie, on a fait la provision de photos pour nos fonds d’écran d’ordinateur pour les années à venir !

Où est Saltimbanque ? Facile, c’est le seul, entre l’eau, la forêt et la plage...

On aime bien les grandes baignoires à l’ombre des bambous
Quelques centaines de mètres plus loin on croise un petit ruisseau qu’on s’entête à remonter. Magnifique récompense, la source s’élargit pour former une piscine naturelle ! Il fait très chaud et on se baigne avec délice dans cette eau douce et fraiche. On regrette juste d’avoir oublié le gel douche !
Mais de toute façon nous retournons bien vite dans l’eau, de mer cette fois, à la découverte des fonds marins. La première impression de Charlotteville se confirme : les fonds sont fabuleux ! Les rochers sont couverts de coraux de tous types et de toutes couleurs : cerveaux vert fluos, cheminées jaunes, serpentins violets, cornes de cerfs rouges, éventails géants bleus... Les poissons par mimétisme se voient obligés d’adopter les mêmes couleurs flashy pour se fondre dans le paysage. On découvre de nombreuses espèces inconnues parmi les perroquets verts et bleus, chirurgiens bleus et jaunes et poissons trompettes jaunes. Laure voit une murène bleu-violet et nous passons une bonne heure à nager en apnée dans les canyons rocheux entre les coraux gigantesques, impression de voler dans un monde imaginaire...
Des coraux
Repues de notre journée parfaite nous prenons l’apéro en admirant le coucher de soleil sur notre petite île pointue... Le mouillage est toujours aussi rouleur au point que cela nous gêne pour dormir la nuit, mais il restera pour nous un souvenir idyllique...
 
 
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26 au 27 janvier 2012 : Mont-Irvine Bay (13 M)
Nous continuons notre route vers le sud-ouest le long de la côte de Tobago (sans oublier de mettre Poulpi à l’eau : aujourd’hui, petit thon de 2 repas). Escale prévue à Plymouth. On mouille sur fond de sable de bonne tenue, 4m de fond, bien près des barques de pèche pour ne pas gêner (nous sommes le seul voilier dans la baie). Hélas nous ne sommes pas les bienvenus. A moitié par méchanceté à moitié par ignorance de ce qu’est un voilier et un mouillage, un pêcheur en barcasse nous emprisonne dans son filet géant puis vient nous intimer l’ordre de dégager. C’est qu’on voudrait bien mais qu’on peut point mon gars ! Le ton monte un peu, finalement il accepte de faire passer son filet derrière nous et nous partons sans retard pour la prochaine baie 3 milles au sud. Plymouth a l’air d’un très sympathique village et l’abri y est fort bon, mais clairement il n’y a pas de volonté d’accueillir des plaisanciers.

Plymouth, on a eu le temps de prendre une ou deux photos...

Mount Irvine plage : et pourtant, il n’y a même pas tellement de monde que ça...
A Mont-Irvine Bay plus au sud, quel contraste ! C’est Tobago-resort ! Plages de touristes, surfeurs, bateaux de charter... Deux autres voiliers partagent le mouillage, qui reste malgré tout très joli et calme. Nous mouillons face à une petite plage sur du sable par 5m de fond, juste derrière des barques de pêche couvertes de pélicans. Ce sont un peu les goélands locaux, ils survolent régulièrement le bateau et pêchent des poissons volants sous nos yeux ravis !

La réserve d’oiseaux de Grafton est à 10minutes à pied, nous nous y promenons au coucher du soleil et rencontrons de très nombreux colibris, cocricos et des mot-mots, qui s’obstinent bien sûr à s’envoler juste avant qu’on appuie sur le déclencheur de l’appareil photo...
Le lendemain en route pour Scarborough la capitale, où nous devons faire nos formalités d’entrée dans le district. Immigration, douanes, finalement tout se passe facilement et on en profite pour visiter l’endroit. La ville en elle-même ne nous enchante guère, bruyante et embouteillée, mais nous trouvons notre bonheur à Fort King Georges sur les hauteurs. Le fort bien rénové abrite un petit parc d’où on a une vue imprenable sur la baie et ses environs. L’île plutôt élevée du côté de Charlotteville devient beaucoup plus plate à sa pointe sud-ouest et les précipitations y sont moins abondantes. La baie semble difficile d’accès, pas si bien abritée de la houle que ça et on n’envie pas le seul voilier mouillé au milieu des ferrys.

Le fort est idéalement placé pour surveiller toute la baie
Les petites rues derrière la ville nous plaisent d’avantage, surtout qu’on y trouve des manguiers sauvages, et hop le dessert est assuré ! Nous déjeunons à la locale d’un « lunch » à emporter : poulet ou queue de cochon au barbecue, accompagné de tout un tas de riz, macaronis au fromage, polenta à la sauce verte, haricots en grains, salade etc. Au marché nous trouvons quelques légumes et goutons le smoothie local : lait, bananes, noix de muscade et certainement plein d’autre chose qui le rendent sucré, nourrissant et même carrément bon !

De retour au bateau, on retourne voir les coraux et les poissons, toujours aussi incroyables, on voit cette fois ci un énorme poisson globe (qui se gonfle d’épines quand il a peur). On rentre assez vite à bord car figurez-vous qu’on a froid ! L’eau est très bonne en surface chauffée par le soleil, mais dès qu’on descend à 2 – 3 m brrrr elle n’est plus qu’à 25°, c’est peu !
28-30 janvier : Pigeon Point et Store Bay (5 milles)
Bucoo Reef au nord-ouest de Tobago est la troisième plus grande barrière de corail de l’Atlantique, derrière celle du Bélize et les fameux Tobago Cayes aux Grenadines. En bordure de celle-ci, le mouillage de Pigeon Point. Très spectaculaire, nous mouillons entre la plage et le récif de corail dans 3m d’eau turquoise, autour de nous ça déferle de partout ! Une première plongée rapide nous révèle que le mouillage est posé près de coraux. Pas le mieux, niveau tenue, et pas très doux pour le corail, mais bon pour l’instant ça va...
Saltimbanque au bord du lagon de Bucoo Reef...

Kite-surfers évoluant dans un dégradé de bleus surréaliste
Une énorme raie manta vient nous accueillir, planant placidement autour du bateau! On profite de la vue sur l’immensité turquoise (qu’on partage avec les passagers d’une demi-douzaine de bateaux charter « à fond de verre » et autant de kitesurfers), on se demande où on va aller palmer. Mais le vent monte, monte, et avec lui le clapot : les nerfs se tendent autant que le bout de mouillage, on n’est plus vraiment sûres de laisser le bateau sans surveillance en fait. Autant partir tout de suite rejoindre le mouillage plus protégé de Store Bay avant que ça ne devienne trop scabreux. Et hop, moteur enclenché, gants enfilés, on commence à remonter la chaîne... 10m, 20m... et là ça coince ! On tire, ça coince toujours. Avant, arrière, ça ne vient pas... Laure saute à l’eau : l’ancre est engagée sous un bloc de corail. Dire qu’on craignait de ne pas tenir... On passe un bout dans l’anneau de l’ancre, que l’on ramène à bord, et on tire dans l’autre sens, toutes les deux à l’avant, en remontant tout ce qu’on peut d’un mélange de chaine et de ficelle dès qu’on gagne un cm... victoire on est décrochées ! Eh ben, heureusement que l’ancre était accessible par 3m, en eau claire...

Vue du mouillage de Pigeon Point, dommage qu’il soit si venteux et de fonds pas très sympas
Le temps de démêler le plat de nouilles sur le pont, on a déjà rejoint le mouillage de Store Bay. On se glisse entre les bateaux présents, on repère une tache bien claire pour laisser tomber l’ancre, encore une fois. Plouf on va vérifier : 5m sur fond de sable : parfait ! Les alignements sont faciles à trouver : la statue en plastique du bout de la jetée par le lampadaire, la paillote entre les deux parasols. Certes on est loin de la solitude d’Englishman Bay. Mais on a le wifi à bord ! Mouillage balnéaire, transition en douceur vers le monde touristique des Antilles. On vaque à quelques occupations de confection de drapeau et de rédaction d’article, avant d’aller faire un petit tour près du brise-lames en béton. Même sur des blocs artificiels la vie prolifère. Les poissons colorés grouillent, on voit pas mal de ces poissons allongés avec une petite queue et une tête d’hippocampe – et l’épave d’un voilier fracassé. Brrrr. Retour à bord, goûter à l’eau des cocos vertes importées du Suriname pour se réconforter.
Le mouillage balnéaire a aussi ses bons côtés !

Bizarre cette impression de vivre dans une carte postale
Le dimanche nous partons explorer les environs, et retourner voir ce merveilleux lagon par la terre ce coup-ci. Nous longeons la magnifique plage jusqu’au début du récif. Ensuite l’accès est payant, mais on peut shunter la grille en passant par la plage et en faisant les innocentes ensuite c’est passé comme une fleur. Faut-dire qu’on n’avait pas trop envie de nager avec les touristes entre les bouées jaunes, on ne s’est pas trop attardées dans le complexe balnéaire.

On se baigne du coup depuis la plage publique, dans 30cm d’eau entre une frange de sable blanc bordée de cocotiers et la barrière de corail. Les fonds de la « piscine » sont décevants : principalement du corail mort et l’eau est trop brassée pour être transparente. Camille se fera juste une frayeur avec un barracuda d’1m de long qui avait décidé de lui foncer dessus, comme si j’avais l’air comestible non mais ho !
Petit tour dans la ville, fort touristique. On déjeune d’un « Crab and dumpling », le plat national : un petit crabe cuit au curry accompagné de plaques de pâtes d’1cm d’épaisseur. Délicieux aussi (et moins ouvrageux...) dans sa version chèvre. Pour la première fois depuis notre arrivée dans cette magnifique île nous devons repousser les vendeurs un peu « collants », désagrément lié au développement touristique. Depuis notre arrivée à Charlotteville, l’ambiance sur l’île nous a paru très cool. La mode est au rasta, on nous salue d’un « cool man » à chaque coin de rue, certaines fragrances nous rappellent quelque quartier d’Amsterdam... Les gens sont avenant et aiment à papoter 5 minutes, sans pour autant être lourds. La conversation est par contre assez monotone : « Quoi, vous naviguez toutes les deux ?? »(sous-entendu « mais comment est-ce possible, vous n’êtes pourtant que.... des femmes ! ») Les femmes ici sont plutôt costaudes, mais assez austères elles nous adressent rarement la parole. Autre habitant incontournable de l’île, la musique. Il y en a partout, plus ou moins fort selon l’heure et le lieu, mais en ville comme à la campagne il y a toujours un peu de reggae qui sort de telle ou telle maison ! En général donc un contact très sympathique sur cette île que nous aimons définitivement beaucoup !
De Charlotteville, petit village de pêcheurs paumé dans la jungle, à Store Bay et ses complexes touristiques, nous avons effectué une transition tout en douceur des îles désertes de Guyane à celles surpeuplées des Antilles. Quelques courses et formalités à faire, le départ pour Grenade est prévu le 30 janvier au soir.
Un constante sur l’île, de Charlotteville à Crown Point : les barques de pêche
 
 
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Vos messages:

SuDad - 08/02/2012 23:37:31
Euh, j'ai bien regardé tout partout. C'est la cote d'alerte: le stock de superlatifs s'épuise. Va falloir renouveler. Et c'est pas facile. On est pris de court. Vous allez trop vite. Notre vocabulaire ne suit pas. A nous mettre tant de bleu azuréen, d'oiseaux de rêve, de palmiers, de coraux, d'eau cristalline, etc. sous les yeux, on en reste étourdi. Vous n'allez pas rentrer. C'est sûr, vous allez être ensorcelées. Peut-on s'arracher au paradis, quand on l'a trouvé ? C'est bien ce qui vous arrive, hein ?

farfa ThB - 03/02/2012 20:01:21
En attendant mon boat en refit hivernal (et avant un weekend-end parisien enneigé), voir où un 28 pieds vaillant peut aller est un vrai bol d'air .. chaud :-)

Sylvain - 03/02/2012 05:44:35
Trop de #70F4F5 fait baver le geek :(
/mode jaloux [ON]/

Nadia - 31/01/2012 09:35:35
aaaaaahhhhhhhhhhhh!!! ces eaux turquoises qui me font rêver .... moi qui rêve de chaleur , d'eaux bleues , de cocotiers , j'ai la langue qui pend d'envie ... mdr ...

Belles photos comme toujours !

bonne continuation , Mamou a de quoi être fière !!!!

la mamou - 30/01/2012 23:02:58
Rhaaaaaaaaaaaaaa.... !!!trop trop super chouette !!!
la transparence turquoise de la mer rappelle trop celle des glénan et de kerlouan : c'est dire si c'est méga trop top cool ;-))

 
 
 
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